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Washington : le woke fait long feu dans le métro

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Le principe de réalité finira-t-il par venir à bout de l’idéologie woke chère aux responsables municipaux de la ville de Washington ? Le nombre accru d’usagers sans billet dans le métro de la capitale fédérale prouve bien que le dogme anti-policier, anti-colonial et prétendument progressiste que les autorités du District of Columbia défendent par démagogie électoraliste, conduit à une impasse.

Les « progressistes » de Washington sont de grands incompris

Qui en sera surpris ?  En 2018,  la municipalité a voté pour « décriminaliser » le délit de prendre le bus ou le métro sans payer et depuis, des milliers de Washingtoniens choisissent de sauter par-dessus le portillon: ils savent qu’ils bénéficient de facto d’une immunité totale.

Le manque à gagner pour la Washington Metropolitan Area Transit Authority (WMATA) est estimé par Randy Clarke, le nouveau patron de l’entreprise publique, à 40 millions de dollars. La somme est considérable, surtout en regard de son déficit,  185 millions, dû en partie à la chute de fréquentation du réseau depuis que les Washingtoniens ont découvert les joies du télétravail.

Les choses se compliquent pour les « progressistes » washingtoniens dans la mesure où le gros des passagers du métro vient du Maryland et de Virginie, États limitrophes du District of Columbia où  les resquilleurs ne sont pas protégés par la loi : ils sont passibles d’une amende de 100 dollars, qui constitue une sanction pénale. Lorsque pour la nième fois, la ville de Washington implore ces juridictions voisines de verser davantage de millions pour boucher le trou des finances de WMTA, nombre d’élus des comtés de Virginie et du Maryland ne sont donc pas d’accord. Ils sont pourtant eux aussi démocrates et se disent modernes, woke et corrects à tous égards.

La première aberration révélée par cette affaire est de croire que les passagers clandestins ne coûtent rien au système. En Amérique, pays encore capitaliste, l’usager du métro comprend parfaitement que c’est lui qui offre son billet au fraudeur assis à côté de lui ; et que si tout le monde payait, le prix de ce billet baisserait.

Seconde offense à la réalité : les métropolitains qui vivent en banlieue et prennent le métro (ou le bus) pour venir travailler dans la capitale ne sont pas des oppresseurs coloniaux. Une forte proportion d’entre eux est noire. Il est profondément raciste de prétendre que les Noirs ne veulent pas payer les transports en commun. En revanche, il est électoralement facile pour Muriel Bowser, maire noire de la ville de Washington qui est à 41% noire (38% blanche, 11% hispanique, 5% asiatique), de surfer sur le narratif woke.

Ce dernier est simple et constamment ressassé par les élus démocrates noirs de la ville dont ils contrôlent l’administration: la police est trop répressive à l’égard des Noirs ; les « minorités » (bien que majoritaires) sont persécutées pour de petits délits, comme la possession de cannabis et le non-paiement du métro ; la culture sécuritaire étouffe l’identité raciale et entretient les valeurs coloniales de l’esclavage. En dépénalisant en 2018 la resquille dans le métro, les élus d’une capitale qui a voté à 91% pour Joe Biden pensaient avoir corrigé une inégalité. Ils ont en fait créé un système inégalitaire où les passagers honnêtes payent pour les fraudeurs,  filmés en masse par les caméras des télévisions locales.

Les contrôles et sanctions vont reprendre dans le métro

Le déficit d’exploitation devenant insupportable, WMATA va être forcée d’affronter les wokes. Pour identifier les champions de saut de portillon, le réseau va installer des cameras. Les agents de la police du WMATA, un corps spécialisé, en seront en outre équipés, elles seront intégrées à leurs uniformes. Une première phase « douce » consiste pour le moment à distribuer des tracts et organiser une campagne de sensibilisation dans les couloirs du métro. Il est rappelé que le service est payant et l’on prévient que les fraudeurs seront bientôt à nouveau sanctionnés, même dans le District of Columbia, où cependant l’amende ne dépassera pas 50 dollars.

À partir de novembre, les contrôles et sanctions vont pleinement reprendre et les associations de droits civiques s’en alarment. Elles exigent des modifications qui permettraient d’éviter que les jeunes Noirs deviennent une cible prioritaire. Elles craignent aussi que les flagrants délits dégénèrent en incidents violents.

La ville compte 702.000 habitants. La criminalité, en valeur absolue et en proportion de la population, est l’une des plus élevée des Etats-Unis (avec notamment 158 meurtres par an et 1272 attaques à main armée). Avant 2018, la police du métro avait pour habitude de vérifier les antécédents des fraudeurs, pour s’assurer qu’ils ne faisaient pas déjà, par ailleurs, l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Washington Lawyers’Committe for Civil Rights s’est offusquée de cette pratique jugée raciste puisque 91% des resquilleurs étaient noirs et 46%, des hommes de moins de 25 ans. Alors, à chacun sa délinquance, que la police des tunnels métropolitains se cantonne à la sienne et ne se mêle pas de ce qui se passe à la surface !

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2 commentaires

Michel le Rouméliote 26 octobre 2022 - 7:06

C’est sûr que c’est rarement les grand-mères de 94 ans qui sautent par dessus les portillons du métro, mais il faut les contrôler quand même pour ne pas discriminer les jeunes hommes noirs.

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Obeguyx 26 octobre 2022 - 8:49

Autrefois il y avait la maffia, maintenant on appelle ça le « wokisme ». Comme autrefois y adhère qui veut … sauf qu’aujourd’hui c’est sans aucun risque …

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