L’ultime obstacle à la formation du nouveau gouvernement allemand dirigé par Friedrich Merz, le chef du parti de droite CDU qui a remporté les législatives anticipées de février sans pour autant obtenir la majorité absolue, est désormais levé après l’annonce mercredi de l’approbation par les adhérents du Parti social-démocrate (SPD, centre gauche) du projet de coalition gouvernementale. Les délégués du SPD ont voté à une très large majorité des voix, 84,6%, en faveur du contrat de coalition déjà négocié et fixant les priorités politiques des quatre ans à venir.
Le conservateur de 69 ans doit être officiellement élu au poste suprême de chancelier mardi 6 mai par les députés du Bundestag. Son équipe gouvernementale est virtuellement constituée. Le poste clé des Finances reviendra à un social-démocrate, Lars Klingbeil, co-président du parti, qui sera aussi vice-chancelier, a annoncé mercredi le secrétaire général du parti Matthias Miersch. L’identité des six autres ministres sociaux-démocrates, parmi lesquels devrait figurer le très populaire Boris Pistorius, déjà titulaire du portefeuille de la Défense sous Olaf Scholz, devrait être officiellement annoncée lundi 5 mai, a ajouté M. Miersch. Friedrich Merz a, lui, déjà annoncé son équipe, avec notamment aux Affaires étrangères un ardent défenseur du soutien à l’Ukraine, Johann Wadephul, 62 ans, un ancien militaire et longtemps député.
Les défis sont nombreux pour Friedrich Merz, ancien rival d’Angela Merkel sans expérience gouvernementale, qui prendra les commandes de la première puissance économique européenne à un moment où l’allié américain est devenu imprévisible sous l’administration de Donald Trump qui croit disposer avec les droits de douanes massifs tous azimuts d’une arme magique pour résorber les déficits commerciaux et alors que la menace russe s’accroît en Ukraine. Friedrich Merz a fait, à ce sujet, adopter un programme d’investissements géants de plusieurs centaines de milliards d’euros pour réarmer et moderniser le pays. Il a assoupli pour ce faire les sacro-saintes règles nationales limitant les déficits publics. Il a assuré lundi que son pays assumerait “à nouveau”, après des années de retrait sous le gouvernement d’Olaf Scholz, “ses responsabilités de leader en Europe et avec les autres membres de l’Union européenne”. Le nouveau chancelier réservera, comme à l’accoutumé pour un nouveau chancelier, à Paris sa première visite à l’étranger, le 7 mai.
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Le SPD ne vaut pas tripette. Quant à M. Merz, c’est un politicien banal, paniqué par l’AFD : il craint, à juste titre, que l’AFD siphonne ses électeurs.
Bref, en Allemagne, c’est la Gauche qui dicte le sens du vent. Pas mieux qu’en France.