Les États-Unis et l’Ukraine ont signé jeudi 1er mai au matin l’accord sur l’accès aux ressources naturelles du pays qui faisait l’objet depuis deux mois de négociations acrimonieuses. L’accord donnera aux États-Unis un accès privilégié aux nouveaux projets d’investissement visant à développer les ressources naturelles de l’Ukraine, notamment l’aluminium, le graphite, le pétrole et le gaz naturel. Sans apporter de garanties de sécurité fermes, ce qui n’avait jamais été envisagé sérieusement selon les spécialistes, il constitue un message de soutien de Washington à Kiev, vraisemblablement au grand dam du Kremlin. L’Ukraine restera propriétaire de son sous-sol.
« Cet accord signale clairement à la Russie que l’administration Trump s’engage à long terme en faveur d’un processus de paix centré sur une Ukraine libre, souveraine et prospère », a déclaré le secrétaire d’État au Trésor, Scott Bessent, avant la signature. Il a ajouté « et pour être clair, aucun État ou personne ayant financé ou fourni la machine de guerre russe ne sera autorisé à bénéficier de la reconstruction de l’Ukraine. ». Surtout, les Etats-Unis ont renoncé à exiger que les recettes de l’ Ukraine lors de l’exploitation en commun de ces mines servent à rembourser l’aide fournie gratuitement par Joe Biden, que Donald Trump avait estimée à 350 milliards de dollars alors que les chiffrages indépendants les évaluaient à 104 milliards. Le président ukrainien, Volodymyr Zelenskiy était venu à Washington en février pour signer cet accord mais était reparti les mains vides après avoir eu des échanges houleux avec M. Trump et le vice-président JD Vance dans le Bureau Ovale, sous l’Å“il des caméras.
Selon les termes de l’accord, les États-Unis auraient un accès prioritaire aux bénéfices transférés dans un fonds d’investissement spécial pour la reconstruction, qui serait géré conjointement par les deux pays. L’accord vise en partie à rembourser les États-Unis pour l’aide militaire qu’ils apporteront éventuellement à l’Ukraine à l’avenir. Kiev a évoqué l’éventualité de la fourniture d’équipements de défense anti-aériens mais Washington n’a pas confirmé. Le fonds sera financé par 50 % des recettes provenant de nouvelles licences dans des projets liés aux matériaux critiques, au pétrole et au gaz. L’accord tel qu’il a été publié semble aux antipodes de celui sur la table en février et qu’on pouvait considérer comme un pillage en bonne et due forme du sous-sol ukrainien par des firmes américaines désignées par la Maison Blanche, mais s’apparente à un accord finalement classique de partage des recettes entre un pays voulant exploiter ses ressources naturelles et un autre disposant d’équipements et capitaux.
3 commentaires
Et on prétend chez nos européens que Trump est un imbécile….
Pourquoi l’Europe qui aide autant l’Ukraine que les US n’a pas négocié de son coté un accord équivalent?
Ce qui montre que la fermeté de Zélensky a fini par payer. Vive l’Ukraine libre.