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Quelles avancées pour les biotechnologies végétales ?

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L’Association française des biotechnologies végétales (AFBV) vient de publier le numéro 26 de sa revue trimestrielle. Comme le dit son président, Georges Freyssinet, les biotechnologies végétales seront un outil indispensable afin de « semer l’avenir d’une agriculture innovante ». Surtout, elles sont une sorte de couteau suisse : elles peuvent procurer aux agriculteurs de meilleurs revenus en améliorant leurs cultures, diminuer l’usage de produits phytosanitaires et d’outils mécanisés, rendre possible la souveraineté alimentaire française, réduire la faim dans le monde grâce à des rendements bien plus élevés que l’agriculture « conventionnelle ». A l’heure où la mode en France est au bio (tromperie subventionnée et moins productrice), la planète a surtout besoin d’innovation en matière de génie végétal. Voici un petit tour des dernières avancées.

 

Bilan des biotechnologies végétales

Georges Freyssinet dresse un bilan de la période 1996-2019 en matière de plantes génétiquement modifiées (GM) : la surface de production de ces cultures dans le monde est passée de 1,7 million d’hectares en 1996 à 190,4 millions d’hectares en 2019 selon les chiffres de l’ISAAA (Service international pour l’acquisition d’applications agricoles biotechnologiques). Ces sont principalement du soja, du maïs, du coton et du canola, cultivés majoritairement aux Etats-Unis, au Brésil, en Argentine, au Canada et en Inde. D’autres pays aux prises avec des problèmes climatiques et/ou de malnutrition, en Asie et en Afrique, s’ouvrent de plus en plus à la culture des OGM. De nouvelles espèces font leur apparition en production, comme une papaye résistante aux virus ou encore une aubergine qui neutralise les insectes ravageurs.

De cette période de 25 ans, nous pouvons tirer un bilan positif qui montre une diminution des traitements insecticides et phytosanitaires, de meilleurs rendements réguliers, de meilleures conditions de travail et de meilleurs revenus pour les agriculteurs. Des gains pour les producteurs, mais aussi pour les consommateurs. Par exemple, la pomme de terre qui ne produit pas d’acrylamide à la cuisson, ou le riz enrichi en caroténoïdes, apportent un bénéfice net en réduisant certaines carences dans les populations malnutries, telle la vitamine A.

Ce ne sont que les prémices de la révolution OGM, porteuse de grands espoirs et dont les champs de recherche sont encore immenses.

 

Résistance aux aléas climatiques et aux maladies

L’édition du génome, de son nom scientifique la technologie CRISPR, est une source très prometteuse de nouvelles découvertes en matière environnementale, notamment pour lutter contre le dérèglement climatique. Non seulement les ciseaux génétiques aideront à détecter et/ou guérir plus rapidement les cancers chez l’homme (la Française Emmanuelle Charpentier a reçu le prix Nobel pour ses recherches sur le sujet), mais ils devraient permettre d’obtenir des variétés de plantes résistantes à l’excès d’eau ou à la sécheresse. Des études sont en cours au Japon, aux Etats-Unis et en Egypte.

C’est une vraie révolution en cours. Mais déjà, des expériences sur des OGM plus « classiques » donnent des résultats intéressants, notamment pour accroître la résistance des cultures agricoles aux sécheresses. Le blé HB4, issu d’un programme de recherche argentin, obtient des rendements de 20 % supérieurs en situation de stress hydrique par rapport aux autres variétés de blé.

La lutte via les OGM contre les maladies des cultures, elle aussi, fait des progrès un peu partout dans le monde. Le mildiou, connu des viticulteurs, frappe également la pomme de terre. C’est lui qui a provoqué la terrible famine irlandaise dans les années 1840. Il est encore aujourd’hui le premier ennemi des producteurs, grevant sévèrement leurs revenus : on estime à 10 milliards de dollars le montant des pertes de récoltes combinées au coût des traitements, dans les pays en développement. En Ouganda, des scientifiques du Centre international de la pomme de terre en ont développé une version, appelée 3 R Victoria, qui serait résistante au mildiou. Ils ont transféré trois gènes de résistance provenant de pommes de terre sauvages, dans une pomme de terre de la variété Victoria. Ainsi, ce tubercule GM ne nécessiterait plus qu’une seule pulvérisation de fongicide… au lieu de 12 ! Des économies considérables pour les producteurs.

Les biotechnologies font beaucoup de bien aux végétaux, mais aussi, par ricochet, aux agriculteurs.  Selon un rapport du Regulatory Horizons Concil du Royaume-Uni sur les technologies génétiques, ceux qui cultivent les cotonnier GM, par exemple, ont vu leur santé s’améliorer nettement, parce qu’ils ont pu réduire de 50 à 70% les produits phytosanitaires qu’ils utilisent. On a pu l’observer en Inde, en Chine et en Afrique du Sud.

 

Les bénéfices des biotechnologies végétales sont d’ores et déjà immenses, tant pour les agriculteurs que pour les consommateurs et l’environnement. La recherche n’en étant qu’à ses débuts, les perspectives sont exaltantes. Encore faut-il maintenant que les gouvernements, en particulier le nôtre, la libèrent des multiples règlements qui la ralentissent, plutôt que de céder aux sirènes des écologistes et des apôtres du « principe de précaution ». Si la France veut redevenir une puissance agricole, elle doit encourager la recherche sur les biotechnologies végétales et la génétique. Si elle fait le choix contraire, ce sera le déclin.

 

 

 

 

 

 

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2 commentaires

Obeguyx 30 mars 2022 - 10:05

Très bon article Aymeric. Vous avez raison, à chaque fois que l’Intelligence a été libérée dans ce pays, les progrès sont arrivés très vite et les Français ont souvent été leadeurs sur tous les segments (y compris en matière informatique à une époque). Avec le développement du fonctionnarisme primaire nous avons tout perdu et ce n’est pas avec les propositions actuelles que nous nous en sortirons. Il faut pour cela retrouver notre souveraineté sans aucune concession. Il n’y a pas d’autres choix et c’est ce que, du moins je crois, ont parfaitement compris les britanniques. Mais je me trompe peut-être car j’ai du noble sang écossais dans les veines.

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en fait 30 mars 2022 - 12:31

OUI, un grand merci
il faut éclairer la lanterne de nos dogmatiques « écolo » en chambre !
cependant, ce sera une rude bataille, mais courage la victoire est en route, . .. ….,

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