Partout dans le monde, le transport aérien connaît une croissance sans précédent. Selon l’IATA (Association du transport aérien international), le trafic mondial de passagers a atteint un record en 2024. Mesuré en kilomètres-passagers payants (RPK), il a augmenté de 10,4% par rapport à 2023 et a dépassé de 3,8% son niveau prépandémique (2019). La capacité totale, mesurée en sièges-kilomètres offerts (ASK), était, elle aussi, en hausse l’année dernière, de 8,7%. Quant au coefficient d’occupation des sièges, il a atteint 83,5%, un record jusqu’alors inégalé.
Voilà pour le trafic mondial. En France, les chiffres sont moins roses. Notre pays est (avec l’Allemagne), le seul pays d’Europe où le trafic aérien n’a pas retrouvé son niveau prépandémique. Après l’Union des aéroports français (UAF), c’est au tour de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) de tirer le signal d’alarme. Son président, Pascal de Izaguirre, a déclaré aux Échos que « Avec 178,4 millions de passagers, le trafic en France en 2024 était encore inférieur de 1,8% à celui de 2019 ». Il ajoutait que « sur les dix plus grands marchés européens du transport aérien, la France est celui qui a la croissance la plus faible ». De fait, l’Espagne, l’Italie ou le Portugal ont connu, depuis 2019, des hausses de 15% en moyenne.
Et les choses ne vont pas s’arranger. Car entre la fin 2024 et aujourd’hui, le gouvernement a eu la bonne idée de doubler la « taxe de solidarité sur les billets d’avion » (TSBA). C’est sans doute pourquoi la Fnam prévoit que l’offre de sièges d’avion diminuera cet été en France.
Pour l’organisation professionnelle, les coupables sont tout trouvés : les réglementations et les taxes. Et la TSBA n’est pas seule en cause : elle ne représente qu’un quart des taxes qui pèsent sur le transport aérien. Au total, ses entreprises supportent 4 milliards d’euros (Md€) de taxes spécifiques pour un chiffre d’affaires de 18 Md€, soit 22%.
On comprend alors pourquoi les touristes consomment beaucoup moins en France que dans les autres principaux pays : leur budget a été réduit par les taxes avant même qu’ils posent le pied sur le sol français. On comprend aussi pourquoi ils finissent par choisir d’autres destinations plus accueillantes. Et dire que certains prévoient déjà d’alourdir la fiscalité du transport aérien dans le budget 2026 !
François Bayrou déclarait, le 3 avril 2025, que les droits de douane américains étaient « une catastrophe pour les États-Unis et pour les citoyens américains ». Ses taxes sur le transport aérien en sont une pour la France et les citoyens français.
11 commentaires
Le fond est de savoir l’utilité de ces taxes dans tous les domaines. En matière de transport nos Wokes et autres Écologistes n’ont d’autre fin que de punir ceux qui volent en avion, les Riches. Ceux qui volent la Nation n’ont paradoxalement aucun souci à se faire, à moins qu’ils ne soient soupçonnés d’être”de Droite”comme Fillon. Ex
Vive les taxes !
Et nos têtes pensantes qui nous en inventent une à peu près tous les jours…
Bonnes nouvelles s’exclameront les escrologistes de tout poil qui veulent supprimer les voyages aériens du populaire et les sicaires du toujours plus d’impôts toujours pour les mêmes. D’ailleurs Air France fait porter tous ses efforts sur les billets premium, ceux qui ne concernent pas le populaire …
L’investisseur un peu averti a fuit depuis longtemps le capital d’AirFrance KLM, entreprise sujette aux grèves sempiternelles (comme la SNCF), merci les transports en commun…. Il fuira aussi le groupe ADP qui dérouilles suite à ces politiques escrologistes et à une liaison avec le centre ville déplorable…. Enfin le voyageur lambda restera désormais chez lui dégouté de l’inconfort croissant de ces aéroports. Grande victoire escrologiste au final.
La Gauche hait l’avion, sauf quand elle le prend, à nos frais bien sûr. Pour elle, la concurrence est contre nature. On est très mal parti…
C’est la confirmation de “l’impôt tue l’impôt” illustré graphiquement par la courbe de Laffer qui montre qu’au delà d’un seuil d’imposition, les recettes fiscales diminuent.
Mais comme nous avons les politiciens les plus stupides du monde ils ne le reconnaitront pas!
Ces taxes additionnelles peuvent se détourner sur les voyages long courrier. Il suffit de partir d’un aéroport proche de la France et de transiter avec une compagnie étrangère, via une capitale européenne. Un exemple ? Si vous habitez dans l’est, partez de Bâle en Suisse, et transitez à Amsterdam, KLM dessert le monde entier. Trop d’impôt tue l’impôt c’est toujours d’actualité.
Pouvez vous rappeler le montant de cette taxe?
Non? Je vais le faire pour vous: 7,40€ pour les vols en Europe.
Donc quand je lis:
“On comprend alors pourquoi les touristes consomment beaucoup moins en France que dans les autres principaux pays : leur budget a été réduit par les taxes avant même qu’ils posent le pied sur le sol”
Je me marrerais si je ne trouvais pas que votre article était malhonnête.
Rappelons que le carburant à destination des avions n’est toujours pas taxé, contrairement à l’essence, au diesel et au fioul domestique…..
Je constate que vous n’avez pas bien lu mon article. La TSBA vient s’ajouter aux taxes existantes qui au total se montent4 milliards d’euros pour un chiffre d’affaires de 18 Md€, soit 22%. Quand on sait que 20 pays européens sur 27 n’ont pas de taxe nationale sur le transport aérien, on comprend bien que cela puisse être pénalisant. Et, comme le souligne un lecteur, que les frontaliers utilisent de plus en plus les aéroports étrangers.
Quel sont les 20 pays qui n’appliquent pas les taxes. merci
Il est plus simple de donner la liste des 7 pays qui, en Europe, taxent le transport aérien : France, Allemagne, Pays-Bas, Pologne, Belgique, Autriche, Italie.