Emmanuel Macron tente de faire bouger les lignes en agitant une possible reconnaissance d’un Etat palestinien par la France qui s’inscrirait dans un mouvement réciproque de reconnaissance d’Israël par les pays arabes, un pari qui reste toutefois risqué et incertain.
Le président français a annoncé jeudi qu’il pourrait franchir le pas en juin à l’occasion d’une conférence aux Nations unies destinée à favoriser la création d’un Etat palestinien, coprésidée par la France et l’Arabie saoudite. Il inscrit toutefois une telle décision dans une “dynamique collective”, impliquant aussi la reconnaissance de l’Etat d’Israël par les pays, notamment de la région, qui ne l’ont pas encore fait. Ce qui a très peu de chances d’arriver.
En 2020, les accords d’Abraham initiés par Donald Trump lors de son premier mandat ont mené à la reconnaissance d’Israël par les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc. Mais nombre de pays du Golfe ne l’ont toujours pas fait : Syrie, Liban, Algérie, Tunisie. Près de 150 pays dans le monde ont reconnu un Etat palestinien, mais peu de pays occidentaux ont emboîté le pas à l’Espagne qui l’a fait aussi, notamment pas le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie ou, évidemment, les Etats-Unis.
En outre, si la reconnaissance d’un Etat palestinien permettrait à la France de revenir, quoique peut être brièvement, au centre du jeu diplomatique au Proche Orient, cette décision serait largement… fictive, dans la mesure où rien de ce qui a les attributs d’un Etat n’existe dans les territoires palestiniens. L’Etat palestinien que Paris s’apprêterait à reconnaître ne dispose en effet pas d’un territoire internationalement reconnu, la question de Jérusalem étant en suspens, les Palestiniens vivant au demeurant dans deux enclaves, Gaza et la Cisjordanie, séparées. Il ne dispose ni d’une Constitution ni d’une autorité exerçant sa souveraineté sur la totalité de son territoire, le Hamas tenant le pouvoir à Gaza et l’Autorité palestinienne, discréditée, en Cisjordanie. Aucune élection n’a été organisée dans les territoires palestiniens depuis dix-neuf ans.
5 commentaires
De l’agitation quasi désespérée d’un Président qui ne gouverne plus rien sinon la mise en place de lois délétères dans son propre pays, qui plus est en voie de déliquescence…. C’est du maintien de ‘Etat Français que ce monsieur devrait s’occuper, toutes affaires cessantes.
Il essaie encore de plaire à son copain, le président algérien. En s’asseyant sur les otages israéliens et surtout sur Boualem Sansal, compatriote français. Ce type est juste une honte, absolument plus un président de la République Française, qu’il salit à longueur de journées, et maintenant en voulant faire plaisir aux islamistes du Hamas. Ceci dit, c’est le projet de sa copine, VDL, que l’Europe devienne islamiste, comme leurs visuels, toujours avec des femmes voilées, le prouvent.
Revenir au centre du jeu diplomatique, une ambition qui doit faire sourire en Chine, aux États-Unis, en Russie, en Turquie, en Iran et même en Algérie… mais pas en France, tant on est désabusé.
Un état, c’est trois composantes: un peuple, un gouvernement, un pays. Or, y-a t’il un peuple se reconnaissant comme une nation unique ? Mystère. Quant au gouvernement, il n’y en a pas, hormis le fantomatique et terroriste Hamas. Quant au pays, sont revendiqués, outre la totalité d’Israël, le Liban, la Syrie et la Jordanie. Laissons-les décanter la situation, elle est inextricable.
Bonjour,
Il y a un élément important que vous oubliez de mentionner dans votre analyse, c’est que pour qu’un état ait une existence légale, il faut qu’il ait des frontières mutuellement reconnues avec ses voisins dans le cadre de traités bilatéraux. Or ce n’est pas près d’être le cas entre Israel et un potentiel état Palestinien dont les responsables ne sont déjà pas d’accord sur le principe de l’existence même de l’état d’Israel et pour ceux qui l’acceptent très timidement pour la galerie internationale, se gardent bien de le faire au niveau interne, quand ils ne défendent pas une thèse extrémiste en parlant d’une Palestine “de la mer au Jourdain”. M. Macron qui s’est déconsidéré totalement sur le plan intérieur français essaie d’exister à l’international, mais son agitation est totalement improductive pour ne pas dire contre-productive