Le bio bat de l’aile. Après une dizaine d’une croissance à deux chiffres, le marché des produits bio a reculé de 5 % l’année dernière. Il y a fort à parier que la baisse sera plus importante cette année. La raison première en est le prix. Comme l’a montré une enquête de NielsenIQ l’année dernière, « un panier bio peut coûter 45% plus cher qu’un panier conventionnel ». Il n’est alors guère étonnant que les Français se détournent du bio en période de forte inflation.
Pourtant le bio est largement subventionné. La nouvelle PAC (politique agricole commune) prévoit même une augmentation de 36 % des aides consacrées à l’agriculture biologique pour la période 2023-2027. L’objectif est d’atteindre 18 % de la surface agricole cultivée en agriculture biologique en 2027.
Pour y arriver, il faudrait que les Français cessent de bouder le bio. Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau a donc décidé d’aider les agriculteurs bio à promouvoir leurs produits en débloquant 33 millions d’euros sur 3 ans. Des millions qui viennent s’ajouter à ceux déjà promis au printemps.
Plus l’agriculture bio est subventionnée, plus les Français s’en détournent. Le Gouvernement les oblige à financer des produits qu’ils ne veulent pas consommer. Ou, si l’on préfère, il leur demande de payer le panier bio des bobos parisiens qui, financièrement parlant, ne sont pas les plus à plaindre. Il serait peut-être temps de changer de politique !
L’IREF a déjà suggéré de supprimer les subventions au bio et de laisser les consommateurs libres de leurs choix alimentaires. Malheureusement, nous n’avons pas été entendus.
C’est pourquoi, nous proposons aujourd’hui au Gouvernement une autre solution : exiger des producteurs bio de vendre à perte. Après tout, n’est-ce pas la demande faite par Elisabeth Borne aux distributeurs de carburants pour réduire les prix ? Pourquoi la vente à perte des légumes bio ne ferait-elle pas, elle aussi, baisser les prix ?
Blague à part, que le Gouvernement subventionne (dans le cas du bio) ou taxe (dans le cas des carburants), ce sont toujours les Français qui payent.
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Excellent !
Je me permettrais bien de reprendre cet article en référence dans certains échanges sur les thématiques agricoles. Y suis-je autorisé ?