Les enseignants ont eu la surprise d’apprendre courant février que le gouvernement avait décidé de faire distribuer à tous les élèves du CP au CM2, soit à 4 millions d’exemplaires, des livrets pédagogiques sur les Jeux olympiques et paralympiques (JO) de Paris. Coût estimé : la bagatelle de 16 millions d’euros.
La nouvelle a fait grincer les dents des syndicats (de gauche et d’extrême gauche) d’enseignants en pleine période d’« austérité budgétaire », d’autant plus que chaque cahier comprend une pièce commémorative de collection de 2 euros de la Monnaie de Paris sur le thème des JO. Le document comporte entre autres un éditorial sur double page du chef de l’État et deux messages ministériels. La propagande a été vertement dénoncée par les mêmes syndicalistes.
Le Figaro (25 avril 2024) précise que de nombreux enseignants ont refusé de distribuer les cahiers en argüant notamment qu’ils n’étaient pas autorisés à distribuer de l’argent à leurs élèves.
Emmanuel Macron marche dans les brisées de François Mitterrand qui avait fait distribuer un livret et une pièce commémorative du bicentenaire de la Révolution française, si ce n’est que celui-là, inflation oblige, fait beaucoup mieux que celui-ci : la pièce de 1989 n’avait qu’une valeur faciale d’un franc. Nous ne nous souvenons pas si les syndicats d’enseignants s’étaient alors récriés contre l’initiative, mais nous en doutons…
Dans son éditorial, le chef de l’État actuel clame son ambition de faire des élèves du primaire « une génération sportive ». Napoléon, lui, voulait pour les Français une formation de militaires. Les buts ont changé, mais le monopole universitaire cher au Petit Caporal demeure avec toutes ses conséquences idéologiques et financières.
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Comparer Macron à Napoléon, il fallait vraiment l’oser.
Mais je ne suis même pas surpris…