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La Chine et ses deux « chevaux de Troie » en Europe – L’Amérique, Israël et Rafah – La journée de l’Europe

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Chine/Europe

Après Paris et Belgrade, le président chinois Xi Jinping a salué jeudi la force des liens unissant son pays à la Hongrie, en clôture de la dernière étape de sa première tournée européenne depuis 2019, entre coopération économique florissante et convergence de vues sur l’offensive russe en Ukraine. « Nous avons défié l’ordre géopolitique ensemble dans un contexte international instable », traçant notre voie « d’Etats souverains en toute indépendance », a-t-il écrit. Un clin d’oeil à la stratégie de cavalier seul menée par le Premier ministre Viktor Orban au sein de l’Union européenne. Budapest a annoncé la signature d’au moins 16 accords, dans les infrastructures ferroviaires et routières, l’énergie nucléaire ou encore l’automobile. Il s’agissait visiblement aussi pour le numéro un chinois de cultiver les relations de Pékin avec ses deux « chevaux de Troie » privilégiés en Europe, la Serbie, non membre de l’Union européenne et dont le régime est très complaisant envers la Russie, et la Hongrie.

Gaza

Nouvelle poussée de discorde, peut être sans précédent, entre Washington et Jérusalem, jeudi, avec la décision de Joe Biden « d’évaluer » les livraisons d’armes et munitions à Israël, en clair de ne les livrer que sous certaines conditions, notamment pas en cas d’offensive majeure sur la ville de Rafah dans le sud de la bande de Gaza. La veille, la Maison-Blanche avait annoncé la suspension de livraisons de bombes de 900 kilos, qui semblent en effet peu adaptées à une opération anti-terroriste en milieu urbain. Il s’agit de l’avertissement le plus sévère des Etats-Unis, de loin le plus proche allié d’Israël et son principal fournisseur d’armements, concernant la conduite de sa guerre déclenchée le 7 octobre par une opération terroriste du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien. « S’ils entrent à Rafah, je ne leur livrerai pas les armes qui ont toujours été utilisées contre des villes », a déclaré M. Biden, alors que l’armée israélienne a dit préparer une « offensive limitée » à Rafah. Les dirigeants israéliens ont assez mal pris, jeudi, cette décision américaine, l’accusant de faire le jeu du Hamas qui, faute d’offensive sur Rafah pourrait reconstituer ses forces dans ce qui est son dernier réduit, abritant quatre brigades, mais aussi une centaine d’otages.

Europe

Les Vingt-sept membres de l’Union européenne ont célébré, sans faste particulier, la journée de l’Europe, comme tous les 9 mai depuis 1985, en référence au discours prononcé par Robert Schuman, alors ministre français des Affaires étrangères, le 9 mai 1950 et qui est considéré comme l’acte fondateur de l’Union. Un discours concret où il proposait à la France et l’Allemagne, pour qu’elles ne se fassent plus jamais la guerre, de mettre en commun leurs ressources dans le charbon et l’acier. Cette communauté dite CECA, ouverte à d’autres pays, en 1951, est devenue ensuite la Communauté économique européenne, avec six pays en 1957, puis l’Union européenne. Des expositions, colloques et concerts ont été organisés dans une soixantaine de villes européennes pour célébrer un projet plongé en plein doute et hésitation existentielle. Pour la première fois, une majorité de Français exprime un sentiment négatif à l’égard de l’Europe, inquiétude (46%) ou colère (13%), tandis que 16% se déclarent indifférents, 15% seulement manifeste de la confiance, et 10 % de l’optimisme, selon un sondage Ifop auprès de 4.300 personnes pour Ouest-France.

Ce que risque de confirmer la poussée de partis eurosceptiques, ou nationalistes aux élections européennes du 6 au 9 juin, au vu des sondages et des résultats de diverses élections ces dernières années. Il est vrai que la construction européenne, avec des abandons de souveraineté insidieux mais amples, sur la monnaie, les frontières, ou la justice, ne semble depuis les accords de Maastricht en 1992, plus très conforme au projet très estimable d’alliance entre nations souveraines et vaste marché commun du traité de Rome en 1957. Et ne convient en tout cas plus aux attentes des peuples.

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2 commentaires

BRU 10 mai 2024 - 7:13

Si le monde politique et médiatique arrêtait de faire comme si le résultat du référendum de 2005 n avait pas été nié…..Il me faut une sacrée dose de Citoyenneté pour aller voter … Après la reconnaissance de certains faits qui avaient été cachés lors de conflits , nos politiques ou soit disant elites seraient bien inspirés de faire leur Mea culpa et de revenir à une véritable démocratie…usage du référendum et respect du résultat, respecter les mandats pour lesquels ils ont été élus ou être conduits à démissionner en cas de flagrance de non respect de ces engagements . Exemple : arrêter de présenter comme verte certaines énergies qui sont susceptibles de polluer l’air avec des fibres ou composants perturbateursendocriniens type bisphenol A, l eau avec des fuites d huiles parmi les polluants industriels les pires,ou l environnement par infrasons , création de champs électriques par pertes dans les sols, pollution des sols par des masses de béton qui modifi6le Ph de l eau dans les sols, etc…..Vouloir implanter en pleine campagne ou forêt des champs d eoliennes ou de photovoltaique…alors que les zones déjà urbanisées recevraient ces implantations photovoltaïques comme les ombrieres construites à Bordeaux au parc des Expositions…produisent du courant proche d un branchement, protègent les visiteurs du soleil ou de la pluie et aucune artificialisation de sol….Ne pas permettre à certains états européens de berner leurs voisins en important de Chine ou autre pays à bas coût , les sticker après une opération mineure , les reconditionner pour les reexporter avec un beau profit vers ses voisins européens en ruinant aussi bien leur propre industrie que celle de leurs voisins…Les sujets qui révoltent les Français sont légions et donnent le sentiment d un pillage débridé alors que dans le même temps tout semble fait pour les faire taire ou les contraindre sans limites….

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Mathieu Réau 10 mai 2024 - 5:16

Et pourtant, quatre-vingts ans après, l’Allemagne fait encore la guerre à la France.
Sauf que, cette fois, la France se prive mentalement des moyens de riposter, voire collabore avec entrain (c’est décidément tenace, cette attitude de nos élites).
On doit, entre autres, aux Allemands la décrépitude de notre programme nucléaire qui nous donnait un avantage imbattable sur notre voisin d’outre-Rhin, mais aussi la hausse vertigineuse du prix de l’électricité ces dernières années à cause du marché européen de l’énergie qu’ils nous ont imposé…
La France et l’Allemagne ne sont pas un couple et l’Allemagne n’est pas notre amie : c’est notre pire rival au sein de l’Union Européenne qu’elle a pour ambition de gouverner pour elle seule : il serait grand temps que la France réagisse au lieu de se laisser mollement malmener. En faisant alliance, notamment, avec tous les pays qui résistent à l’autoritarisme allemand, comme l’Italie et la Hongrie, bien évidemment.

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