La guerre en Ukraine est aussi l’occasion pour les pays occidentaux de présenter leurs savoir-faire en matière d’armement sous couvert, parfois, d’aide militaire. Quoi de mieux qu’un conflit armé pour tester le matériel en situation réelle puis d’en faire la publicité pour en assurer les ventes à l’export ? Le conflit ukrainien aura, par exemple, permis à Nexter de mettre en avant son canon automoteur Caesar. A ce jeu, la France est plutôt douée.
Les exportations d’armement françaises ont été de 11,7 milliards d’euros en 2021 et l’on s’attend à une année record pour 2022 avec plus de 20 milliards d’euros assurés. De très gros contrats devraient commencer à produire leurs effets cette année, comme l’énorme commande passée par les Emirats arabes unis (EAU) qui comprend 80 Rafale (environ 16 milliards d’euros dont 2 pour les armements). Si l’Indonésie continuait de montrer son intérêt pour 42 appareils, alors les entreprises françaises pourraient espérer, au moins, 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires. De quoi atténuer quelque peu le déficit de la balance commerciale tricolore qui explose en 2022. Il atteint 71 milliards d’euros au premier semestre de cette année, en progression de 39% par rapport du second semestre 2021, lorsque ce chiffre s’élevait à 51 milliards d’euros, et de 70% en comparaison au second semestre 2019, où il était de 30 milliards d’euros.
Ce savoir-faire du complexe militaro-industriel français est une force que seuls les Etats-Unis et la Russie sont en mesure de concurrencer pour l’instant. Les innovations technologiques qui permettent ce partenariat public-privé nous positionnent en troisième position mondiale des ventes à l’export.
L’industrie de l’armement est l’exemple en France d’un système qui fonctionne : une compétence régalienne, l’armée, gérée par l’Etat, mais dont l’équipement et l’approvisionnement sont confiés aux entreprises privées. Décliner le modèle de libéralisation et de privatisation de la défense aux autres missions régaliennes de l’Etat apporterait assurément une plus grande souplesse et une meilleure efficience de l’appareil étatique. Comme, par exemple, dans la production d’électricité avec le projet Hercule, aujourd’hui au point mort.
2 commentaires
Ce qui explique beaucoup de chose quand il ne reste plus que cela comme richesse dans le pays ! et de plus est public.
Attention, c’est le secteur industriel qui nous reste. Nos gouvernants depuis 3 décennies le bradent petit à petit. On refile tout aux allemands (qui n’ont d’ailleurs toujours pas digéré leur défaite de 45). Nous étions leaders dans les « chars », c’est désormais l’Allemagne. Dans le domaine de l’aéronautique, c’est du pareil au même. On lâche tout. Le scandale Alstom, colossale (très sale) affaire, avec un Président réélu responsable jusqu’au bout des doigts, qui n’interpelle pas les Français. On vit chez les fous !!! A la télé certains commentateurs ouvrent les yeux et n’hésitent pas à le dire (même des socialistes chevronnés). On a peu d’armes conventionnelles et on n’a même pas les munitions que nous ne fabriquons, du reste, plus. La seule issue : se ranger derrière les 3 premiers mots de notre hymne national !!!