Le Kremlin signifie aux Occidentaux qu’il n’hésitera pas à intensifier et internationaliser le conflit

La Corée du Sud a convoqué l’ambassadeur russe à Séoul pour demander le retrait « immédiat » des soldats envoyés, selon Séoul, par Pyongyang pour soutenir Moscou dans sa guerre contre l’Ukraine, a annoncé le ministère des Affaires étrangères. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a lui annoncé l’intention russe de « poursuivre sa coopération » avec la Corée du Nord. Alors que les relations entre Pyongyang et Séoul sont au plus bas depuis des décennies, la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire, s’est encore rapprochée de la Russie, alliée du régime nord-coréen depuis sa création après la Seconde Guerre mondiale.

Quelque 1.500 soldats des forces spéciales nord-coréennes se trouvent déjà en Russie pour s’acclimater et devraient bientôt se rendre sur le front, a déclaré l’agence sud-coréenne du renseignement, qui s’attend à l’envoi de 12.000 soldats au total. Un développement qualifié d’escalade significative par le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte. En effet, ce déploiement n’a pas tant un intérêt militaire pour le Kremlin, même si une dizaine de milliers de soldats nord-coréens peut constituer un apport substantiel (sous réserve d’une valeur au combat inconnue, le dernier soldat de Pyongyang à avoir vu le feu ayant probablement pris se retraite il y a… quarante ans), mais constitue un message politique ; le Kremlin signifie aux Occidentaux qu’il n’hésitera pas à escalader et internationaliser le conflit. Reste à savoir quelle sera la riposte des alliés de Kyiv ; une décision équivalente, par exemple, consistant à donner à l’Ukraine l’autorisation de tirer des missiles occidentaux très en profondeur dans le territoire russe reconnu internationalement, ou un communiqué exprimant une profonde préoccupation ?