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“Je suis le prix de votre liberté”, par Mila

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On ne présente plus la jeune Mila. Il y a un an, la jeune fille de seize ans déclenche l’une des plus grandes polémiques de l’année en publiant, sur Instagram, une vidéo où elle insulte Allah. Son livre nous rappelle que Mila est une jeune fille qui porte la haine islamique sur ses épaules, et que, pour paraphraser une autre célébrité de 16 ans, l’islam lui a volé ses rêves et son enfance.

A force de voir une personne sur les réseaux sociaux et dans les médias, on peut finir par oublier qu’elle a, comme nous, une histoire, des passions, des rêves. Mila est de ces personnes déshumanisées par une infime partie de leur histoire. On sait aussi combien le récit d’une histoire peut la changer, voire être son exact opposé. « Je suis le prix de votre liberté » nous raconte la véritable histoire de Mila, avant que les réseaux sociaux, ainsi que la haine et l’ignorance de ceux qui les peuplent, ne s’emparent du sujet.

Comment une adolescente peut devenir l’une des personnes les plus en danger de France ?

Mila a 16 ans, et un compte Instagram qui lui est précieux. Elle publie des dessins, des vidéos, des photos de maquillage. Peut-être les parents et les enfants devraient-ils être plus sensibilisés aux risques des réseaux sociaux. Mais l’affaire Mila ne peut être résumée à ces dangers. Les réseaux ne sont qu’un catalyseur. S’ils avaient été absents, la haine islamique aurait trouvé une autre voie de persécution. Mila raconte bien d’ailleurs, les insultes subies dans son lycée, hors des réseaux.

Un jour d’hiver, Mila décide de faire une vidéo en direct sur Instagram, lors de laquelle quelques vingt spectateurs lui posent des questions, auxquelles Mila répond. Un garçon tente de la “draguer”, puis une fille lui demande “T’as une préférence pour les blanches, les arabes, les noires ?”. La question appelant la réponse, Mila dit qu’elle n’est pas trop attirée par les arabes et les noires. Le garçon la traite de raciste et le nom d’Allah s’invite dans les insultes. Dépassée par une haine dont elle va bientôt prendre conscience, Mila réplique que l’insulter au nom d’une religion est puéril. D’autres spectateurs arrivent dans l’échange et se mettent à l’insulter. Elle se déconnecte, et ils la suivent dans ses messages. Ulcérée, elle publie la fameuse vidéo où elle insulte Allah et l’islam.

Écrire pour comprendre et vivre

Depuis plus d’un an, Mila vit sous protection policière. Ses amis ne l’invitent plus à leurs fêtes, par peur de dérapages. Dès qu’elle sort, elle craint qu’on ne la reconnaisse. Chaque jour, elle reçoit des dizaines de messages d’insultes, de menaces de mort ou de viol contre elle-même ou sa famille. Mila a donc décidé d’écrire un essai qui aborde son histoire, son court passé et son lourd présent, certaines anecdotes qui montrent ce qu’est devenue sa vie. Mila aborde les sujets qui gravitent autour de son affaire, comme le rôle des réseaux sociaux pour sa génération, le repli identitaire des minorités « racisées » et sexuelles, l’hypocrisie des féministes. Elle détaille la « dictature de la pensée » imposée par les « pseudos-féministes » à coups de « -phobe ». Bien que Mila soit une jeune fille attirée par les filles et les garçons, qui côtoie des personnes homosexuelles et transsexuelles, elle déteste les revendications de certains membres de ces « communautés », et ne se reconnaît d’ailleurs pas dans ces dernières.

Au début de l’année 2020, beaucoup de publications Twitter comportaient l’expression #JeSuisMila. C’est à partir de là que beaucoup ont accusé la jeune fille d’être récupérée par l’extrême-droite. Solveig Mineo, une féministe identitaire bien connue sur ce réseau, avait repris la publication d’un média qui déplorait cette récupération. En commentaire, elle signalait que l’extrême-droite n’avait pas récupéré Mila, mais l’avait “ramassée à la petite cuillère” alors que tous lui tournaient le dos. Mila confirme ce récit en racontant sa rencontre avec Solveig, qui l’a écoutée, puis a publié le premier article juste à son sujet, avant de créer #JeSuisMila, qui a permis à la jeune fille de retrouver une communauté bienveillante.

La liberté n’est plus acquise en France. Mila nous rappelle que nous devrons combattre pour la conserver, et que plus vite nous en aurons conscience, moins il nous sera difficile de la reconquérir. En attendant, une adolescente tout juste majeure la protège pour nous.

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2 commentaires

Mesnil 17 juillet 2021 - 10:19

“Je suis le prix de votre liberté”, par Mila
Le cas de Mila n’est pas unique ni le premier mais il reste exemplaire. Oui, l’islamisme est dangereux car, qu’on le veuille ou non, c’est une religion qui se veut de combat. Certes, la religion chrétienne, en son temps, a fait la même chose, et cela est plus que regrettable. C’était une époque où la quasi totalité des êtres humains croyaient réellement en leur Dieu. Les choses ont beaucoup changé. Mais, fort des conflits passés, nous ne devons pas tolérer de dérogation à la préservation de la liberté d’esprit et de conscience. Il en va de notre civilisation et de la paix dans notre société. Notre histoire et notre culture n’ont rien à voir avec l’Islam et je ne vois aucune justification à accepter que ce qui est rejeté par les musulmans (la religion chrétienne dans les pays de confession musulmane) devrait être accepté dans nos pays. A ce stade, ce n’est plus une question de religion comme veulent le faire croire nombre de personnes mais une question de survie de notre identité.
Juste un exemple : une amie universitaire qui avait épousé un Tunisien, prof de fac, a eu 2 enfants et ils sont allés s’installer en Tunisie où il enseignait. Très vite, elle a été assignée par son mari à résidence et placée sous la coupe de sa belle-mère. Cela est vite devenu un enfer et elle a dû s’enfuir avec ses enfants et se cacher pendant des années en France. Lorsque son fils s’est marié et a eu un fils, il l’a fait circoncire. Je lui ai demandé pourquoi il avait fait cela au lieu de lui laisser le choix de sa religion puisque lui-même, de mère chrétienne et de père musulman, ne pratiquait pas. Il m’a répondu : « tu sais, si plus tard, il fait du sport et que dans les douches, ses camarades remarquent qu’il n’est pas circoncis, alors il ne pourra pas avoir d’amis musulmans ». Je lui fis alors remarquer qu’on était en France !! Il ajouta: « oui, mais quand même « .
Ça se passe de commentaires. J’ajoute que j’ai travaillé en Algérie à une époque où les Frères Musulmans faisaient leurs débuts. Leur discours est sans AUCUNE ambiguïté. Et les musulmans les plus actifs en suivent les préceptes. IL FAUT réagir. Si les hommes politiques de tous bords avaient été fermes dès le début, il n’y aurait actuellement pas de problème. Mais, un certain nombre d’entre eux espéraient récupérer des votes en prêchant la contestation. C’est notre société qui en fait les frais.

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jacques Chamberland 18 juillet 2021 - 1:54

“Je suis le prix de votre liberté”, par Mila
Chère Mila, j’ai bientôt 80 ans et peu habitué aux échanges par internet, mais je suis « totalement avec vous ». . Ébloui par votre courage… continuez, ne changez rien …Et si tous les jeunes de votre age (et les moins jeunes…) vous prenaient pour exemple l’avenir serait radieux…
Merci.

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