Amazon a annoncé que, sur tous les produits distribués, la part d’augmentation de prix imputable aux droits de douane de Trump serait clairement indiquée : l’entreprise voulait montrer aux consommateurs qu’elle n’en est pas responsable. Par exemple, une cafetière de 30 euros n’en aurait coûté que 25 sans ces droits de douane. La Maison-Blanche a vivement réagi : il s’agissait là d’un « acte hostile et politique de la part d’Amazon, d’une pratique qui ressemblait à la propagande chinoise ». Peu de temps après, Amazon disait renoncer à cette initiative.
Elle était pourtant bonne, comme l’écrit le Wall Street Journal. Quand on achète des produits ou des services, le montant de la TVA est affiché. Et les droits de douane sont des taxes payées par les consommateurs, pas par les entreprises étrangères qui exportent vers les Etats-Unis, comme le prétend Trump. Il affirme aussi que la hausse des droits de douane sera compensée par des baisses d’impôts… Mais ils pénaliseront plutôt les Américains. Une étude publiée dans la très réputée revue The Quarterly Journal of Economics a analysé l’impact des droits de douane imposés par le président lors de son premier mandat. Ses conclusions sont claires : ces droits – ainsi que les mesures de rétorsion – ont entraîné une forte baisse des importations comme des exportations et ils ont été entièrement répercutés sur les prix des produits. Les pertes qui en ont résulté pour les acheteurs américains, consommateurs et entreprises, se sont élevées à 51 milliards de dollars, soit 0,27 % du PIB. Rappelons qu’en mars 2018, Donald Trump avait décrété une augmentation de droits de douane de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium, des mesures beaucoup moins sévères que celles qu’il a prises depuis janvier dernier, lesquelles auront un impact bien plus fort.
Il est normal que les consommateurs sachent pourquoi les prix augmentent.
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Dommage qu’Amazon ait renoncé