Le budget 2024, préparé par le gouvernement, doit permettre de réduire le poids de la dette, de baisser les impôts et de réaliser des efforts dans le cadre de la transition écologique.
Atlantico : Le budget 2024 sera présenté ce mercredi 27 septembre par l’exécutif, à l’occasion du prochain conseil des ministres. En prévision de cet événement, Bruno Le Maire n’a eu de cesse de répéter qu’il n’était pas question d’augmenter les prélèvements obligatoires. Ceux-ci devraient même baisser a-t-il affirmé. La CVAE devrait ainsi diminuer et le barème de l’impôt sur le revenu être revu en tenant compte de l’inflation. Peut-on vraiment imaginer, dans ces conditions, une réelle baisse du budget de l’Etat, ainsi que semble le souhaiter l’Europe notamment ?
Jean-Philippe Delsol : En l’état, on peut être inquiet sur le prochain budget 2024. Le gouverneur de la Banque de France lui-même, François Villeroy de Galhau, a observé, le 15 septembre 2023 que le pré-projet de budget 2024 présenté par le gouvernement manquait de « crédibilité ». Le gouvernement prévoit une croissance de 1,4 % du PIB l’an prochain, mais la Commission européenne évoque pour sa part 1,2 %, et l’Insee table sur 0,9 %. Par ailleurs la hausse des taux d’intérêt rehaussera la charge de la dette à 48 milliards l’an prochain, soit 10 Md€ de plus qu’en 2023.
En l’état, Bruno le Maire n’a évoqué que 16 milliards d’euros d’économies dont l’essentiel (10 milliards d’euros) proviendra de la suppression progressive du bouclier tarifaire pour l’électricité et de la réduction des aides aux entreprises (4,5Md€). Des économies liées à la réforme de la politique de l’emploi et du chômage permettront de compléter cette enveloppe. Autant dire que le budget de l’Etat ne baisse pas. Il augmente même très sensiblement. Parce qu’il faut le comparer non pas au dernier budget, mais aux budgets pré-covid.
Emmanuel Macron et ses ministres ont notamment fait valoir la fin du “quoi qu’il en coûte” pour justifier les économies, en matière de dépenses publiques, que l’Etat s’apprête à faire. Cet argument vous semble-t-il convaincant ? Dans quelle mesure peut-on parler d’une inflexion de la trajectoire budgétaire française, à l’heure ou le poids des intérêts de la dette est grandissant ?
Jean-Philippe Delsol : En 2019, les dépenses publiques représentaient 55,4% du PIB, en 2022 58,3% contre 51,6 % pour la moyenne des 27 États membres de l’Union européenne (UE). En 2023, les dépenses publiques devraient être à environ 57,2% du PIB, soit encore environ 2 point au-dessus du taux de dépense publiques de 2019. De l’aveu même du gouvernement, l’Etat a dépensé des 160 à 200 Md€ au titre du « quoi qu’il en coûte » pendant la Covid et encore une cinquantaine de milliards d’euros depuis 18 mois au titre de la crise énergétique. Mais depuis la situation est revenue à la normale, ou presque, et les dépenses publiques ne baissent pas autant qu’elles ont augmenté précédemment. L’Etat a profité des crises pour maintenir un niveau élevé de dépenses. M Le Maire avait annoncé la fin des aides exceptionnelles de toutes sortes mais M Macron a promis ce 25 septembre au soir aux téléspectateurs une nouvelle aide de 100€ pour faire face aux prix du carburants. La majorité relative actuelle ne survit qu’en achetant sans cesse ses électeurs au détriment des contribuables qui, au titre de l’impôt sur le revenu, ne représentent qu’une minorité (environ 44% des électeurs) !
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2 commentaires
Conclusion : ce n’est pas demain la veille où l’on verra le budget de l’état en équilibre !!
Non puisque rien n’est fait pour cela, bien au contraire …