La Banque de France a adressé une lettre au Président de la République le 9 avril dernier. Bien qu’au début, son ton soit globalement rassurant, elle dissimule néanmoins plusieurs alertes qu’il ne faut pas ignorer. L’inflation est certes tombée à 0,9 % en mars 2025, et devrait plafonner à 1,3 % sur l’année. Mais derrière cette stabilité monétaire apparente, la dynamique économique reste faible.
En effet, loin de dynamiser l’économie, la politique étatiste française n’a réussi qu’à maintenir un frêle sursis : un pouvoir d’achat en hausse de 2,2 % en 2024, principalement artificiel, car tiré par la revalorisation exceptionnelle des retraites (+5,3 %). Quant à la croissance, elle est plutôt faible : +1,1 % en France et +0,7 % dans la zone euro.
Face aux enjeux géopolitiques actuels, il est urgent pour la France, mais aussi pour l’Europe, de travailler mieux. En 2000, la France affichait une productivité horaire équivalente à celle des États-Unis ; en 2023, elle accuse un retard de 14 %. Cela s’explique en grande partie par le faible niveau de productivité horaire en France : avec un indice de 99,76 en 2022, la France se situe parmi les plus mauvais élèves de l’OCDE, seuls le Mexique et la Colombie affichant de moins bons résultats. À l’inverse, les États-Unis atteignent un score de 107,03, supérieur à la moyenne de l’OCDE fixée à 106,76. Le retard se fait également sentir sur le sol français au niveau de la hausse du PIB par habitant : la France a connu une hausse de 26 % entre 1999 et 2024, contre 46 % aux États-Unis.
La lettre fait également un focus sur l’arrivée de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies en général, qui doivent être vues comme des alliées pour améliorer la productivité et non comme des menaces. Selon le classement DESI (Digital Economy and Society Index), qui évalue les avancées numériques des pays de l’Union européenne, la France se positionne au 12e rang avec un score de 53,3 en 2022, soit à peine au-dessus de la moyenne européenne fixée à 52,3. De plus, aux États-Unis, les industries du domaine de la haute technologie représentent 85 % de la R&D, contre 50 % en Europe.
Toujours selon la Banque de France, il faut innover plus vite, avec « moins de bureaucratie et plus d’incitations ». Or le classement de l’innovation du World Intellectual Property Organization (WIPO) de 2024 nous indique que la France se classe douzième, perdant une place par rapport à l’année précédente. Les États-Unis, quant à eux, se positionnent troisièmes, la Suisse étant première du classement.
À cela s’ajoute la croissance rapide des dépenses publiques, atteignant 57,3 % du PIB et une dette publique qui s’élève à 113 % du PIB en 2024. Ces chiffres, révélateurs d’un système public défaillant, ne favorisent pas l’innovation. En parallèle, le taux de chômage pourrait atteindre 8 % de la population active d’ici 2026. Dans ce contexte, l’objectif de ramener le déficit à 3 % du PIB d’ici 2029, mentionné dans la lettre, ne pourra être atteint que si des mesures concrètes sont prises pour réduire les dépenses publiques et alléger l’économie des lourdeurs fiscales et réglementaires. Les bureaucraties française et européenne, avec leurs excès d’interventions législatives et fiscales, freinent l’incitation à l’effort et à la productivité.
8 commentaires
quand ce sont des nouvelles qui fachent macron ne sait pas lire !
.”…par la revalorisation exceptionnelle des retraites (+5,3 %)”.
Et comme le revalorisation des tranches de l’IR cette année est bien plus faible (1,8%) la revalorisation des retraites ne coûtera pas grand chose à l’état qui va récupérer sous forme d’impôt ce qu’il a fait semblant d’accorder aux retraités….
Le point faible de la France, c’est d’abord l’insuffisance de son PIB par habitant comparativement à l’Allemagne : – 18 %, sans parler de la Suisse et encore moins des États Unis.
Macron qui promettait, d’un air supérieur, qu’une foi elu il ferait 60 milliards d’économies PAR AN (flagrant deli video diffusésur BFM), nous endette, depuis qu’il été élu, de 100 milliards PAR AN!
Les moyens de faire des économies pullulent, mais il ne fait RIEN, c’est bien la preuve qu’il mentait dans ses déclarations.
Qui va enfin porter plainte contre cette escroquerie caractérisée, une montagne a côté de la souris que l’on reproche à M. Lepen!
Macron s’en moque, la France tiendra le coup encore 2 ans à coups de rafistolages et bonnes intentions. Et après lui, le déluge..qu’importe. Dans 5 ans, tout le monde aura oublié et il sera candidat à la présidence de l’Europe.
Mon Dieu qu’en termes ampoulés ces choses là sont dites . Il est vrai que le Gouverneur ne peut s’opposer à celui qui le fait nommer . Mais il est aussi vrai son mandat échoit en 2027 et qu’il ne saurait être reconduit. Alors il s’accorde une petite liberté de langage.
Il faudrait un jour que l’on s’attache à développer une analyse financière explicite des finances publiques ; il est d’ailleurs remarquable que les lacunes de la comptabilité publique n’émeuvent pas plus que cela nos concitoyens.
Évoquer un déficit et une dette sans éléments de mise en perspective que seraient (notamment) d’une part la redistribution sociale (qui est en l’occurrence une forme de vie à crédit) et d’autre part la distinction entre dépenses courantes (de fonctionnement) et dépenses d’investissement, obère notre compréhension de la réalité et de la bonne manière d’y faire face.
J’attends que soit produite une analyse sérieuse de l’accompagnement social et de son efficience ; les échos sur les initiatives (positives) prises autour de l’allocation du RSA ne sont à ce titre guère rassurants d’un dispositif globalement opaque et que l’on nous demande d’assumer au titre d’une forme de “bienpensance” (c’est ainsi que nous découvrons, par exemple, que les bénéficiaires du RSA n’avaient pas jusqu’alors obligation de se déclarer comme demandeurs d’emploi !) .
Sur un autre plan, on sait bien que dépenser pour consommer ou dépenser pour investir n’est pas la même chose, et aussi que “être endetté tout en étant équipé” peut être porteur d’une bonne dynamique.
N’est-il pas temps de réformer la grille de lecture des finances publiques que l’on nous propose.
Avec Hollande on pensait avoir touché le fond, mais NON Macron a su faire pire ! Il a été élu par 2 fois , la situation de la France est bien a imputer à tous ses électeurs !