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États-Unis : il ne faut pas que l’actuelle guerre civile « froide » débouche sur la collectivisation du pays

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Beaucoup d’Européens peinent à expliquer le degré de polarisation idéologique atteint depuis plusieurs années outre-Atlantique entre républicains et démocrates. Une polarisation qui existe même à l’intérieur du camp républicain où s’opposent frontalement ce que certains commentateurs conservateurs appellent les RINOs (Republicans in name only), soit l’establishment républicain – qui s’est étonnamment rapproché du camp démocrate sur bien des points dans la pratique -, et les partisans du mouvement MAGA (Make America Great Again). Un slogan apparu en réalité lors de la campagne présidentielle de Reagan en 1980, alors que les États-Unis avaient subi plusieurs décennies de croissance ininterrompue du champ d’action de l’État fédéral (Big Government).

Trump, concédons-le volontiers, nous paraît irritant, voire vulgaire. Mais il faut comprendre que les États-Unis sont entrés depuis maintenant plusieurs années dans ce qu’il faut bien appeler une deuxième guerre civile, qualifiée de « froide » par plusieurs commentateurs américains. Naguère cantonné à quelques segments de la société américaine bien précis (les universités, Hollywood, les médias), le politiquement correct n’a cessé de gagner des pans de plus en plus larges de la société, et ce jusqu’au monde des entreprises à travers le phénomène du « capitalisme woke ». La gauche américaine radicalisée incarnée par un Bernie Sanders, une Alexandria Ocasio-Cortez ou une Elizabeth Warren (et dont l’actuelle présidence Biden ne constitue qu’une version un peu plus « light ») n’a plus grand rapport avec celle de Clinton, lequel, à la suite de son échec cuisant aux élections de mi-mandat en 1994, avait été contraint de revenir à une ligne plus libérale (au sens européen du terme), encourageant le workfare (visant à remettre les Américains au travail) plutôt que le welfare (l’État-providence). C’est pourquoi seul(e) un homme ou une femme politique – que ce soit Trump ou quelqu’un d’autre – déterminé(e) à mener la bataille idéologique contre les nouvelles radicalités démocrates permettra peut-être à l’Amérique de ne pas sombrer dans le collectivisme woke et étatique que les liberals (au sens américain) rêvent d’imposer à la société tout entière. Un collectivisme qui serait l’exacte antithèse de l’Amérique telle qu’elle a été voulue et pensée par les Pères fondateurs. Confions toutefois ceci : nous serions heureux de voir que le candidat républicain désigné pour affronter son opposant démocrate lors de la présidentielle de 2024 ait un peu plus de colonne vertébrale idéologique que Trump, qui, trop souvent, s’est fié à sa seule intuition (gut feelings). Reagan, lui, eut une vraie cohérence intellectuelle. Il faut aux républicains un Reagan adapté aux années 2020. Trump peut-il évoluer dans ce sens ? Ou bien sera-ce DeSantis ? Ou un autre ?

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4 commentaires

Jonathan Rien 20 juin 2023 - 8:45 am

Je suis 100% d’accord avec ce très bon article d’analyse. Reagan a évidemment été un très grand homme d’état. Peut-être le meilleur président des Etats-Unis. « Trump, concédons-le volontiers, nous paraît irritant, voire vulgaire ». Ce n’est pas faux – je l’aurais qualifié plutôt d’eccentrique et ce n’est pas pour me déplaire – mais est-ce vraiment ça qui est important chez un élu de ce calibre ? On n’est pas à l’Académie française. Et donc, je préfère de très loin le fond à la forme. Alors, que Trump soit vulgaire, irritant etc. pour moi, cela n’a aucune importance. Mitterrand passait pour raffiné et intelligent. Obama également. Pour quel désastre annoncé, constaté et avéré ?

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Albatros 20 juin 2023 - 4:48 pm

Il me semble surtout que, d’un point de vue européen, Trump est surtout dangereux (et Biden l’est tout autant par gâtisme et maladresses).
Trump est, tout comme Georges W avant lui, un homme qui, par ses errements contribue à développer une haine viscérale des USA de la part de pratiquement tout le reste de la planète. Ces deux présidents sont pour l’un, un fauteur de guerre sans fin (Irak, Afghanistan, Balkans) et pour l’autre, un « va de la gueule » qui est pour nous européens un allié imprévisible et non fiable, et l’ennemi idéal qui permet à la Chine de se présenter en alternative crédible tant comme allié militaire qu’économique.
Il faut juste espérer un Républicain de la trempe de Reagan ou un Démocrate de la trempe de… (je n’en trouve pas, même loin dans le passé, les Démocrates ayant même été les plus esclavagistes au XIXème siècle).
Sincères salutations.

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Nicolas Lecaussin 21 juin 2023 - 10:59 am

Il y a avait beaucoup plus de guerres sous Reagan que sous Bush ou Traump…Et les dépense militaires beaucoup plus élevées… La fermeté de Reagan a précipité la chute de l’URSS et du communisme en Europe…
NL

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Albatros 20 juin 2023 - 4:49 pm

Trump fait des USA l’ennemi idéal de la Chine. Mes excuses pour la formulation quelque peu maladroite.

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