C’est un véritable revirement : alors que la France était championne pour garantir les premiers jours de vie du nourrisson, la courbe des décès connaît aujourd’hui une augmentation de 7%. Près de 4 enfants sur 1 000 meurent avant leur premier anniversaire. Le taux de mortalité infantile (TMI) est défini comme le nombre de décès d’enfants de moins d’un an pour 1 000 naissances au cours d’une période donnée. Il est un indicateur clé de la santé de la population, compte-tenu de sa forte relation avec le développement socio-économique et la qualité des soins préventifs et curatifs.
Le TMI était pourtant en baisse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale dans les pays à revenu élevé, mais des disparités importantes se sont fait jour au cours des dernières décennies entre les pays occidentaux : alors que le Japon, la Finlande, l’Islande ou la Slovénie ont un TMI de plus en plus faible avec un taux de 2 décès pour 1 000 naissances, d’autres pays comme la France voient la courbe de leur TMI s’aplanir puis augmenter. Chez nous, le TMI a fortement diminué entre 2001 et 2005, puis beaucoup plus lentement entre 2005 et 2012, pour finalement connaître une augmentation significative à partir de 2012, passant d’une pente de -0,017 décès/1000 naissances/mois à une augmentation de +0,0033/1000 naissances/mois. L’augmentation des morts infantiles a lieu principalement au début de la période néonatale : près d’un quart des décès ont lieu le premier jour de vie et la moitié durant la première semaine. Si nous étions en Finlande ou en Suède, nous éviterions 1 200 morts de nourrissons chaque année.
Malgré ces chiffres inquiétants, il ne semble pas que le plan consacré aux « 1 000 premiers jours de l’enfant » se penche sur ce phénomène pour tenter de le comprendre et de l’enrayer. Sans doute est-ce plus compliqué que d’inventer une « bébé-box » !
Trois possibilités ont néanmoins été soulevées par des spécialistes : l’augmentation de l’âge de la maternité, la hausse de l’indice de masse corporelle de la mère et le tabagisme pendant la grossesse. Le danger, cependant, serait que l’État en vienne à faire admettre que le risque zéro est possible et à imposer de nouvelles réglementations comportementales.
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Ne serait-ce pas principalement un problème de gestion des hôpitaux ? En effet, si c’est comme pour les masques ou les blouses… Moi j’dis ça, j’dis rien…