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False Alarm, de Bjorn Lomborg

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Le changement climatique est bien un phénomène réel, causé, dans des conditions et proportions encore mal identifiées, par les émissions de carbone issues de l’action humaine. Pour autant, ce n’est pas la fin du monde. Il n’y a et il n’y aura sans doute pas d’apocalypse climatique : l’être humain s’adaptera à de nouvelles conditions de vie qui continueront à s’améliorer. Voilà comment résumer en quelques phrases le propos de Bjorn Lomborg – statisticien danois professeur à la Copenhagen Business School, ancien directeur de l’Environmental Assessment Institute et fondateur du consensus de Copenhague – dans son livre False Alarm, How climate change panic costs US trillions, hurts the poor, and fails to fix the planet.

À partir de nombreuses sources, de chiffres et de graphiques, M. Lomborg dénonce l’alarmisme climatique et ses conséquences. Il impute la responsabilité de l’actuelle panique climatique à deux catégories de personnes principalement :

  • une grande partie de la classe politique, qui voit le changement climatique comme l’occasion de se présenter en sauveurs de l’humanité (« si vous votez pour moi, je vous sauverai de la fin du monde ») ;
  • les journalistes, qui alimentent les informations alarmantes dans l’intention de susciter plus de clics et de lecteurs, en écartant ceux de leurs confrères qui nient le réchauffement, ou qui en tempèrent la gravité ou la responsabilité humaine tout en donnant la parole à des alarmistes qui déforment les faits scientifiques.

En effet, beaucoup d’études sur le climat ne prennent pas en compte un facteur crucial pour M. Lomborg, à savoir la capacité de l’être humain à s’adapter. Il prend ici l’exemple d’études sur les dégâts considérables que pourrait provoquer la montée des eaux, lesquelles études négligent le fait que l’homme est capable de construire des digues sur le littoral pour se protéger.

Le statisticien danois nous explique ensuite que la température moyenne globale augmente avec la hausse des émissions de CO2. Mais pour autant, même dans le cas où les pays riches n’émettraient plus une once de carbone, le carbone total contenu dans l’atmosphère continuerait quand même d’augmenter. Il en résulterait une augmentation moindre de la température prévue en 2100 que celle qui est anticipée (+ 6.7°F au lieu de + 7.4°F en 2100, en prenant pour base l’année 1750). Une hausse légèrement moins importante, qui n’aurait donc aucun effet sur le climat, mais qui aurait des effets désastreux sur les populations des pays riches. En effet, le PIB chuterait, ce qui augmenterait la pauvreté tout en rendant l’adaptation à cette hausse de température et aux conséquences de celle-ci plus difficile.

Bjorn Lomborg répond dans son livre aux arguments des écologistes. Par exemple, il démontre, chiffres à l’appui, que la population des ours polaires (« mascottes » du réchauffement) a augmenté entre 1960 et 2020. Il explique aussi que dans le monde, le froid est plus mortel que le chaud. Aux États-Unis, les personnes mortes à cause du froid représentaient entre 6 et 7 % de tous les décès dans les années 2000, contre moins de 0.5 % pour les personnes décédées à cause de la chaleur. Il explique également, toujours en s’appuyant sur des graphiques sourcés, que la végétation, véritable alliée pour capturer le CO2 présent dans l’air, augmente depuis les années 1970. Il prévoit même que la végétation mondiale pourrait atteindre en 2100 le niveau de 1500 !

L’auteur l’explique clairement : le climat continuera de se réchauffer à moyen terme même en mettant en place des politiques écologistes. Au lieu de paniquer, l’humanité doit donc s’adapter à un climat plus chaud. Cette adaptation passe par l’innovation et le progrès technique. Selon lui, les entreprises n’ont pas besoin d’être forcées d’investir dans cette innovation, puisque l’adaptation fait sens financièrement. L’agriculture du monde s’adapte également aux nouvelles conditions climatiques. Les gouvernements doivent mettre en place des politiques incitatives pour faciliter cette adaptation. Selon l’auteur, une taxe carbone optimale (à un taux plutôt faible), touchant tous les pays et tous les biens, serait une option pour financer les infrastructures nécessaires à l’adaptation.

En s’appuyant sur des statistiques, Lomborg explique qu’il est beaucoup plus bénéfique pour l’humanité d’encourager le libre-échange et le libre-marché dans le monde, de s’attaquer à des maladies comme la malaria et la tuberculose, de lutter contre la malnutrition enfantine, que de mettre en place des politiques climatiques drastiques. D’autant plus que certaines politiques climatiques sont défavorables aux plus pauvres.

Bjorn Lomborg termine son ouvrage en insistant sur le fait que les histoires effrayantes sur le changement climatique vont nous pousser à prendre de très mauvaises décisions, notamment des politiques visant à réduire fortement et rapidement les émissions de carbone, ce qui va couter des milliards de milliards de dollars, pour un résultat inefficient.

Ce livre, qui replace l’humain au centre de la question sur le changement climatique et la lutte contre les émissions de CO2, mériterait d’avoir un écho important. Sa traduction en français serait la bienvenue.

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1 commenter

moinier 10 septembre 2023 - 8:47 am

Lire les livres de Leroy Ladurie par exemple
Histoire du Climat depuis l’an mille : Surprenant

Lire mon 6ème livre : « Pourquoi la France est en déficit depuis 1975 Analyse-Solutions »

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