Service national universel : la Cour des comptes dresse le bilan d’une situation catastrophique

Le Service national (SNU) souffre de nombreux maux, selon un rapport de la Cour des comptes publié le 13 septembre. Cinq ans après son lancement, en 2019, son bilan n’est pas très glorieux : une planification défaillante, une gestion institutionnelle chaotique, des ressources financières mal allouées avec des coûts réels par jeune largement sous-estimés… Pour l’instant, le dispositif est ouvert aux 15 – 17 ans, mais le gouvernement prévoit de le généraliser à une autre classe d’âge d’ici 2027. Pour la Cour, ce n’est pas réaliste : les coûts sont estimés entre 3,5 et 5 milliards d’euros par an.

Le SNU ressemble davantage à une initiative mal conçue qu’à une véritable opportunité pour les jeunes Français. Les objectifs, notamment en matière de mixité sociale, n’ont pas été atteints. Personne n’a d’ailleurs vraiment compris à quoi sert le SNU : favoriser la mixité sociale entre les jeunes ? les aider à choisir leur orientation professionnelle ? « renforcer la cohésion nationale » ? « faire vivre les valeurs républicaines » ? Des retours d’expériences particulièrement cocasses ont été faits auprès des services déconcentrés du ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse (MENJ). La Cour cite l’un d’eux : « des jeunes se sont vu proposer un séjour de cohésion par des éducateurs ou des juges qui pensaient qu’il s’agissait d’une sorte de centre de rétention ou de redressement pour mineurs. » D’autres retours ont fait état de malaises et de crises de panique chez des participants : « Ils ont réveillé tout le monde avec une alarme incendie. Ils ont jeté des fumigènes et ont simulé une fusillade ».

Faut-il rappeler que le niveau général des jeunes Français en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en culture scientifique dégringole dans les classements internationaux ? La priorité est-elle de réformer l’Éducation nationale, de renforcer l’enseignement des fondamentaux, d’améliorer la formation des enseignants, ou bien de créer des âneries collectivistes ?