Le Parti conservateur a réduit l’avance des libéraux de Mark Carney dans les derniers jours de la campagne électorale au Canada, bien que les sondages indiquent toujours une victoire probable des libéraux (dans le sens anglo-américain du terme) lors du scrutin de lundi soir, dont les résultats étaient attendus très tôt ce matin, heure de Paris.
Le score du Parti libéral, au demeurant d’orientation fort peu libérale et marqué à gauche, est estimé à 41 % dans le dernier modèle électoral d’Abacus Data, publié au cours du week-end, soit seulement deux points de plus que les conservateurs. Alors que leur avance était de cinq points le 21 avril. Toutefois, cette avance suffirait largement au Parti libéral pour remporter le scrutin, car dans un système de circonscription uninominale à un tour le fait que ses intentions de vote soient mieux réparties sur l’ensemble du territoire lui donne un avantage significatif.
La question dominante du scrutin pendant la majeure partie de la campagne de 37 jours était de savoir quel candidat défendrait le mieux le Canada contre les actions agressives du président américain Donald Trump – et les électeurs préfèrent M. Carney sur ce point, selon de multiples sondages.
Lundi matin, M. Trump a réitéré ses commentaires sur la possibilité de faire du Canada le 51e État américain, en publiant un message sur les médias sociaux peu après que les Canadiens de l’est du pays ont commencé à voter. « Finie la ligne artificiellement tracée il y a de nombreuses années. Regardez comme cette masse terrestre serait belle », a écrit le président. Il a réitéré ses déclarations antérieures selon lesquelles les États-Unis subventionnent le Canada à hauteur de « centaines de milliards de dollars par an ».
Le chef de file des conservateurs, Pierre Poilievre, 45 ans a demandé à Donald Trump de ne pas se “mêler des élections” au Canada. “Les seules personnes qui décideront de l’avenir du Canada sont les Canadiens qui se rendront aux urnes. Le Canada sera toujours fier, souverain et indépendant et nous ne serons JAMAIS le 51e État”, a-t-il affirmé.
Les conservateurs, considérés, de manière très exagérée, comme proches de Trump au seul motif qu’ils sont favorables à une baisse des dépenses publiques et des impôts, ou critiquent le wokisme qui, sous la houlette du Premier ministre libéral jusqu’en janvier, Justin Trudeau, fait des ravages au Canada, ont souligné la nécessité d’un changement d’orientation et de politique pour le Canada après près de 10 ans de règne libéral. En ce qui concerne le coût de la vie, le logement et le contrôle du déficit, les électeurs ont tendance à favoriser M. Poilievre. Mais les accusations de proximité avec Donald Trump ont fait fondre comme neige au soleil l’avance dont disposait la coalition conservatrice, qui était de … 24 points en janvier !