Le protectionnisme est très souvent un terrain d’entente pour les politiques de tous bords. Ils croient que la défense des produits nationaux passe par la baisse des importations et la hausse des taxes sur les produits fabriqués à l’étranger. Or, les données économiques montrent le contraire. D’abord, le libre-échange est une liberté fondamentale, un droit pour les consommateurs. Ces derniers doivent avoir la possibilité de choisir les produits qu’ils préfèrent, qu’ils soient nationaux ou étrangers. Ensuite, comme vient de le montrer le Wall Street Journal, les taxes aux frontières n’ont pas vraiment d’impact sur le déficit. Le graphique joint montre que la hausse des droits de douane imposée par Trump en 2018 (et maintenue par Biden) n’a pas eu les effets escomptés. Le déficit avec la Chine a un peu baissé en 2019 mais il est reparti à la hausse en 2020. Et les importations de marchandises aux États-Unis en dollars nominaux ont, depuis 2018, augmenté de 174 % en provenance du Vietnam, de 116 % en provenance de Taïwan, de 96 % en provenance du Bangladesh, de 89 % en provenance de Thaïlande, de 76 % en provenance d’Inde et de 62 %. de Corée du Sud. La hausse est de 40 % par rapport au reste du monde.
De même, la hausse des droits de douane sur les métaux (l’administration Trump a introduit en juin 2018 des droits de douane additionnels de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium) n’ont pas revitalisé les fonderies américaines. Le producteur d’acier U.S. Steel cherche un acheteur pour le sauver et le nombre d’emplois dans l’industrie n’a pratiquement pas bougé. La production totale d’acier brut des États-Unis en 2022 était même légèrement inférieure à celle de 2017, selon la World Steel Association. Et si on laissait les consommateurs choisir, et les producteurs fabriquer, librement ?