L’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap) vient de lancer l’outil « Mon empreinte carbone ». Il est destiné, comme on s’en doute, aux établissements publics sanitaires et médico-sociaux afin qu’ils puissent estimer rapidement les émissions de gaz à effet de serre liées à leur activité. L’objectif est qu’ils aient une « datavisualisation instantanée » de leurs émissions de CO2 et connaissent les postes les plus émetteurs sur lesquels ils pourront agir en priorité. Cet outil est, selon l’Anap, un « levier opérationnel » de décarbonation des hôpitaux.
Il permettra donc à chaque établissement de savoir précisément où il en est. Car les grosses masses sont connues depuis longtemps. C’est l’Anap qui indique, par exemple, que le transport représente 13% des émissions de gaz à effet de serre du secteur de la santé. L’organisme a même publié, au mois d’avril, un kit de ressources opérationnelles pour accompagner les établissements et organisé un webinaire sur le transport durable au cours duquel des établissements ont fait part de leurs plans et bonnes pratiques.
Ce fut l’occasion d’apprendre que le CHRU de Nancy, qui possède encore des véhicules diesel (quelle horreur !) envisage d’avoir recours aux drones notamment pour transporter les échantillons de biologie, voire les médicaments. Pour le fret volumineux, l’hôpital réfléchit à l’utilisation de vélos-cargos qui pourraient également servir à transporter des personnes. Le CHRU de Nancy ne précise pas si ces personnes sont des malades. Ne risquent-ils pas d’être un peu trop secoués dans ces engins ?
S’ils préfèrent l’ambulance pour se rendre à l’hôpital, les patients doivent cependant savoir que la dernière loi de financement de la Sécurité sociale les oblige à utiliser un « transport sanitaire partagé » faute de quoi ils s’exposent à un moindre remboursement de leurs frais. Bien sûr, des dérogations sont prévues par la loi, en fonction de l’état de santé du patient et du trajet à effectuer. Mais la règle est désormais de partager son moyen de locomotion quand on utilise un transport sanitaire léger ou un taxi conventionné.
Bientôt, on demandera aux patients de venir eux-mêmes à vélo à l’hôpital. Après tout, faire du sport est bénéfique pour la santé. Les malades pourraient ainsi arriver à l’hôpital en meilleure forme que lorsqu’ils ont quitté leur domicile !
Trêve de plaisanterie. Pendant que le personnel médical en sous-effectif souffre de ne pouvoir soigner correctement les patients, le personnel administratif pléthorique s’amuse avec ces peccadilles. La bureaucratie tuera l’hôpital. Il faut l’en libérer.
3 commentaires
allez, je me lâche….en droite ligne de cet article, faut aussi arrêter les réanimations avec de l’oxygène : ça impacte le bilan carbone… Ce monde devient fou !
Les plumitifs s’amusent, ils devraient envoyer le fruit de leurs élucubrations au président de la république qui n’utilise pas moins de 4 voitures plus les motos lors de ses déplacements. C’est valable également pour les ministres…
Et pourquoi ne pas transporter les malades par drones? Excellent article qui pose des questions particulièrement cruciales pour le bien-être des patients.