Italie : privatiser pour réduire la dette

Environ 140,2% du PIB et plus de 2800 milliards d’euros, c’est le montant de la dette publique italienne, la plus élevée d’Europe. Afin de remédier à un problème structurel, le gouvernement de Giorgia Meloni s’est prêté à l’approche libérale et a décidé de privatiser un certain nombre d’établissements publics d’ici 2026. Les 20 milliards d’euros à la clé de ces diverses ventes devraient enrayer la machine de l’endettement public.

La Première ministre a tenu à rassurer ses compatriotes : « Notre approche sera à des années-lumière de ce que nous avons vu dans le passé, quand les privatisations rimaient avec cadeaux à des entrepreneurs chanceux ». La plus grosse vente concerne celle de la Poste : le Trésor public et la Caisse des dépôts italienne détiennent à eux deux près de 65% des parts, et le ministre des Finances a annoncé ne vouloir conserver qu’un seuil minimal de 35%, soit une vente de 3,9 milliards d’euros. L’Etat italien compte également liquider ses parts dans la compagnie de chemins de fer Ferrovie dello Stato et dans l’entreprise d’hydrocarbures Eni.

Si la vente de certains biens publics est à l’entière discrétion du gouvernement italien, d’autres sont dictées par les normes européennes sur les aides d’Etat. Ainsi, l’Etat s’est défait en novembre dernier pour un montant de 920 millions d’euros d’une participation de  25% au capital de  la Monte dei Paschi di Siena (MPS), la plus ancienne banque du monde encore en activité. Bruxelles a également exigé l’entrée de la Lufthansa au capital de la compagnie publique de transport ITA Airways.

Nicolas Nobile, du cabinet Oxford Economics estime qu’avec ces privatisations « le gouvernement Meloni compte donner un signal aux marchés montrant qu’il s’attaque au problème de la dette ». Un signal qui inspirera peut-être aussi d’autres pays européens, qui sait.