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Emmanuel Macron sera-t-il contraint par des dirigeants européens, allemand ou italien, à abandonner le pouvoir ?

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 Dans son livre « Le temps des combats », Nicolas Sarkozy fait un récit saisissant de la réunion du G20 à Cannes les 3 et 4 novembre 2011. A propos de l’annonce faite par le Premier ministre grec, Georges Papandréou, d’un référendum sur les mesures de rigueur adoptées par le Conseil européen, il écrit : « L’énorme dette grecque avait fait vaciller l’indépendance de cette nation ». Georges Papandréou fut obligé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy à renoncer au référendum annoncé. « Revenu dans son pays il ne tint pas plus de deux journées ».

A propos de l’Italie : « C’était à présent Silvio Berlusconi qu’il nous fallait convoquer, Angela Merkel et moi, pour le contraindre à prendre de nouvelles mesures budgétaires… Nous assistions, atterrés, au début de la fin d’une grande carrière politique …Il ignorait qu’avant la fin du mois, lui aussi serait lâché et obligé d’abandonner ses responsabilités ».

Un quinquennat écourté ?

En 2026, le déficit public français devrait être de 3,2 % du PIB. Seuls trois autres pays de la zone euro seraient au-delà des 3 % : l’Estonie, la Bulgarie et la Slovaquie.

Et, d’après le Haut Conseil des dépenses publiques, les dépenses françaises risquent de s’avérer « plus élevées que prévu, notamment en raison du coût des dispositifs énergétiques et des dépenses de santé », alors que les prévisions de recettes sont surestimées par des projections élevées de croissance.

Les autres pays européens accepteront-ils le déficit public français, passé de 76 Mds € en 2016 à 172 en 2023, une augmentation constante du nombre de fonctionnaires (+ 8000 prévus en 2024) et des dépenses publiques (+ 2,2% en volume en 2024) ? Tous les prétextes sont bons – climat, guerre en Ukraine, JO, investissements d’«avenir » – pour augmenter les dépenses. L’Etat empruntera 285 Mds € en 2024. Bruno Le Maire a déclaré à l’Assemblée nationale : « Nous ne voulons pas de réduction de la dépense publique ou de désendettement par l’austérité ».

Pour Nicolas Sarkozy, la réponse des autres pays dépendra de l’évolution du nombre des fonctionnaires, car leurs rémunérations des fonctionnaires sont « le premier poste budgétaire de l’Etat… Ne pas réduire le nombre de fonctionnaires signifiait ne pas vouloir diminuer le déficit ».

Quel sera l’avis des Allemands?

La France a officiellement 5,6 millions de fonctionnaires, auxquels il faut ajouter les 1,4 millions de quasi-fonctionnaires (salariés non-fonctionnaires rémunérés sur fonds publics) : salariés de la Sécurité sociale, des universités, du CNRS, de Pôle emploi, des musées, des écoles privées, des associations à financement public, etc. Les Allemands ont 4,5 millions de fonctionnaires. A population égale (67 millions contre 83), la France a donc 7 – 4,5 X 67/83 = 3,4 millions de fonctionnaires de plus que l’Allemagne. La cause principale de cette différence est la durée du travail, plus longue en Allemagne : 40 heures par semaine au lieu de moins de 35, vacances moins longues, retraite à 67 ans, absentéisme inférieur, etc.

En mai 2010 les Italiens ont gelé leurs embauches de fonctionnaires, comme l’avaient fait avant eux les Anglais, les Canadiens et bien d’autres. Ils ont maintenant 3,8 millions de fonctionnaires de moins que la France.

Les Allemands et les Italiens n’accepteront pas indéfiniment la pléthore des fonctionnaires français.

D’après l’INSEE la France embauche chaque année 450.000 fonctionnaires : renouvellement de contrats expirés, remplacement de départs en retraite, démissions, malades, etc. Un gel des embauches serait nécessaire.  Au minimum Il faudrait une autorisation de toutes les embauches par un ministre comme celui de la Fonction publique. La durée de travail des fonctionnaires devrait être augmentée. Des mesures peu populaires.

Emmanuel Macron sera-t-il plus conscient de la situation financière de son pays que ne l’étaient Georges Papandréou et Silvio Berlusconi ? Sera-t-il capable de résister aux oppositions, notamment syndicales, déclenchées par des mesures impopulaires ?

Sa résistance à l’opposition sur la réforme des retraites peut le laisser espérer.

Ses annonces de dépenses supplémentaires et les déclarations de son ministre des Finances peuvent alimenter le doute.

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7 commentaires

Laurent46 4 octobre 2023 - 4:42

Et dans ces chiffres on ne compte pas tout ce monde associatif qui vit uniquement sur des fonds publics, tout ce qui gravite dans les sphères et multiples couches locales ni ceux qui sont détachés vers les structures Européennes et internationales.
Toujours le même problème, la République de France la plus grande usine à fainéants du monde.

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François Brault 4 octobre 2023 - 6:28

Ne pas oublier que les salaires des fonctionnaires (dépenses de l’état) alimentent directement le PIB !
L’état ne pouvant directement créer de la consommation ou de l’investissement va au plus facile: augmenter le nombre des fonctionnaires crée de la croissance !!

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Nicolas Lecaussin 4 octobre 2023 - 8:21

Si les fonctionnaires créant de la croissance économique, la France aurait la plus forte croissance au monde !

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Roland MAYET 4 octobre 2023 - 8:55

M. Lecaussin : très bien dit. Simple, donc en principe compréhensible par l’ensemble de Français. Sauf que, par bêtise ou par hypocrisie, l’ensemble des Français ne peuvent pas ou ne veulent pas le comprendre. Exemples : une partie importante de Renaissance, plus la Gauche, plus le Gouvernement, plus le Président …

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AlainD 4 octobre 2023 - 8:56

L’énarchie prétend gouverner la France mais elle donne la preuve qu’elle ne connait pas grand chose à la gestion. Si au terme de leurs mandats ces gens sont embauchés par des entreprises privées ce sera plus pour leur carnet d’adresses que pour leurs compétences.
Macron loin de tenir ses promesses de réduire le nombre le nombre de fonctionnaires, tenir un gouvernement resserré ne fait que l’inverse, il embauche à tour de bras, les cabinets ministériels débordent de conseillers, il recycle les copains et copines éliminés en leur confiant une sinécure, il crée des machins (haute autorité…) sans compter les cabinets de conseil largement présents qui ne semblent pas avoir fait la preuve de leur efficacité en matière économique.

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Y'enamarre 8 octobre 2023 - 5:43

Sobriété pour le peuple
Sobriété pour le gouvernement !!
A quand la fin de ces abus ?
Ce « roi » dépensier et sa suite de profiteurs devraient être cloués au pilori pour incompétence.
Marre de ces nantis assis sur le trône qui ne pensent qu’ à leurs intérêts !!

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Dorylée 8 octobre 2023 - 8:04

Rien ni personne ne dégagera Macron de sa sinécure. Voilà neuf ans que lui et sa duègne pètent dans la soie et beurrent leurs tartines des deux côtés, beurre ET confiture, à nos frais et ni les Allemands ni les Italiens le reverront au pain sec. On l’aura sur le dos jusqu’en 2027 comme prévu.

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