Jeudi 5 octobre, le directeur général de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (CNAM), Thomas Fatôme, a présenté à la presse son bilan de lutte contre la fraude à la mi-année 2023. Par rapport à l’année dernière à la même époque, 146,6 M€ ont étés détectés, soit une augmentation de 30 %.
Ce sont les soins de ville qui concentrent le plus de cas d’escroqueries, faux actes médicaux ou fausses factures, pour un montant avoisinant 102 M€. Le cas des prothèses auditives est symptomatique : leur vente a été artificiellement gonflée par l’introduction du dispositif 100 % santé, engendrant un préjudice de plusieurs dizaines de millions d’euros de sommes détournées.
En 2022, on avait constaté la prévalence de faits commis par des professionnels de santé (68 %) plutôt que par les assurés eux-mêmes (21 %). La suppression du reste à charge, dans ce cas ci comme dans d’autres, a donc engendré une déresponsabilisation de l’assuré et le paiement des frais directement de la sécurité sociale au professionnel de santé, augmentant d’autant la tentation pour l’intéressé de chercher à gruger le contribuable.
L’objectif de l’Assurance maladie est de repérer 380 M€ de fraudes à la fin de l’année (contre 316 M€ l’année dernière) et 500 M€ en 2024, il n’en reste pas moins vrai que l’introduction du 100 % santé a constitué un accélérateur de la fraude sociale en France. En dépit de ses 1600 agents affectés et des algorithmes pour les épauler, il est peu probable que l’administration réussisse à chiffrer exactement l’ampleur de la fraude sociale et qu’elle soit capable d’y mettre un terme.
3 commentaires
C’est inadmissible que l’état n’arrive pas à mieux gérer ses dépenses sociales et endiguer cette colossale fraude fiscale et sociale.
En ce qui concerne le plan santé il ne faut pas oublier qu’il ne fonctionne que si vous êtes adhérent d’une mutuelle en ayant signé un contrat RESPONSABLE ! Sinon…!
J’en ai bénéficié pour mas appareils audio et je ne pense pas avoir grugé qui que ce soit.
Et surtout ne pas s’attaquer aux fausses cartes vitales. Cela pourrait rapporter beaucoup plus mais c’est plus compliqué sur le plan social et politique.