La question du poète: «Objet inanimé avez-vous donc une âme… » ne se pose plus après la lecture de « La maison de Bretagne ». Cette maison ne lui rappelant que de sombres souvenirs familiaux, Claire décide de partir la mettre en vente. Mais une fois arrivée, tous les évènements se conjuguent pour élucider ce qu’elle n’avait jamais pu comprendre plus jeune. Tout l’assaille dans ce village de bord de mer, le côté océan qui incitait un époux à prendre le large, le côté grève solitaire où se complaisait sa mère au cÅ“ur apparemment asséché par trop de tristesse, l’image douloureuse d’une soeur noiraude mal aimée. Le talent de Marie Sizun réside dans la simplicité sans détour des sentiments. Il parvient à métamorphoser la grisaille ambiante, joindre les couleurs de la mer à la pudeur des sentiments, entremêler les boucles blondes de l’insouciance à la noirceur du désespoir. La maison abandonnée devient atelier de peinture en même temps qu’un joli roman qui invite à s’ ouvrir au passé pour mieux construire l’avenir. Livre qui laisse dans son sillage tourmenté une lumière indéniable, celle de deux femmes âgées capables de rouvrir le cÅ“ur de Claire en même temps que les portes de sa maison … Lecture sans prétention mais combien apaisante malgré une macabre découverte au tout début qui permet à l’imagination de vagabonder joyeusement en toute bonne foi !
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