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Enseignement de l’anglais : une faillite nationale

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Un article de l’IREF publié par Le Point déplorait dernièrement la disparition des mathématiques du tronc commun au lycée ainsi que la baisse de niveau que l’on peut observer dans cette discipline. Ce constat, on peut aussi le dresser pour l’enseignement de l’anglais, tant le niveau des élèves qui arrivent dans le supérieur est en-deçà de celui de nos voisins, notamment d’Europe du Nord.

Posons ces quelques questions : est-il normal que tant d’étudiants ne parviennent même pas à former un prétérit, ne sachant d’ailleurs pas vraiment ce qu’est le prétérit – ne parlons pas du present perfect, dont ils ignorent généralement tout, et qu’ils emploient souvent comme calque servile de notre passé composé ? Est-il normal que tant d’élèves au niveau post-bac soient incapables de faire une phrase correcte en anglais, multipliant gallicismes, solécismes, barbarismes, erreurs de prononciation et autres impropriétés ? Bien sûr, et fort heureusement, tous les élèves ne sont pas à mettre dans le même panier. Mais quel affligeant et pathétique spectacle que ces hordes de jeunes gens qui arrivent dans le supérieur, et dont le quasi-illettrisme en anglais (parfois, hélas aussi, en français) les rend incapables de déchiffrer un texte ou un enregistrement audio ou vidéo ?

On peut légitimement se demander si nos enseignants du secondaire, certifiés ou agrégés, ont compris la gravité de la situation.

Plutôt que de vouloir à tout prix rendre les cours « ludiques », il faut revenir aux fondamentaux. Et il faut que les enseignants fassent comprendre aux élèves que l’anglais est une langue bien plus difficile qu’il n’y paraît, comme l’a très justement souligné le grand linguiste Claude Hagège. Les jeunes, et les Français plus généralement, sont victimes de cette illusion, et il incombe aux enseignants de la dissiper. Ensuite, comme l’a dit un professeur d’anglais, Philippe Laruelle, « une fois admis le principe que l’anglais se travaille comme les autres matières, méthodiquement et régulièrement, (…) tous les espoirs sont permis. » (L’anglais en vingt leçons, Paris, PUF, « Major », 1996).

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4 commentaires

Golfenberg 13 décembre 2022 - 9:10

Comment vouloir apprendre une langue étrangère quand on ne maîtrise pas sa propre langue française ?
Commençons donc par cette étape et mettons un coup d’arrêt à l’utilisation à outrance de l’anglicisation de termes qui existent déjà dans notre langue nationale.

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Wapler 13 décembre 2022 - 1:20

« On peut légitimement se demander si nos enseignants du secondaire, certifiés ou agrégés, ont compris la gravité de la situation. »

Question inutile.

Du vécu avec mes enfants désormais plus que trentenaires.

En supervisant un exercice d’anglais à la maison, je trouve une formulation étrange dans le manuel d’un grand éditeur scolaire.
Chance, nous déjeunions ce dimanche avec une tante anglaise.
Je lui montre le manuel. Elle s’esclaffe et donne la formulation en bon anglais.

Puis nous regardons qui avait écrit ce livre. Une brochette de normaliens ou agrégés mais pas un seul superviseur de langue maternelle anglaise ou française au vu des noms cités par l’éditeur.

Le mammouth 🦣 est un animal inadapté.

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Rivière Jean-Luc 13 décembre 2022 - 8:50

Pour les gallicismes, Macron montre l’exemple même si parfois, coup de chance, il tombe juste. Évidemment, souvent, ce sont des mots qui existent dans les dictionnaires, mais qui ne sont plus utilisés dans le langage courant.

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AlainD 15 décembre 2022 - 6:43

Je e pose aussi souvent la question à propos de l’enseignement de l’Anglais : pourquoi sommes-nous si mauvais ? Autour de nous dans les pays voisins il semble qu’il n’y ait pas de difficulté, certes beaucoup ont une relation avec une langue anglo-saxonne mais est ce une explication suffisante ? Certains enseignants se montrent parfois suffisants : mon fils a un couple d’amis dont l’épouse est anglaise, leur fille fréquente un lycée dont la professeur prétend que l’élève a un mauvais accent ! Un peu de modestie serait bienvenue ne pensez-vous pas ?

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