Pour Nicolas Lecaussin, en considérant chaque nouveau projet de construction comme un crime contre l’environnement, certains activistes écologistes mettent en péril le développement socio-économique des territoires, au mépris des besoins de leurs habitants.
Qu’ont en commun la serre Tropicalia dans le Pas-de-Calais, la gare du Nord à Paris ou l’usine Bridor de Liffré ? Ces projets ont tous été rejetés par une féroce minorité d’activistes prétendument écologistes, a priori hostiles à tout ce qu’ils perçoivent comme un «grand projet inutile». Leurs modes d’action témoignent non seulement du moindre intérêt qu’ils accordent au développement socio-économique des territoires, mais encore d’un mépris des besoins de leurs habitants.
Pour cette minorité agissante, un nouveau projet est nécessairement un crime. Un crime «écologique», «consumériste» ou encore «bétonné»… La serre Tropicalia, un projet de serre tropicale dans le Pas-de-Calais, en très grande partie financé sur fonds privés, promet ainsi la création d’une cinquantaine d’emplois — sans compter ceux des services externalisés — dans un département où le taux de chômage frôle la barre des 10%. Ce qui n’empêche pas une mobilisation régulière portée par un conglomérat associatif et politique, allant du NPA à France Nature Environnement au nom, entre autres, de l’opposition à la «réintoxication du monde». Les besoins en offres d’emploi d’un territoire en difficulté et la précarité des populations s’effacent ainsi derrière une morale mal définie. Rappelons que le projet de parc Vulcania avait, dans les années 1990, suscité une opposition similaire des écologistes, alors même que son rôle économique est jugé aujourd’hui incontestable, qu’il rassemble plus de 300.000 visiteurs par an et que son impact environnemental n’est que négligeable.
Plus inquiétant encore, ces opposants tentent même de dynamiter des projets dont l’intérêt écologique est indéniable. Dans la même région, le projet de canal Seine — Nord-Europe, supposé relier l’Ile-de-France à l’Europe du Nord irrite ainsi les prétendus défenseurs de l’environnement, alors même qu’il aspire à favoriser durablement le report modal du fret routier vers le fret fluvial, très largement moins émetteur de gaz à effet de serre. Une vision globale des enjeux écologiques exigerait pourtant d’accepter le sacrifice de quelques hectares de «zones humides» pour limiter fortement le fret routier dans la région.
À long terme, ces minorités activistes, parfaitement décorrélées des intérêts de territoires auxquels elles sont souvent étrangères, menacent l’attractivité de la France et sa capacité à attirer des investissements privés. Le cas du projet d’usine Bridor en Ille-et-Vilaine, destiné à la production de viennoiseries pour les hôtels quatre ou cinq étoiles en France, en est symptomatique. Le groupe Le Duff, maison mère de Bridor, qui aspire à construire une usine de viennoiseries dans la commune de Liffré, avec le soutien des élus locaux, un investissement de 250 millions d’euros et la promesse et de 500 emplois, fait l’objet d’une puissante opposition écologiste externe au territoire, qui aspire, selon les termes d’un de leurs communiqués, à «dire non à la mal bouffe, aux petits boulots sans avenir, aux multinationales qui saccagent nos territoires et nos vies». Nul doute qu’à terme se dessine l’annulation possible du projet. Le groupe, quant à lui, réorientera sa production vers un pays frontalier, aggravant ainsi le processus de désindustrialisation. Les établissements hôteliers haut de gamme, eux, continueront d’acheter des produits Bridor, qui seront cependant produits dans des usines étrangères. La balance commerciale de la France, qui s’est distinguée en avril par un déficit commercial record de 12,4 milliards d’euros, les remerciera sans doute.
3 commentaires
L’habitude de ces énergumènes est de s’enfermer dans les contradictions, ils sont naturellement contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre. Avec ce genre de personnes l’humanité en serait encore à cueillir des noisettes…
Un article parfait. Sauf qu’il ne s’agit pas d’un « certain activisme », mais d’un « activisme certain ». Il faudrait un « Mitterrand » à la tête de l’Etat qui progressivement éliminerait ces débiles mentaux, un par un et en toute quiétude. Mais n’est pas « Mitterrand » qui veut et surtout pas cette bande de « ploucs » arrimer à tous ces Présidents (Sarkosy, Hollande et Macron) complètement incapables et juste bon à se mirer dans leur miroir. Pauvre France. Précision : « Je hais Mitterrand ».
…cherchez pas docteur, c’est la tête !