Les cinémas sont fermés mais il passe en ce moment sur Canal+. L’ombre de Staline, le film d’Agnieska Holland, raconte l’histoire – vraie – d’un journaliste, Gareth Jones, qui a… fait son travail. Au risque de sa vie. Il est à Moscou, au début des années 1930, et il ne se contente pas des communiqués officiels du Parti communiste ou des déclarations de Staline. Il veut savoir comment le pays est capable de dépenser autant alors qu’il ne produit presque rien et, surtout, il veut voir ce qui se passe réellement en Ukraine.
Alors que la plupart de ses confrères, dont Walter Duranty, le correspondant du New York Times et admirateur de Staline, se contentent de profiter des excellentes conditions de vie à Moscou que les autorités leur offrent et à reprendre la propagande du régime, Jones prend le train pour l’Ukraine, fausse compagnie à son surveillant de la police secrète (GPU-NKVD) en sautant du train et découvre l’un des pires drames de l’histoire de l’humanité : le génocide (Holodomor) ukrainien, conséquence de la famine provoquée par Staline. Environ 5 millions de personnes sont mortes en seulement quelques mois ! Son témoignage (on peut le considérer comme l’un des premiers lanceurs d’alerte) sur la réalité dans ce pays fera date. Un exemple pour les journalistes.
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Tous les journalistes devraient voir le film L’ombre de Staline
Bonjour, sur ce sujet il faut lire l’ouvrage de référence d’Anne Applebaum Famine Rouge.