Le nombre des chômeurs est reparti à la hausse. Celui des membres des cabinets ministériels, en revanche, est à la baisse. Y a-t-il un phénomène de vases communicants entre les deux statuts ? Il semble que non, tant la « macronie » sait particulièrement bien recaser ses affidés.
Si les conseillers ministériels sont moins nombreux aujourd’hui que du temps d’Elisabeth Borne, c’est d’abord parce que le gouvernement Attal compte moins de ministres et secrétaires d’État (34 au lieu de 40).
C’est aussi parce qu’un décret du président de la République, publié au Journal officiel le 9 février 2024, a assoupli les modalités d’encadrement des effectifs des cabinets ministériels. Désormais,  le Premier ministre arrête le nombre de membres des cabinets des autres ministres délégués et des secrétaires d’État en fonction des attributions exercées .
 Par conséquent, si la règle établie par Emmanuel Macron lors de son arrivée à l’Élysée en 2017 ne change pas pour les ministres de plein exercice (15 conseillers maximum), elle n’est plus aussi rigide pour les autres membres du Gouvernement. Gabriel Attal s’est aussitôt emparé de cette souplesse retrouvée et a fixé, par un arrêté publié ce mercredi 14 février, le nombre de collaborateurs au sein de chaque cabinet.
Auparavant, les ministres délégués avaient droit à 13 conseillers ; et les secrétaires d’État, à 8. Désormais, c’est à la tête du client. Pardon, en fonction de l’importance de la charge.
Le ministre délégué chargé de la santé et de la prévention a droit à 15 conseillers, comme celui de l’industrie et de l’énergie, quand celui des comptes publics devra se contenter de 13 personnes. La ministre déléguée chargée de l’enfance, de la jeunesse et des familles, elle, n’aura que 11 conseillers.
Les cabinets ministériels pourront donc employer jusqu’à 437 personnes. Si la règle n’avait pas changé, ils auraient eu droit à 443 conseillers. Avec leur décret et leur arrêté respectifs, Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont donc fait baisser les effectifs des cabinets de… 6 personnes.
Réduire ainsi la taille des cabinets est sans aucun doute un gros effort de la part de nos dirigeants. Les contribuables s’en réjouissent, mais se demandent aussi si l’on n’aurait pas pu faire mieux. Tous les sujets remontent-t-ils pas à l’Élysée et à ses 62 conseillers ?
Ils admirent, par ailleurs, la science du Premier ministre qui sait très précisément, avant même qu’ils se mettent au travail (ils ont été nommés le 8 février), de combien de conseillers chaque ministre ou secrétaire d’État aura besoin.
Fallait-il vraiment deux textes réglementaires pour cela ? Que de temps perdu, que de paperasses supplémentaires pour pas grand-chose ! L’administration française dans toute sa splendeur !
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Le problème d’un gouvernement n’est pas combien ça nous coûte mais toujours avec quelle efficacité défend-il nos intérêts.
Je ne suis pas de ceux qui ont voté pour Emmanuel Macron, donc je ne sais pas si ceux-là s’estiment satisfaits de son travail ; à eux de le dire.
Mais les intérêts auxquels je suis attaché, eux, ne sont pas du tout défendus, et même au contraire plus bafoués.
Je ne vois donc nullement l’intérêt de s’énerver du nombre de conseillers ministériels : même réduit de moitié, je ne crois pas une seconde que leur action me satisferait davantage.