Après les laboratoires de biologie médicale, après les aides-soignants, après les urgentistes, c’est au tour de l’industrie du médicament de « mettre en garde le gouvernement » sur la situation périlleuse dans laquelle se trouvent les entreprises de ce secteur ; situation qui met en danger l’accès aux médicaments pour les affiliés à la Sécurité sociale—c’est-à-dire, tous les Français puisqu’aucun d’entre eux n’a le choix de son affiliation. Et il ne s’agit pas d’un danger qui ne serait que potentiel : les pénuries sont déjà là.
Il faut que les prix soient de vrais prix, pas des tarifs administrés
À la suite des pénuries de masques, de gel et autres respirateurs, on aurait pu penser que les agences gouvernementales et les fonctionnaires en charge de gérer notre santé auraient su tirer les bonnes leçons ; que nenni ! Quelque chose ne fonctionne visiblement toujours pas et chacun y va de son explication.
Pour la CGT les premiers coupables sont sans doute les grandes entreprises de ce secteur qui sacrifient tout, y compris les salaires de leurs employés, sur l’autel de la rentabilité. Pour les agences de régulation ou encore l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament, il faudrait repenser l’organisation de la production et éventuellement confier à l’État la fabrication de certains médicaments. L’industrie du médicament met évidemment en avant une explication tout autre, pointant du doigt en particulier le niveau trop faible des « prix administrés » — nous ferions mieux d’appeler cela des tarifs négociés, voire, le plus souvent des tarifs imposés — qui plombe la rentabilité des entreprises françaises et détourne les producteurs étrangers de notre marché (y compris ceux pour lesquels le coût de la main d’œuvre et les taxes sont bien moindres que chez nous). Et les génériques n’échappent pas, loin s’en faut, au naufrage puisque pour bon nombre d’entre eux, y compris les plus essentiels, la vente dans l’Hexagone se ferait à perte à en croire leurs producteurs.
N’en déplaise à la CGT, voir dans la recherche de rentabilité la source de nos difficultés c’est faire fausse route. La vérité est que nous avons absolument besoin de ces signaux de rentabilité que sont les pertes et les profits pour nous indiquer les investissements qui répondent aux besoins les plus urgents et les plus importants ; nous avons besoin de ces signaux pour inciter l’industrie à la recherche de nouveaux produits, de nouvelles techniques de production, bref, pour inciter à innover. Mais pour accomplir cette tâche essentielle, encore faut-il que ces signaux de rentabilité ne soient pas biaisés et donc que les prix soient de vrais prix, pas des tarifs administrés. Le « modèle est à bout de souffle !» clament les industriels ; pour être plus précis nous devons dire que c’est le modèle des prix administrés et d’une assurance monopolistique dont les tarifs sont eux aussi administrés, qui est à bout de souffle. Dit autrement, le problème c’est notre conception de la « Sécurité sociale ».
Le système de « sécurité sociale » que nous avons « démocratiquement » choisi pour assurer nos dépenses de santé, et plus généralement pour avoir accès à des soins de santé qu’on nous promettait toujours plus performants, repose principalement sur un monopole légal, financé par des prélèvements obligatoires (URSSAF, CSG…) et une gestion publique de nombreuses prestations (formation et sélection des soignants par le secteur public, rémunération de certains d’entre eux par l’État, gestion des hôpitaux publics…). Dans une telle organisation, les graves dysfonctionnements que nous observons aujourd’hui avec la pénurie de médicaments comme hier avec les laboratoires de biologie médicale et avant hier avec les respirateurs ou les aides-soignantes ne sont pas des anomalies, des accidents de parcours mais des situations « normales », dues à la conception même du système, à sa centralisation, à sa gestion fonctionnarisée…
En un mot, il faut privatiser. L’État remplira ainsi bien mieux la mission qu’il s’est donnée
Triste spectacle. D’autant plus triste qu’il est parfaitement prévisible. Le monde de la santé est sans aucun doute d’une grande complexité, ainsi que le sont la quasi-totalité des secteurs de notre économie (éducation, agriculture, agro-alimentaire, distribution, culture, transport, énergie…) Il est aussi d’une grande richesse en termes d’innovation, de diversité, de potentiels, de capital, physique et humain. Une telle complexité, une telle richesse, ne peuvent exister et ne peuvent être gérées correctement que par le marché. Vouloir réguler l’offre, réguler la demande, fixer les prix – des biens et services, mais aussi des cotisations – est pure folie. Il est possible de faire bien mieux, les comparaisons internationales le prouvent, les pénuries que nous traversons le prouvent également. Il faut pour cela respecter les signaux du marché que sont les profits et les pertes, et les prix… En un mot, il faut privatiser. L’État remplira ainsi bien mieux la mission qu’il s’est donnée d’offrir un accès pour tous à une santé de qualité ; d’autant qu’il lui restera la possibilité de venir directement en aide à ceux qui ne pourraient par eux-mêmes accéder à ces soins. Une tâche bien plus gérable que celle qui consiste à se substituer au marché. La santé est bien trop importante pour que l’on en confie la gestion à l’État.
5 commentaires
Mettre en garde qui / le Gouvernement ? vous voulez rire ils font ce qu’ils veulent et n’en ont rien à faire des conseils en-dehors de Mc Kinsey et des mafieux des USA.
Il faudrait tout d’abord que la France ne soit pas sous contrôle d’une Obédience de Franc Maçonnerie pour leur Gouvernance Mondiale, très secrète, non encadrée par un non F.M., en réseau au plus haut dans bien des pays, et de plus dirigée par un diplômé de Machiavélisme, dans un Idéal liberticide, sans cesse dans la déconstruction de la France Millénaire, pour ensuite venir reconstruire, se glorifiant d’être indispensable. Comme « la mouche du coche » de La Fontaine…
Je ne sais comment et par qui le prix des médicament est fixé mais il y a des choses qui interrogent. Pourtant, ceux qui décident des prix, sont aussi des patients comme nous! Suivant les médecins, et leur école, pour l’ ostéoporose, vous avez droit soit à un médicament deux jours par mois, soit à une piqure tous les six mois ou bien à une intraveineuse. Moi, c’était une intraveineuse. La troisième intraveineuse, maintenant je suis à la piqure tous les six mois que je me fais moi-même, donc à la troisième intraveineuse j’étais tombée sur un crétin qui, après m’avoir charcuté et rate un bras, me rate le deuxième. C’est pas mon jour, dit-il. Je crois que ce n’est pas le mien, répondis-je, me rate également la main gauche pour la pose du cathéter. Quand il me demande la main droite, je lui réponds non, retourne à l’école mon grand. Pourtant j’ai des veines impossible à rater. Le problème c’est que, ce crétin, ça donne une indication de leur formation, avait ouvert le flacon avant la pose du cathéter. Donc le produit à 150 € était perdu et est allé à la poubelle. L’après midi, je voyais le rhumato. Vous avez fait votre injection? Non, dis-je en lui montrant bras et main charcutés. Embêté vu le prix de médicament, il me dit qu’il ne pouvait pas me refaire une nouvelle ordonnance mais il appela la pharmacie de l’hôpital pour donner des instructions afin que la transfusion me soit faite immédiatement. Et il m’apprit, à cette occasion, que le produit hôpital coûtait 3 € (facturé combien?) alors que le même, ou presque, en pharmacie coûtait 150 €! Je dis presque car le principe actif hôpital était dosé à 2 g, alors que l’autre, le commercial, à 3 g. Une différence de 147 € pour 1 g de produit, le reste étant de la flotte!!!!!!!!!! La dentisterie c’est pareil. Les soins courants sont tarifés. Si vous avez deux actes à une même séance, carie plus radio, un seul acte est facturé, le plus cher. Mais comme cela ne permet pas aux dentistes de vivre, on leur laisse une liberté totale pour tout le reste. C’est à croire que les décideurs qui fixent les prix ne vont jamais chez le dentiste. Un autre exemple. Le Doliprane est remboursé par la SS, le paracétamol pas alors qu’il coûte trois ou quatre fois moins cher que le Doliprane qu’on trouvait à 0.50 €, correspond au reste à charge. Alors, quel est intérêt de prescrire le Doliprane puisque, de toutes façons, on est taxé de 0.50 €, prix du paracétamol. Ca fait longtemps que je n’en ai pas acheté mais c’était ça, il y a quelques années, et ça doit être encore pareil.
Mais l’état n’est capable que de tout DÉMOLIR ! Nous en avons la preuve. Il suffit de voir la situation de l’hôpital et des professions de santé et tout cela avec des milliards jetés par la fenêtre. C’est évident, les fonctionnaires n’ont jamais su gérer. Lorsqu’il ont un problème de recettes ils demandent aux con..tribuables de payer ???
Les fonctionnaires n’ont jamais créés la moindre richesse, ils n’ont créé que DES DÉPENSES !
Les français n’ont rien compris, une fois de plus, et finiront dans le caniveau ruinés à cause des dépenses publiques non maitrisées ! et ils se demandent pourquoi ils disposent de moins d’argent ?? Il faut en tenir une sacrée couche.
La France est un pays d’abrutis !
Bonjour
Que la Grande Distribution mette la pression sur les agriculteurs qui travaillent à perte, POUR NOUS NOURRIR, Ca ne vous dérange pas?
Ce n’est pas les « Pharmaceutiques » que je vais plaindre (notre entreprise leur a vendu pas mal de spectromètres divers), ils se portent TRES BIEN!
PhB