La situation financière des établissements de santé privés (cliniques et hôpitaux) ne cesse de se dégrader. En 2024, 45% d’entre eux étaient en déficit, contre 26% en 2021. Les établissements déficitaires affichent au total 800 millions d’euros (M€) de pertes, tandis que les établissements bénéficiaires (pourtant plus nombreux) n’ont enregistré que 640 M€ de profits. Le secteur est donc globalement déficitaire de 160 M€, alors qu’il présentait 600 M€ de bénéfices en 2021. C’est comme si la mauvaise santé chronique des établissements publics finissait par atteindre le privé.
Pourquoi une telle dégradation ? Selon la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), elle est due au fait que « depuis 2021, un milliard d’euros d’inflation n’a pas été répercuté et n’est pas financé » par l’État. La FHP réclame donc une revalorisation des tarifs de 4,67%, dont 1,5% pour aligner la rémunération du personnel sur celle du secteur public.
La fédération patronale rappelle au passage que « Le secteur privé ne perçoit que 17% des financements hospitaliers alors qu’il assure 35% de l’activité hospitalière en France, dont 60% de la chirurgie, 40% des traitements du cancer ou encore 28% de la psychiatrie ».
Le risque, si la situation perdure ou se dégrade encore, est que des services ou des établissements entiers ferment comme les soins médicaux et de réadaptation (SMR) postopératoires dont 60% des établissements sont déficitaires.
Mais, alors que la situation des finances publiques ne cesse de se dégrader, les établissements d’hospitalisation privés peuvent-ils échapper aux économies que l’État cherche partout où il peut (excepté dans son administration) ? Car, comme l’écrivent Les Échos, « les tarifs fixés par l’État représentent 90 % des ressources des établissements privés » !
En fait, à force de dépendre de l’État, les hôpitaux privés en deviennent malades. La seule solution pour eux est de se défaire de cette emprise. Comment ? En exigeant une véritable concurrence avec le secteur public. Mais aussi, et surtout, en défendant la liberté assurantielle en matière de maladie, comme elle existe pour l’habitation ou l’automobile.
Les cliniques privées, qui délivrent déjà des prestations moins onéreuses que le secteur public, se trouveraient plébiscitées par les malades et pourraient se développer.
Les établissements de santé privés souffrent du même mal que les écoles privées : le manque de liberté.
5 commentaires
Après les hôpitaux publics, l’étatisme tue aussi les cliniques privées… Il faut arrêter ce monstre technocratique coûteux et destructeur qui prétend que “lÉtat protège les français” alors qu’il les tue.
Quand l’Etat vit au-dessus de ses moyens le résultat est au rendez-vous. Mêmes méthodes que Staline pour affamer sa population pendant que dans les hautes terres l’argent public coule à flots même pour des beuverie devenues presque journalières.
Non l’état vit au dessus de MES moyens c’est pas pareil
Merci pour votre article !
Encore une fois, lorsque l’administration se mêle d’un sujet et parvient inéluctablement à une déconfiture. C’est invraisemblable que personne au niveau politique ne prenne réellement le taureau par les cornes afin de faire cesser cet abus de pouvoir destructeur de la part de l’Etat.
Le parallèle que vous faites avec l’enseignement privé est tout à fait juste, et tout aussi regrettable.
Depuis des dizaines d’années l’État étouffe petit à petit tout ce qui est privé. Les tarifications y sont toujours inférieures à celles du public sans aucune justification. Le but est clair : détruire ce qui est libéral et privé. Pour la médecine en ville c’est presque fait, pour les cliniques c’est en route. Big Brother veut tout contrôler, rien de nouveau, hélas.