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Le discours de Kamala Harris : aucun projet, beaucoup de platitudes et quelques mensonges

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La presse est emballée et unanime : lors de la Convention démocrate, Kamala Harris a tenu un excellent et très prometteur discours. En ce qui nous concerne, nous avons été un peu moins convaincus. Il est vrai, son speech a été court (37 minutes), concis et la candidate est une oratrice de talent. Mais c’était une intervention préparée, il faudra la juger dans les débats, lorsqu’elle sera obligée de répondre aux questions spontanées. Quant au fond, c’est toujours la grande inconnue car jusqu’ici, elle a surtout voulu démontrer que l’élection de Donald Trump serait un risque pour l’Amérique. Avec des mensonges (sur la soi-disant intention de Trump de réduire les droits au Medicare et sur le fait que le radical Projet 2025 serait son programme). Elle dit aussi n’importe quoi lorsqu’elle prétend que Trump veut faire passer une interdiction nationale des « droits reproductifs » (terme que les démocrates utilisent désormais pour l’avortement). Ce qui est faux. En cherchant bien, on trouve quand même quelques petites vérités : car oui, comme elle l’affirme, Donald Trump ne cesse de marteler que l’élection de 2020 lui a été volée !

Pour le reste, notamment la conception qu’elle a de sa présidence, comme l’écrit le Wall Street Journal, ce n’était que des « platitudes creuses ». Elle a dit vouloir offrir « de l’espoir » et une « opportunité » aux Américains, mais elle n’a pas précisé comment. Elle s’est engagée à résoudre la crise du logement, mais sans parler des raisons de cette crise et encore moins de la façon dont elle compte s’y prendre. Elle promet de faire baisser les prix, mais reste là aussi au niveau des intentions, et ne réitère pas sa récente proposition d’imposer un blocage des prix. Dans le domaine de la politique étrangère, elle a été très claire sur un soutien sans faille à l’Ukraine, un peu plus ambiguë sur Israël et Gaza. Elle a fait une allusion au régime tyrannique de l’Iran, mais silence sur la Chine, qui est pourtant la grande menace aujourd’hui dans le Pacifique et pas seulement.

Kamala Harris n’a pas de projet ni de programme. Elle est plus jeune que Trump et visiblement très dynamique. Ce sont de vrais atouts, mais ils sont insuffisants pour qu’elle remporte l’élection, même soutenue par pratiquement tous les médias. Trump pourrait gagner contre elle, s’il s’adressait intelligemment aux électeurs indécis, qui pèseront le plus en novembre. Intelligemment, c’est-à-dire, avec précision et clarté, en présentant un vrai projet et des critiques argumentées envers la vice-présidente, sans insultes, sans déclarations à l’emporte-pièce ni éclats colériques. Les dés sont loin d’être jetés et la partie promet de beaux rebondissements.

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