Il y a un peu plus d’un an, pendant sa campagne électorale, le président de la République, candidat à sa réélection, faisait part de sa volonté de voir émerger une offre locative automobile électrique à 100 euros par mois pour les ménages modestes. Un « leasing social » nous était promis. La « voiture du peuple », du moins pour les contribuables à faibles revenus, allait sillonner nos routes.
Il est vrai que la priorité de nos concitoyens n’est ni l’éducation, ni le logement, ni la sécurité, ni l’emploi, ni le pouvoir d’achat, ni l’accès aux services publics, ni la réduction des gaspillages publics, ni rien de tout cela. Les masses laborieuses, comme les désignait le Parti communiste français à une époque, aspirent évidemment avant tout à conduire un véhicule électrique…
Voitures électriques : lorsque les subventions s’arrêtent, le marché s’effondre
Cette annonce de M. Macron, à visée électorale, n’avait été précédée d’aucune analyse préalable quant à ses conditions de mise en œuvre. Comme si la France manquait d’expertise en matière d’industrie automobile. Comme si, aussi, la France manquait de fonctionnaires, de structures administratives, d’organes consultatifs, d’opérateurs de l’Etat, etc. pour éclairer une décision de ses gouvernants.
La filière automobile répète à l’envi depuis plusieurs années que les véhicules électriques à bas coûts sont la force de l’industrie automobile chinoise prête à s’engouffrer dans la brèche de la fin des véhicules thermiques. Le destin de Cassandre était de n’être pas entendue. Les immatriculations de véhicules d’origine chinoise, favorisées par des prix particulièrement attractifs sont d’ores et déjà en forte hausse, dopées par un empilement de primes (nationales, régionales voire locales, seules les premières étant véritablement comptabilisées en dépenses publiques alors que toutes en sont).
Jusqu’ici, à travers les taxes pesant sur les carburants, l’automobile contribuait fortement au budget de l’Etat (18 milliards d’euros en 2022). La « fée électricité » se mue en vampire. La mise sur le marché de véhicules électriques exerce une pression qui n’est pas sans danger. Les exemples étrangers nous enseignent que lorsque les subventions s’arrêtent, le marché s’effondre. Les constructeurs chinois et l’américain Tesla, qui ne disposent en France d’aucune présence industrielle ni même commerciale, vendant principalement leurs véhicules par internet, peuvent se frotter les mains.
Etonnamment, ce coût est d’autant plus astronomique qu’il inverse les flux budgétaires transformant les recettes – tangibles – de la fiscalité pétrolière, en dépenses tout aussi certaines sous forme de subventions. Ce mécanisme pernicieux prospère dans l’indifférence du Parlement, de la Cour des comptes, des observateurs divers, sous la pression des thuriféraires de la pensée unique écologique qui ne jurent que par le véhicule électrique (sans oublier le dernier rapport du GIEC !).
Quel est donc le visiteur du soir qui a pu inspirer pareil propos au président de la République disposant pourtant, ès-qualités, de l’accès le plus large à l’état de l’art et aux experts de toute nature ? Il se dit que l’auteur de la suggestion serait le député écologiste au Parlement européen Pascal Canfin, plus connu jusqu’alors pour son passé de militant tiers-mondiste que pour ses compétences en matière de stratégie industrielle ou d’analyse des prix de revient.
Disons-le tout net : une telle offre de véhicule accessible à 100 euros de loyer mensuel n’existe pas, du moins pas sans subventions massives. Le surcoût du véhicule électrique par rapport à un véhicule thermique est de l’ordre de 40%.
Quant à déterminer les curseurs d’une offre à 100 euros (type de véhicule, conditions de commercialisation, conditions de reprise, kilométrage autorisé par le contrat de location, régime des dommages causés au véhicule, risque d’impayés élevé inhérent à la qualité de ménages à revenus modestes, revenus , etc.), c’est un casse-tête (chinois ?) à ce jour non résolu.
Une chose est sûre : si elle voit le jour, la voiture à 100 euros de loyer par mois reviendra très cher aux contribuables.
Depuis un an, on ne compte plus les réunions de toute nature et autres aimables pressions de la puissance publique pour donner forme à la promesse, ou plutôt à l’injonction, présidentielle.
La filière automobile, amont et aval, défend âprement ses intérêts. Seules des subventions massives, directes ou indirectes telles que des garanties pour couverture de risques, des subventions au processus de production (« giga factory », fabrication de micro-processeurs…) sauront convaincre les constructeurs et les loueurs de satisfaire la promesse présidentielle. En termes financiers, lorsque le marché ne peut satisfaire le besoin, les opérateurs demandent à être « dérisqués ». Autrement dit à transférer le coût du risque sur le contribuable.
La chasse aux subventions est ouverte (toute l’année). Le président de Tesla est venu tâter le terrain au mois de juin dernier, prêt à monnayer le trophée que représenterait pour le président de la République une installation de Tesla en France.
Une chose est sûre : si elle voit le jour, la voiture à 100 euros de loyer par mois reviendra très cher à l’Etat. On évoque une subvention additionnelle de 7 000 euros par véhicule, s’ajoutant au bonus écologique actuel du même niveau ! En prenant un point moyen de 50 000 véhicules, la mesure de leasing social coûtera à minima 350 millions d’euros en année pleine, voire le double en cas d’empilement des primes. N’était-il pas question de mettre fin au « quoi qu’il en coûte » ? Le ministre des Finances a dû détourner le regard et s’atteler à l’écriture d’un nouveau livre.
Selon la formule prêtée à M. Chirac, « les promesses électorales n’engagent que ceux qui les reçoivent ».
On en vient à souhaiter pour nos finances publiques et pour notre filière automobile que cette lubie, non évaluée préalablement et assurément coûteuse pour nos finances publiques, ne voie jamais le jour.
20 commentaires
La voiture électrique est à l’heure actuelle une immense escroquerie anti écologique. Tout le monde s’accorde à dire que la production d’une voiture électrique a un coût énergétique de production très supérieur à celui d’un véhicule thermique qui se matérialise par des émanations de CO2 qui nécessitent au moins 60 000 km pour les amortir. Et cette approche est très sympathique. Il repose sur le postulat que les voitures électrique n’émettent pas de CO2. La réalité, si l’électricité a été produite par des centrales thermiques à gaz au charbon ou au fuel lourd elle « porte » le CO2 de sa production. La différence est que ces émissions se font ailleurs, mais le résultat global est le même. De plus, beaucoup de ces véhicules ont une puissance moteur supérieure aux véhicules qu’ils remplacent. Cette puissance nécessite des batteries d’une grande capacité au poids proportionnel qui nécessite de l’énergie pour les transporter. Les seuls véhicules électriques qui peuvent se concevoir sont les petites citadines afin de limiter la concentration des pollutions en milieu urbain.
L’état français est le principal le principal actionnaire de Renault. Il peut donc disposer d’une excellente expertise sur le projet et le devenir de la voiture électrique. Le président Tavares, excellent patron de Peugeot a délivré son opinion sur le sujet. Le groupe VAG a prouvé sa maitrise du diésel.
Certes les verts écolos sont à la manœuvre pour exister. Ils se servent de l’écologie pour faire de la politique politicienne.
Et notre président EM ratisse large sans arriver à faire une minorité de blocage car il perd la main. Il affaiblit la France tous les jours sur tous les sujets. Pourvu qu’il ne devienne pas président de l’Europe ce serait le coup de grâce pour l’union qu’il ne cesse de diviser avec ses positions de chef.
Bravo !
Sans parler en pourcentage du PIB, il est d’autant plus facile d’utiliser cet argent publique puisqu’il n’appartient pas à une personne, mais à l’ensemble des contribuables. Elle est magnifique notre oligarchie!
L’interdiction programmée des véhicules thermiques et cette excitation sur la voiture électrique masquent le but réel des écolos extrémistes qui est de supprimer le véhicule individuel au commun des mortels.
Oui! à la petite voiture électrique pour les villes de grande et moyenne importance, le reste n’est que foutaise et mensonge. Nos gouvernements sont à la botte des écologistes bobo qui font du nombrilisme à tout va sans se soucier de la manière dont sont extraits les divers minerais pour les batteries. Allez donc voir en Afrique ces enfants creuser de leurs mains ces terres rares et vous comprendrez…peut-être??? Vous! Écolo-bobo vous vous dites mondialistes mais vous ne pensez qu’à vous mêmes et votre petit univers. Oui! Cela fait chic de conduire une Tesla, et pouvoir montrer que l’on peut s’en acheter, et puis…tellement bien pour la planète!!! Du snobisme avant tout..et rien dans la tête. Les contribuables en ont assez d’être ponctionnés, d’être assistés avec leur propre argent, nous demandons à être entendus et ne pas être pollués par des mouvements irresponsables et dénués de toute réflexion. Les écologistes ont beaucoup « d’idées « mais peu ou pas de solutions…
@LE BERNIC. Pourquoi tant d’animosité envers les écologistes bobo!!!
Nos gouvernants ont été élus en 2022.
Le vote des « boomers » (17 M d’électeurs) a été déterminant pour la réélection de Macron.
N’est ce pas cette génération, dont vous faites peut être partie, qui serait plutôt à blâmer et qui devrait faire l’objet de votre courroux?
Car nous sommes en démocratie, un système qui donne le pouvoir à l’électeur.
Vous revez. Le pouvoir est séquestré par la haute administration .
Chirac ne connaissait pas macron mais il savait que son dicton trouverait preneur dans les années qui suivraient sa mort !!!
Macron est un incompétent, pusillanime et velléitaire. Ses promesses de picard ne valent pas plus que les promesses d’un gascon, sinon moins.
Il va vider les caisses, mettre la France à genoux et nous laisser un héritage désastreux. Ceux qui votent pour lui devront s’expliquer et ne pourront pas dire : « Je ne savais pas ».
Pour rester au pouvoir macron est prêt à tout, ce qui n’est pas très encourageant pour notre devenir.
Le dit ministre de l’économie et des finances qui détournerait son regard n’était-il pas en Chine XXe le week-end dernier pour inciter les constructeurs automobiles et de batteries chinois à venir ré industrialiser la France ? À eux de détourner leur regard car ils n’y avaient pas pensé avant, mais qu’à cela ne tienne, même exportées leurs batteries et voitures seront moins chères que fabriquées en France. Mais l’impétueux Bruno ne le savait pas. Alors les Chinois au faciès souriant et très commerçant ont attendus la proposition des subventions pour combler leurs risques, mais n’ont pas été tentés non plus . Le Bruno revient donc dans son pays socialiste le panier bien vide.
La « volkswagen » cela ne vous rappelle rien ? Ce M. Macron nous met sur une pente dangereuse !!
Les voitures en général sont bien trop sophistiquées ; accessoires inutiles comme conduite autonome, porte de coffre motorisée, poignées de porte rétractables, sièges chauffants, sièges avec réglages motorisés, écrans qui ressemblent à un spectacle son et lumière, toit en verre, etc….
Les communistes de l’Est ont déjà essayé : cela a donné la Trabant, merveille de technologie à laquelle ressemble par exemple la merde électrique de Citroën ou celle de Renault…
Encore un exploit de notre bonimenteur national.. Reconnaissons qu’il doué pour faire du vent, le seul domaine où on peut admirer ses compétences, et les français aiment ça…
La folie écologique nous mène droit dans le mur.
Bonjour, c’est sans compter le prix d’une production d’électricité falsifiée par nos politiciens: https://climatetverite.net/2023/08/03/electricite-les-francais-paient-le-prix-dune-politique-energetique-aberrante/ Merci
La voiture électrique n’est pas un progrès industriel mais une absurdité idéologique.
En août la location d’un véhicule est à 100€/jour. Si je prend 40% de plus pour l’électrique c’est un facteur 45 entre le loyer 140€/jour et 100€/mois.
Avant on cherchait à être propriétaire. Les écolos veulent qu’on soit locataire mais comme au mois d’août tous veulent sortir les agences de location d’autos n’ont plus rien à proposer.
Changer du système de capitalisation/consommation à un système de dépendance et pénurie est une absurdité.
N’oublions pas qu’il y a quelques mois , il fallait éviter de se servir du grille pain .
Depuis le début de la crise du coronavirus en 2020, Macron excelle dans l’art de jeter l’argent par les fenêtres. Si elle voit le jour, la voiturette à piles pour tous en sera un nouvel exemple. Au fait : la « Voiture du Peuple », cela ne vous rappelle rien ? En allemand, cela se dit Volkswagen. Une idée lancée dans les années 30, mais je ne sais plus par quel homme politique alors au pouvoir…