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Il n’y a pas d’infaillibilité en économie

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Après que le pape François ait publié son encyclique Laudato si’, les chrétiens sont partagés. Nombre d’entre eux se réjouissent ouvertement que l’Eglise ait ainsi entonné les trompettes de l’écologie. Mais d’autres, peut-être très nombreux aussi, restent silencieux et inquiets devant cette intrusion aussi manifeste du Vatican dans les affaires temporelles. Beaucoup n’osent pas dire leur opinion eu égard au respect qu’ils portent naturellement à la fonction papale.

Ils restent souvent paralysés par l’infaillibilité présumée de celui qui tient le siège de Rome. Mais c’est oublier que la dite infaillibilité pontificale n’a été édictée, le 18 juillet 1870, que pour le cas où le pape se prononce ex cathedra « c’est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, une doctrine, en matière de foi ou de morale », soit en matière, explique l’Eglise, de foi et de mœurs. Sont ainsi exclues les prises de position personnelles ou sur des problèmes particuliers et les enseignements de circonstance, même très officiels comme les encycliques, autant que les questions politiques. Et dans tous ces domaines, avec tout le respect qui reste toujours dû à la personne du Pape, chaque Chrétien garde son libre arbitre et a presque le devoir de participer au débat, s’il le fait avec prudence et autant de discernement que possible, en exprimant sa propre vision. C’est dans cet esprit que pour ma part, je me permets de m’étonner de certaines assertions du discours papal et d’en craindre certaines dérives.

Sur le fond, les propos du Pape François sont entendus et restent dans la tradition de l’enseignement ecclésial selon lequel la nature, créée par Dieu, est digne de respect et d’amour. La chrétienté n’a pas attendu les écologistes pour être attentif à la vie, quelle qu’elle soit. Bien plus nous dit le pape, les hommes doivent plus généralement gérer les biens de la terre avec soin et sans les gaspiller inutilement. C’est un devoir de respect naturel à l’égard des autres et des générations à venir ; c’est aussi une nécessaire habitude de comportement car celui qui méconnait la valeur des choses ne tarde pas à oublier celle des hommes. Il est bon de le rappeler avec force.
Mais le pape François ne va-t-il pas trop loin, presque jusqu’à épouser l’écologie comme une nouvelle religion, lui qui veut qu’on se « convertisse » à l’écologie ? Ne serait-ce le pape, un lecteur avisé pourrait craindre que le texte n’émane d’un nouveau gourou quand il demande de faire surgir un homme nouveau, pas seulement au plan spirituel, mais humain, social, au travers de recommandations proprement comportementales, dictant à chacun ses gestes.

Le Pape François s’étend en long et en large sur les risques que coure la planète Terre en citant essentiellement ses propres écrits et ceux de quelques conférences épiscopales. Il rappelle aussi les mots de ses prédécesseurs, mais oublie les propos de prudence énoncés par Benoît XVI dans son message pour la célébration de la journée mondiale de la paix du 1er janvier 2008, qui ne disait pas autre chose, mais qui l’énonçait en veillant à rester au niveau des principes, à ne pas faire de politique, à ne pas dicter des comportements précis et donc nécessairement susceptibles d’être controversés. « Nous devons, écrivait-il, avoir soin de l’environnement: il a été confié à l’homme pour qu’il le garde et le protège dans une liberté responsable, en ayant toujours en vue, comme critère d’appréciation, le bien de tous. L’être humain a évidemment une primauté de valeur sur toute la création. Respecter l’environnement ne veut pas dire que l’on considère la nature matérielle ou animale comme plus importante que l’homme. Cela veut plutôt dire que l’individu ne peut la considérer de manière égoïste comme étant à l’entière disposition de ses propres intérêts, car les générations à venir ont aussi le droit de tirer bénéfices de la création, exerçant à son égard, la même liberté responsable que nous revendiquons pour nous-mêmes. Il ne faut pas non plus que les pauvres soient oubliés, eux qui, en bien des cas, sont exclus de la destination universelle des biens de la création. De nos jours, l’humanité s’inquiète pour l’avenir de l’équilibre écologique. À cet égard, il convient que les évaluations se fassent avec prudence, dans un dialogue entre experts et sages, sans précipitations idéologiques vers des conclusions hâtives et surtout en recherchant ensemble un modèle de développement durable qui garantisse le bien-être de tous dans le respect des équilibres écologiques. Si la protection de l’environnement a des coûts, il faut qu’ils soient répartis de manière juste, en tenant compte des différences de développement des divers pays et de la solidarité avec les générations futures. Agir avec prudence ne signifie pas ne pas prendre en main ses responsabilités et renvoyer à plus tard les décisions; cela veut plutôt dire s’engager à prendre ensemble ces décisions, non sans avoir au préalable examiné, de manière responsable, la voie à emprunter, dans le but de renforcer l’alliance entre l’être humain et l’environnement, qui doit être le miroir de l’amour créateur de Dieu, de qui nous venons et vers qui nous allons. » Il demande à chacun de s’engager mais laisse à chacun l’examen attentif et le discernement, tant vanté par Paul VI, dans le choix des moyens. Ce que ne fait pas le Pape François avec la même prudence. Ce dernier prend parti et s’avance à découvert dans l’arène politique et sociale, avec tous les dangers que cela recèle.

Les nostalgies écologiques

Bien entendu que le changement « devient préoccupant quand il en vient à détériorer le monde et la qualité de la vie d’une grande partie de l’humanité » (N°17) . Mais d’où tient le Pape François que ce changement est dû à l’homme plutôt qu’à l’évolution naturelle de la Terre ? Il parle d’ « un consensus scientifique très solide qui indique que nous sommes en présence d’un réchauffement préoccupant du système climatique » (N°23). Certes, mais le problème est de savoir quelle est la cause de ce réchauffement et le Pape François n’hésite pas à parler des « causes humaines qui le provoquent ou l’accentuent ». Il évoque quelques causes naturelles « comme le volcanisme, les variations de l’orbite et de l’axe de la terre, le cycle solaire » (N°23), mais pour soutenir tout aussitôt que « la plus grande partie du réchauffement des dernières décennies est due à la grande concentration de gaz à effet de serre émis surtout à cause de l’activité humaine » (N°23).

Il pense que c’était mieux avant : « L’intervention humaine sur la nature s’est toujours vérifiée, mais longtemps elle a eu comme caractéristique d’accompagner, de se plier aux possibilités qu’offrent les choses elles-mêmes. Il s’agissait de recevoir ce que la réalité naturelle permet de soi, comme en tendant la main. Maintenant, en revanche, ce qui intéresse c’est d’extraire tout ce qui est possible des choses par l’imposition de la main de l’être humain, qui tend à ignorer ou à oublier la réalité même de ce qu’il a devant lui. Voilà pourquoi l’être humain et les choses ont cessé de se tendre amicalement la main pour entrer en opposition » (N° 106). Comme si le monde d’hier était une idylle entre la nature et l’homme alors que la nature était crainte de l’homme avant qu’il ne parvienne à la maitriser un peu, il en faisait ses dieux en même temps que ses démons, il vivait souvent dans sa peur permanente, celle des animaux sauvages autant que des sautes d’humeur des éléments naturels. Le Pape voudrait que le monde reste celui des petits entrepreneurs, des petites exploitations agricoles (N° 129). Il évoque « la nostalgie des paysages d’autrefois qui aujourd’hui se voient inondés d’ordures » (N° 21). Il dénonce « le mythe du progrès » (N°60). Faudrait-il aussi être nostalgique des conditions de vie des ouvriers de Zola ? Le progrès n’a-t-il pas amélioré leur situation. Les urbains et les villageois d’aujourd’hui préfèreraient-ils vivre entre les rues étroites et polluées par les déjections quotidiennes des maisons qui les bordaient avant que le progrès ne permette le tout à l’égout et l’eau courante ? N’idéalisons pas le passé plus que le présent ou l’avenir. Il est surprenant de lire qu’ « On ne doit pas chercher à ce que le progrès technologique remplace de plus en plus le travail humain, car ainsi l’humanité se dégraderait elle-même » et qu’il critique que « l’orientation de l’économie a favorisé une sorte d’avancée technologique pour réduire les coûts de production par la diminution des postes de travail qui sont remplacés par des machines. C’est une illustration de plus de la façon dont l’action de l’être humain peut se retourner contre lui-même » (N°128). Comme s’il épousait la cause des Luddites du début du XIXème siècle ! Les ouvriers qui travaillaient 15 heures par jour ne seraient peut-être pas d’accord, pas plus que les paysans qui préfèrent sans doute labourer avec le tracteur plutôt qu’avec la charrue. Ne le seraient pas plus ceux qui creusaient à la pelle plutôt qu’avec des pelleteuses, ceux qui travaillent aujourd’hui devant leurs écrans plutôt qu’en risquant leurs mains dans les rouages des machines … Il a été démontré depuis longtemps que les ouvriers qui détruisaient les métiers Jacquard luttaient contre eux-mêmes en refusant le progrès. Nostalgie ou naïveté ? Simple méconnaissance du monde du travail et de l’histoire des hommes ?

Intégriste et moderniste

Le Pape François est en fait un mélange d’intégrisme et de modernisme. Il a raison bien entendu de rappeler que « l’homme n’est pas seulement une liberté qui se crée de soi » (N°6). Mais il voit le mal dans « cette idée qu’il n’existe pas de vérités indiscutables qui guident nos vies et que la liberté humaine n’a pas de limites ». Et il y a là comme un retour à l’avant Vatican II, ou pire à l’encyclique Mirari Vos que Grégoire XVI avait écrite le 15 août 1832 pour condamner Lacordaire, Lamennais et Montalembert et leurs idées, notamment la liberté de conscience et la liberté de la presse.

Nous pouvons croire qu’il y a des vérités tout en sachant que, dans notre imperfection humaine, nous ne sommes jamais certains d’atteindre la vérité et même nous sommes hélas à peu près sûrs que nous ne la connaîtrons jamais vraiment ou complètement. Sinon, nous serions des dieux ! Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de vérité et qu’il faut vivre dans le relativisme le plus total, ce que le Pape a bien raison de rappeler. Ce qui ne veut pas dire que nous ne pouvons pas croire en une vérité par la foi qui est un acte personnel d’adhésion, conformément aux mots de Saint Paul selon lesquels « la foi, c’est posséder déjà ce que l’on espère ».

Car chacun a sans doute le devoir de rechercher la vérité, mais chacun est libre de penser qu’il y a un Dieu et des vérités qui pour lui sont fondamentales comme personnellement je le pense. Mais elles sont discutables par chacun. La liberté humaine est précisément celle de tout examiner, sauf à le faire de bonne foi, et de rechercher le vrai et le bien dans ce débat. Le christianisme ne saura triompher en affirmant qu’il y a des vérités indiscutables mais en faisant partager leur pertinence, en convaincant de leur vérité plutôt qu’en l’assénant.

Ecologie et pauvreté

Ce qui est également à la fois vrai et contestable est cette idée d’une « intime relation entre les pauvres et la fragilité de la planète » (N°16). Certes, les pauvres sont sans doute plus exposés que d’autres : « Beaucoup de pauvres, écrit le Pape François, vivent dans des endroits particulièrement affectés par des phénomènes liés au réchauffement, et leurs moyens de subsistance dépendent fortement des réserves naturelles et des services de l’écosystème, comme l’agriculture, la pêche et les ressources forestières. Ils n’ont pas d’autres activités financières ni d’autres ressources qui leur permettent de s’adapter aux impacts climatiques, ni de faire face à des situations catastrophiques, et ils ont peu d’accès aux services sociaux et à la protection. Par exemple, les changements du climat provoquent des migrations d’animaux et de végétaux qui ne peuvent pas toujours s’adapter, et cela affecte à leur tour les moyens de production des plus pauvres, qui se voient aussi obligés d’émigrer avec une grande incertitude pour leur avenir et pour l’avenir de leurs enfants.

L’augmentation du nombre de migrants fuyant la misère, accrue par la dégradation environnementale, est tragique… ». Mais faut-il pour autant se condamner à l’immobilisme ? Depuis que la planète Terre a abrité l’humanité, elle bouge, elle évolue, son climat se modifie en permanence, alternant sur la longue durée des périodes de glaciation et de réchauffement. Et la liberté, et la force de l’humanité, c’est précisément de s’y adapter, de migrer vers les territoires plus accueillants ou d’apprendre à vivre différemment, d’innover toujours pour faire face aux défis de la nature qui ne cesse de jouer des tours aux hommes. Il ne s’agit pas de se lamenter, de se figer dans le regret de ce qui est révolu, mais de réagir pour construire l’avenir. A cet égard les hommes ont une vraie responsabilité, et c’est d’ailleurs ce que dit le Pape, pour essayer de trouver des solutions, mais que le réchauffement soit le fait des hommes ou non. Et il faut espérer en la capacité des hommes pour trouver des réponses adaptées à ces nouveaux défis sans les obliger à adopter une économie de privation et de rationnement. L’attitude qui redoute tout à la fois l’évolution du monde et le progrès technique est celle qui a conduit Malthus ou le Club de Rome a prédire à l’humanité qu’elle mourrait bientôt de faim, oubliant tout simplement l’immense capacité des hommes à combattre l’adversité, à découvrir des moyens nouveaux de subsistance, d’inventer de nouvelles technologies pour améliorer leur sort.

Le nouveau cas Galilée

Le Pape François se précipite au secours du GIEC et ses épigones, dont on sait qu’ils ont utilisé souvent des artifices pour aboutir aux conclusions qu’ils voulaient obtenir, plutôt que d’attendre que la science se prononce de manière plus ferme. Il tombe dans le piège du discours dominant en matière d’environnement, à rebours de ce qu’il préconise au plan moral où il s’oppose, à juste titre, à la déréliction des mœurs trop communément admise sinon favorisée alors qu’elle atteint l’homme dans sa nature et sa finalité. A cet égard, il est vrai qu’il souligne habilement la contradiction de ceux qui préfèrent protéger les tortues plutôt que les hommes. Comment vouloir empêcher la destruction de la moindre pousse d’herbe, des animaux souffrants et de tous les dons de la nature tout en jetant au feu les vieillards souffreteux et les enfants à naître ?

Mais la défense d’une vision que l’on croit vraie ne justifie pas qu’on en soutienne une autre qui est bancale. Le Pape François ne se laisse-t-il pas emporter par les idées du siècle ? Est-ce pour ne pas être à la remorque de l’avenir qu’il s’engouffre dans la défense de thèses encore incertaines et controversées, par peur peut-être d’apparaître timoré à l’égard de nouveaux Galilée ? Pourtant, ce faisant, il risque plus encore de commettre à rebours une erreur du même type, mais homothétique inversée, que celle des papes Paul V et Urbain VIII. Ceux-ci ont fait condamner Galilée pour avoir soutenu des thèses non encore suffisamment démontrées à une époque où l’Eglise donnait, ou refusait, un imprimatur à tout ce qui était publié. Le Pape François ne prend-il pas un risque d’avoir donné son imprimatur trop vite à des thèses plus politiques que scientifiques dès lors qu’il apparaît que ceux qui soutiennent que l’homme est la cause du réchauffement climatique ont souvent moins de convictions académiques que l’objectif d’utiliser cette thèse, tout à fait discutable, pour renforcer le rôle de l’Etat et détruire la société libérale ?

La condamnation excessive du marché

Comme le disait Galilée dans une lettre à Christine de Lorraine en 1615, « L’intention de l’Esprit Saint est de nous enseigner comment on doit aller au ciel, et non comment va le ciel ». Le Pape François a-t-il raison de se mêler avec tant d’implication pratique de la lutte contre le réchauffement climatique ? Il s’ingère dans la politique pour dénoncer la privatisation de l’eau sans se demander si la gestion privée de l’eau n’est pas souvent plus efficiente et plus juste que la gestion publique parfois accaparée par des clans politiques ou des syndicats et généralement moins efficace, plus onéreuse. Est-ce sa vocation de se prononcer sur les privatisations ?

Il nous dit qu’ « en regardant le monde, nous remarquons que ce niveau d’intervention humaine, fréquemment au service des finances et du consumérisme, fait que la terre où nous vivons devient en réalité moins riche et moins belle, toujours plus limitée et plus grise, tandis qu’en même temps le développement de la technologie et des offres de consommation continue de progresser sans limite. Il semble ainsi que nous prétendions substituer à une beauté, irremplaçable et irrécupérable, une autre créée par nous » (N°34). Il n’a pas tort de critiquer certaines constructions humaines qui défigurent la nature et les paysages, pas tort d’appeler l’attention des hommes sur le souci qu’ils doivent avoir de leur environnement. Mais les constructions et destructions soviétiques n’ont-elles pas été aussi et plus encore des désastres, et la qualité de l’environnement n’était-elle pas pire sous les régimes d’obédience marxiste. Ca n’est pas un hasard si Tchernobyl a été un accident communiste.

Il est exact que dans de nombreux pays, le système est dominé par des mafias ou des sortes de mafias qui organisent la prédation du pays au détriment des plus faibles. Mais ces pays ne sont pas ceux qui pratiquent une économie libérale mais plutôt ceux qui sont soumis au socialisme ou au capitalisme de connivence. On ne peut pas tout amalgamer. Et on peut craindre cette confusion lorsque le Pape François nous dit que « La terre des pauvres du Sud est riche et peu polluée, mais l’accès à la propriété des biens et aux ressources pour satisfaire les besoins vitaux leur est interdit par un système de relations commerciales et de propriété structurellement pervers. Il faut, ajoute-il, que les pays développés contribuent à solder cette dette, en limitant de manière significative la consommation de l’énergie non renouvelable et en apportant des ressources aux pays qui ont le plus de besoins, pour soutenir des politiques et des programmes de développement durable. Les régions et les pays les plus pauvres ont moins de possibilités pour adopter de nouveaux modèles en vue de réduire l’impact des activités de l’homme sur l’environnement, parce qu’ils n’ont pas la formation pour développer les processus nécessaires, et ils ne peuvent pas en assumer les coûts » (N°52).Si tant est que les pays du Nord auraient une dette, ça n’est pas en réduisant leur consommation d’énergie, et en s’appauvrissant ainsi, qu’ils aideraient plus les pays du Sud. Et si dans nombre de ceux-ci, les plus pauvres n’ont pas accès à la propriété, c’est moins la faute de l’économie libérale que de l’absence d’une véritable économie de marché ouverte où tous pourraient avoir leur chance, où tous pourraient accéder à la propriété par leur travail.

La réalité est que le Pape François est tout entier et de manière abrupte, sans nuance, hostile à l’économie libérale qu’il accuse de tous les maux. Il considère quelle détruit la planète depuis deux siècles : « Nous n’avons jamais autant maltraité ni fait de mal à notre maison commune qu’en ces deux derniers siècles. » (N°53). Pour y remédier il demande plus de lutte contre la corruption, en quoi il a raison, mais aussi plus de contrôles, plus d’Etat et cela n’est pas toujours le plus efficace.

Il en appelle au débat, fait savoir que « l’Église n’a pas la prétention de juger des questions scientifiques ni de se substituer à la politique » (N°188), mais il ne fait que ça, de la politique, sur la base d’assertions scientifiques incertaines. Il nous dit avec raison que « L’harmonie entre le Créateur, l’humanité et l’ensemble de la création a été détruite par le fait d’avoir prétendu prendre la place de Dieu, en refusant de nous reconnaître comme des créatures limitées. » (N° 66), mais il ne reconnaît pas de caractère limité à ses propos, à ses exhortations, à ses affirmations radicales et définitives, notamment à l’encontre de l’économie libérale qui « tue » et qui « exclut » comme il ne cesse de le répéter depuis son Exhortation à la joie jusqu’au discours tenu en Bolivie ce mois de juillet 2015. Il critique sans vergogne le profit et ne croit pas « que les problèmes de la faim et de la misère dans le monde auront une solution simplement grâce à la croissance du marché » (N° 109). Oui, le marché n’est pas magique ; il n’est pas sans défauts. Et pourtant, c’est l’économie de marché qui a permis le développement du monde. Celui-ci n’était pas plus riche, ni non plus nécessairement plus heureux avant que le progrès, permis par l’éclosion de la liberté, ne vienne le bouleverser. La promiscuité de l’habitat pour le plus grand nombre, la saleté, l’ignorance ne favorisaient ni les mœurs ni l’espérance de vie inférieure de 2/3 à la nôtre. Contrairement à ce que soutient le Pape (N° 109), la croissance du marché est bien une solution, imparfaite, à la faim et la misère dans le monde. Bien sur, « le marché ne garantit pas en soi le développement humain intégral et l’inclusion sociale » (N°109). Le marché n’est qu’une technique et il peut produire du bon et du mauvais ; il reste aussi ce qu’en font les hommes. Mais il est le meilleur outil et la meilleure approche que le monde ait jamais inventés jusqu’à ce jour pour favoriser son développement. Les intérêts individuels ne sont pas toujours tournés vers le bien mais leur libre confrontation dans un état de droit les oblige, mieux que d’autres régimes, à se respecter et à s’ordonner au bien. Et chaque fois que la collectivité veut faire le bien à la place des hommes et pour eux, le pire est à craindre. Comme le disait bien Jean-Paul II, « Là où l’intérêt individuel est supprimé par la violence, il est remplacé par un système écrasant de contrôle bureaucratique qui tarit les sources de l’initiative et de la créativité. » (Jean-Paul II, Centesimus Annus, 1991). L’individu doit rester notre première préoccupation et le Pape François l’aurait-il oublié en tombant dans le travers commun de toutes les idéologies selon lesquelles « le tout est supérieur à la partie » (N° 141), un holisme dans lequel la société l’emporte sur les individus alors que les sociétés de liberté savent que les individus priment et que la société est là pour eux et non l’inverse ? Le salut est individuel.

La confusion des domaines

Oui, le Pape a raison de nous exhorter à plus d’attention aux pauvres, aux exclus de la terre. « Nous ne nous rendons plus compte que certains croupissent dans une misère dégradante, sans réelle possibilité d’en sortir, alors que d’autres ne savent même pas quoi faire de ce qu’ils possèdent, font étalage avec vanité d’une soi-disant supériorité, et laissent derrière eux un niveau de gaspillage qu’il serait impossible de généraliser sans anéantir la planète ». Le bon usage de ses biens, hors toute ostentation, fait partie de la common décency. Mais la vie économique ne fonctionne pas selon le principe des vases communicants. Ce n’est pas en partageant qu’on enrichit les pauvres, c’est-à-dire qu’on les fait sortir de la pauvreté, c’est en enrichissant le monde. Certes, il est souhaitable de permettre à tous d’acquérir la propriété qui est aussi la sécurité. Ca n’est pourtant pas en « donnant » la propriété aux pauvres, comme le Pape le demande, mais en leur permettant d’y accéder par leur effort que la propriété devient une valeur morale en même temps que financière. La propriété n’est pas un bien en soi, mais elle est apparue comme l’outil naturel et nécessaire des hommes pour développer leur monde. Parce que l’homme est limité, il est plus attentif à s’occuper de ses biens que de ceux des autres et les met mieux en valeur ; il en fait profiter mieux les autres dans une économie de libre échange que dans une économie planifiée dont on sait, de l’empire soviétique à la Chine ou aux nombreux pays sous développés qui en ont fait l’expérience, quels furent et sont (Cuba, Corée) les désastres.

Le Pape a raison que l’économie libérale n’est pas parfaite. Elle est juste probablement moins mauvaise que d’autres. Il admet que l’être humain a une valeur supérieure à celle des autres créatures, que l’homme doit valoriser ses capacités particulières de connaissance, de volonté, de liberté et de responsabilité. Il se prétend favorable à la liberté d’entreprendre, mais pourquoi n’y est-il favorable que pour autant que ce soit des petites entreprises et non des grandes qui ont l’air d’être pour lui le reflet du diable. Il loue l’activité d’entreprise comme une vocation noble « surtout si on comprend que la création de postes de travail est une partie incontournable de son service du bien commun » (N° 129). Mais non, l’entreprise n’est pas faite pour embaucher. Elle a vocation à produire et vendre des biens et des services et à cette fin elle embauche si elle réussit dans ses projets. Et elle a vocation à se développer. Le travail offert par l’entreprise est un bien secondaire, pas premier. Comment d’ailleurs lui demander tout à la fois de rester petite et d’embaucher ?

Le rôle du Pape, et c’est la force et la grandeur du message du Pape François, est de nous encourager à adopter des comportements de service et d’attention envers les autres. Mais ce message ressort de l’ordre de la charité, pas de l’ordre de l’économie ou de la politique. Le message du Christ qui veut que chacun fasse aux autres ce qu’il aimerait qu’on lui fasse relève de l’attitude personnelle conseillée à chacun, requise moralement de chacun par le Christ, pas des règles susceptibles de gérer une nation ou le monde dont l’équilibre repose sur la règle plus ancienne de la Bible recommandant de ne pas faire aux autres ce qu’on ne voudrait pas qu’il vous fasse. La première règle, positive, s’inscrit dans l’ordre de la charité tandis que la seconde, politique, permet la vie sociale.

A force de vouloir le bien du monde, le Pape François sort de son domaine, comme lorsqu’autrefois il cherchait encore à empiéter sur les prérogatives de l’empereur du Saint Empire Romain Germanique (et vice-versa). Il s’inquiète des cultures transgéniques. Il en appelle aux budgets étatiques pour loger les gens en même temps que, contradictoirement, il voudrait qu’ils soient propriétaires. Il veut promouvoir le transport public. Il s’attache à la défense d’une justice distributive et attend de l’Etat qu’il défende le bien commun (N°157). Il en appelle à un programme mondial : « un consensus mondial devient indispensable, qui conduirait, par exemple, à programmer une agriculture durable et diversifiée, à développer des formes d’énergies renouvelables et peu polluantes, à promouvoir un meilleur rendement énergétique, une gestion plus adéquate des ressources forestières et marines, à assurer l’accès à l’eau potable pour tous » (N°164). Il est expert en tout : pour «favoriser des modes de production industrielle ayant une efficacité énergétique maximale et utilisant moins de matière première, retirant du marché les produits peu efficaces du point de vue énergétique, ou plus polluants. On peut aussi mentionner une bonne gestion des transports, ou des formes de construction ou de réfection d’édifices qui réduisent leur consommation énergétique et leur niveau de pollution. D’autre part, l’action politique locale peut s’orienter vers la modification de la consommation, le développement d’une économie des déchets et du recyclage, la protection des espèces et la programmation d’une agriculture diversifiée avec la rotation des cultures. Il est possible d’encourager l’amélioration agricole de régions pauvres par les investissements dans des infrastructures rurales, dans l’organisation du marché local ou national, dans des systèmes d’irrigation, dans le développement de techniques agricoles durables.
On peut faciliter des formes de coopération ou d’organisation communautaire qui défendent les intérêts des petits producteurs et préservent les écosystèmes locaux de la déprédation » (N°181). Il se lamente que les décisions du Sommet planète Terre de Rio en 1992 n’aient pas été suffisantes, notamment que n’aient été mis en place « aucun mécanisme adéquat de contrôle, de révision périodique et de sanction en cas de manquement » (N°167), et il « demande à Dieu qu’il y ait des avancées positives dans les discussions actuelles » sur le réchauffement. Il se prononce sur les systèmes de marché des « crédits carbone » pour conclure qu’ils ne sont pas satisfaisants. Voici donc le Pape comme économiste en chef du monde avec l’aide requise de Dieu ! Est-ce son rôle et ce que les chrétiens, et plus généralement les hommes, attendent de lui ? Il ne craint pas pourtant d’en appeler à la création d’une Autorité politique mondiale en même temps qu’il demande aux Etats d’être plus présents dans la vie sociale comme s’ils ne l’étaient pas déjà trop : « Face à la possibilité d’une utilisation irresponsable des capacités humaines, planifier, coordonner, veiller, et sanctionner sont des fonctions impératives de chaque État » (N° 167).

Mais une autorité mondiale, c’est le risque de Big Brother sans échappatoire, sans possibilité de quitter Cuba sur une frêle embarcation pour rejoindre la Floride, ça peut être l’URSS sans La Voix de l’Amérique. Un gouvernement du monde, c’est un contrôle unique et peut-être inique de la société dont la liberté se trouve dans la séparation des pouvoirs et la diversité des autorités. C’est la réforme de Grégoire VII en faveur d’une vraie séparation des pouvoirs temporels et spirituels qui a ouvert de nouveaux chemins de liberté et il s’agirait que le Vatican en soutienne l’abandon ! Car la Pape François a raison : tout est dans tout et réciproquement. C’est-à-dire qu’à vouloir concentrer le pouvoir en une même main, ce pouvoir là revendiquera bientôt tous les pouvoirs et aucun autre ne pourra s’y opposer s’il n’y en plus d’autres.

L’appel à la conversion écologique à laquelle appelle le Pape (N° 218 et 220) n’est-elle pas une conversion au monde quand le Royaume du Christ n’est pas de ce monde. La confusion du politique et du religieux est précisément ce qui a caractérisé tous les pays, régimes ou religions totalitaires et il serait incompréhensible que le Pape François qui fait preuve de tant d’humanisme et de tant d’élévation spirituelle puisse tomber dans ce travers qui guette pourtant avec tant d’acuité. Et il est de notre responsabilité d’en parler et de nous émouvoir pour que l’Eglise garde droite sa route. Ceux qui prétendent construire des cités parfaites secrètent toujours la terreur. La tentation à laquelle ouvre le discours du Pape François est celle du constructivisme, celle qui pense que tout est possible au pouvoir. A trop critiquer le marché, à le faire si ardemment, si violemment, le Pape François prend le risque, énorme, que les économies de marché soient rejetées pour laisser place à des économies serviles, le risque que son appel à l’égalisation conduisent à la pauvreté commune. Non pas qu’il soit nécessaire de s’enrichir toujours plus, mais l’homme n’a-t-il pas vocation à améliorer son sort ? A critiquer tant et plus la liberté dont les hommes, c’est vrai, ne font pas toujours bon usage, le risque est que la liberté soit supprimée, y compris celle de la presse, muselée comme dans l’Equateur du président Raphael Corréa auquel le Pape François n’a pas ménagé son soutien lors de son récent voyage, et peut-être ensuite celle des religions.

Jean-Philippe DELSOL
Avocat, président de l’IREF, Institut de Recherches Economiques et Fiscales.

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21 commentaires

Un chrétien déçu 24 juillet 2015 - 11:45

Mon opposition à l'encyclique Laudato SI
Le Christ a demandé à ses apôtres : "Allez enseigner toutes les nations de la Foi en Jésus-Christ" !
On doit être charitable mais à notre époque où tant de gens faiblissent dans leur foi ou l'ont complètement perdu, le comportement du pape François est honteux et anti Chrétien !
Il faut qu'il revienne à la foi et aux comportements des successeurs de Pierre jusqu'au pape Pie XII inclus !

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François Audouze 24 juillet 2015 - 2:28

propos du Pape
Cet article est intéressant en ce qu’il pose la question des sujets que le Pape peut aborder. Ceci étant posé, que le réchauffement climatique soit le fait de l’homme ou non, il est là. Les fontes des glaciers s’accélèrent et la montée des eaux des mers et océans se produira, poussant à l’exode des centaines de millions d’humains.

Par ailleurs, aujourd’hui sur terre, le nombre des naissances est 2,5 fois plus grand que celui des décès. Pour que la population mondiale se stabilise, il faudrait diviser par 2,5 le nombre des naissances pour que naissances et morts soient égales. Ce déséquilibre ajoute aujourd’hui 80 millions d’habitants par an, soit l’équivalent d’une Allemagne.

Le vrai problème non évoqué par le Saint Père est celui du nombre d’habitants sur Terre. Tout indique que les guerres, les luttes les insatisfactions sont directement liées au nombre. Et la question n’est pas : « la terre peut-elle nourrir 12 milliards d’êtres humains » mais elle est : « comment pourra-t-on éviter d’être 12 milliards sur terre si l’on sait que le surnombre ne produit que des conflits et du malheur ».

La vraie question est que le Pape, une des autorités morales les plus influentes de la Planète, va devoir envisager de remettre en cause le dogme « croissez et multipliez », car la Terre a été envahie par une espèce dévorant l’espace et les ressources renouvelables, l’espèce humaine.

La question n’est plus « peut-on croître encore ? » mais « comment arrêter cette expansion hystérique de l’espèce humaine.

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Audouze François 24 juillet 2015 - 2:31

Message du Pape
Cet article est intéressant en ce qu’il pose la question des sujets que le Pape peut aborder. Ceci étant posé, que le réchauffement climatique soit le fait de l’homme ou non, il est là. Les fontes des glaciers s’accélèrent et la montée des eaux des mers et océans se produira, poussant à l’exode des centaines de millions d’humains.
Par ailleurs, aujourd’hui sur terre, le nombre des naissances est 2,5 fois plus grand que celui des décès. Pour que la population mondiale se stabilise, il faudrait diviser par 2,5 le nombre des naissances pour que naissances et morts soient égales. Ce déséquilibre ajoute aujourd’hui 80 millions d’habitants par an, soit l’équivalent d’une Allemagne.
Le vrai problème non évoqué par le Saint Père est celui du nombre d’habitants sur Terre. Tout indique que les guerres, les luttes les insatisfactions sont directement liées au nombre. Et la question n’est pas : « la terre peut-elle nourrir 12 milliards d’êtres humains » mais elle est : « comment pourra-t-on éviter d’être 12 milliards sur terre si l’on sait que le surnombre ne produit que des conflits et du malheur ».
La vraie question est que le Pape, une des autorités morales les plus influentes de la Planète, va devoir envisager de remettre en cause le dogme « croissez et multipliez », car la Terre a été envahie par une espèce dévorant l’espace et les ressources renouvelables, l’espèce humaine.
La question n’est plus « peut-on croître encore ? » mais « comment arrêter cette expansion hystérique de l’espèce humaine.

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Richard C. 24 juillet 2015 - 2:36

Il n'y a pas d'infaillibilité…
Bonjour à tous!
L'infaillibilité papale concerne les dogmes catholiques et uniquement ceux là.
Pour l'écologie, je fais le rapprochement avec la courte video montrant la future reine d'Angleterre effectuant le salut nazi sur incitation de son oncle.
L'écologie est en étroite filiation avec le nazisme, créée pour expliquer que la terre, Gaïa, n'est pas seulement une planète mais un être vivant global dont le dessein est l'émergence d'une race aryenne supérieure et impitoyable qui devra éliminer les autres, considérées comme des brouillons.
Après sélection darwinnienne les ancienne ébauches laisseront la place à une population non pollluante et ce regne durera 1000 ans jusqu'à la conquête de l'univers. la science, la nature et la technique nouvelle ne souffriront aucune contestation.
La Nature ne ment pas, disait le Maréchal Pétain; après la libération, et le sauvetage des criminels de guerre via INTER MARIUM l'écologie refaisait surface à peine modifiée.
Actuellement, le WWF détruit des kilomètres carrés de jungles et de terres cultivées surtout en Amérique du Sud pour produire du bio carburant et financer sa propagande.
Mais il y a une différence entre Elisabeth 2 et le Pape: La Reine avait environ 5 ans et le Pape ne peut pas plaider l'ignorance.
La complicité avec l'écologie ne concerne pas seulement les Catholiques mais aussi une frange de protestants kollaborateurs, certains allant même à jeûner pour soutenir la transition énergétique.
Ce problème n'est ni récent ni simple à résoudre; c'est l'affaire de tous de lutter pour la vérité et de dénoncer sans relâche les mensonges bruns-verts dont nous sommes abreuvés depuis plus d'un siècle!

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Eric 24 juillet 2015 - 3:06

Commentaire
Je pense que cette critique déforme les propos du Pape François dans son encyclique.
Il ne faut pas prendre à la lettre les paroles du Pape mais simplement les interpreter.
Il a été très clairvoyant dans ses propos !

Eric A.C.Serra

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Spartacus 24 juillet 2015 - 4:50

Encyclique
Bravo pour cet article, même s'il est très modéré par rapport à ce que je pense. En particulier affirmer que l'on vivait mieux il y 2 siècles, que la faim augmente, que la pauvreté augmente, que les événements météorologique (et pas climatiques) sont plus nombreux, ce sont des mensonges.

Quant à François Andouze, j'aimerai connaître sa méthode pour réduire la population humaine. A ma connaissance il n'en existe que deux :

* La première est celle que préconisent Naomie Klein ou Christian Figueras du GIEC et utilisée en Chine, avortement, infanticide, stérilisation forcée et euthanasie.

* Le seconde est de favoriser le développement des pays, ce qui entraîne de fait la réduction de la natalité.

Monsieur Andouze si vous choisissez la première voie, j'aimerai recevoir un carton d'invitation pour fêter votre suicide, car toute le monde sait que l'exemple est la meilleure des pédagogies.

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courtaigne 24 juillet 2015 - 6:23

Qu'est-ce qui es si triste?
Il me semble, sous toutes réserves, que cette terre grise mentionnée dans l'encyclique, plus que la dégradation de la nature, désigne le caractère vain de la course à la consommation et l'absence de valeurs compatibles avec l'avenir de la planète.

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Jean VIBES 24 juillet 2015 - 6:24

mesure
Le Pape ferait bien de s'entourer de personnes aussi mesurées que les signataires de cet article.
Il y a un danger que les propos du Pape ne soient pris à la lettre parce que l'homme semble accorder la pratique de sa vie matérielle à sa philosophie…

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Yalou 25 juillet 2015 - 6:50

Réactions
Je trouve très intéressantes vos analyses de l'encyclique et des réactions qu'elle suscite, tout en respectant la personne morale que représente le pape, comme vous le faites. Je soutiens les bémols que vous apportez à une lecture trop orientée et trop stricte de l'encyclique qui doit d'ailleurs satisfaire les écolos de tout poil… Il y a donc à boire et à manger, comme on le dit, dans cet encyclique qui ne doit sans doute pas être interprétée comme normative, mais plutôt comme une réflexion discutable parmi d'autres. Et il est vrai que ce pape est très marqué par son origine d'amérique du sud ; c'est aussi dans cet esprit qu'il faut la lire et en faire une critique constructive, comme vous le faites. Alors bravo pour votre contribution à cet enjeu important auquel nous sommes confronté, concernant le réchauffement de la planète ; si j'ose ce jeu de mots : "gardons quelque peu la tête froide" pour envisager l'avenir avec sérénité et trouver des solutions respectueuses de la liberté de l'homme et du bien commun !

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pvenard 25 juillet 2015 - 9:27

encyclique
Merci pour cette analyse très "diplomatique" et mesurée de la dernière encyclique du Pape. Mes propos auraient été plus directs tant je déplore de voir le pape François jouer les "idiots utiles" de l'écologie politique en multipliant les contre-vérités économiques et historiques! N'existe t-il pas un Conseil scientifique pontifical pour les sciences humaines?

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pvenard 25 juillet 2015 - 9:31

encyclique
Merci pour cette analyse très "diplomatique" et mesurée de la dernière encyclique du Pape. Mes propos auraient été plus directs tant je déplore de voir le Pape François jouer les "idiots utiles" de l'écologie politique en multipliant les contre-vérités économiques et historiques. N'existe t-il pas un Conseil scientifique pontifical pour les sciences humaines?

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dominogris 26 juillet 2015 - 1:30

une lecture biaisée de la réalité
Merci pour cet article dont je rejoins tout à fait l'analyse.
Ce qui me semble le plus discutable dans cette encyclique est la lecture biaisée qu'elle fait de la réalité, tant du point de vue écologique, économique, les rapports Nord-Sud ou le réchauffement climatique. Sur tous ces sujets, on a l'impression que le pape reprend des points de vue qui semblent surtout inspirés par les idéologies du moment (et que l'on entend sur nos médias à longueur de journée, conférence climatique et sauve-qui-peut présidentiel obligent…)
C'est le propre d'une idéologie d'avoir une lecture erronée de la réalité: ainsi est pleinement justifiée une méthode en général coercitive pour faire plier le réel et accessoirement faire advenir "l'homme nouveau". Jusqu'à ce que l'homme, fondamentalement attaché à la liberté, se révolte… Il ne me semble pas que cette façon de faire progresser l'humanité soit cohérente avec la visée du christianisme.
Cette encyclique prépare un futur discrédit de l'Église quand la "bulle" de l'écologisme se sera dégonflée. Car cette idéologie se heurtera tôt ou tard au mur de la réalité: le climat fera ce qu'il a toujours fait: changer; la mer qui n'a pas attendu a fin du XXe siècle pour monter continuera sans doute à le faire; les glaciers n'ayant rien à faire des discours du GIEC se reconstituent et fondront peut-être par la suite, et l'homme finira par redécouvrir les bienfaits du progrès qu'on dénigre aujourd'hui…

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dominogris 26 juillet 2015 - 4:41

une encyclique trop idéologique
Les idéologies ont toujours une lecture biaisée de la réalité pour justifier les méthodes coercitives censées édifier la société et faire advenir l’homme nouveau. Mais elles finissent toujours par se fracasser sur le mur de la réalité : l’homme est au fond tant épris de liberté !

Il y a trop de proximité de discours entre « Laudato si » et l’écologisme, sans compter une critique du libéralisme très inspirée du marxisme. Cette encyclique discréditera l’Église quand la « bulle » écolomaniaque éclatera (ce qui ne veut pas dire qu’on ne se préoccupera plus d’environnement).
Quoi qu’on fasse, le climat fera ce qu’il a toujours fait : changer; les océans continueront peut-être à monter comme ils le font depuis au moins 150 ans ; les glaces fondront et se reconstitueront comme elles le font depuis quelques années (sans avertir les médias) ; et l’homme appréciera à nouveau les bienfaits du progrès qu’on cherche à dénigrer aujourd’hui…

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MG 26 juillet 2015 - 11:13

Il y a mieux à faire.
Je n'ai pas encore lu l'Encyclique dans le détail , je ne me prononcerai donc pas sur le fond.
3 remarques cependant;
1) au moment où le Pape François apparaît comme une autorité incontestable face aux extrémistes de tous poils qui, au nom de leur religion, mettent le monde à feu et à sang, est ce le bon moment pour l'affaiblir ? On sent bien que l'auteur que je sais être un catholique pratiquant se sent un peu gêné par des critiques qui frisent la caricature… Ne peut il pas mettre son talent au service d'autres combats plus urgents plutôt que de tenter de discréditer celui qui demeure un des seuls remparts aux barbares ?
2) le Pape ne devrait il se cantonner à ne parler que de religion ? Heureusement que l'Eglise au fil des siècles s'est intéressée à l'économie , à la culture, aux affaires sociales, par des écrits remarquables qui ont fait" avancer" l'humanité quitte à troubler quelques esprits trop repliés sur leurs certitudes.
3) comme l'indique un des commentaires, l'infaillibilité papale ne concerne que les dogmes catholiques….c'est donc faire injure au Pape Francois que d'affirmer que nous devrions prendre son encyclique comme " parole d'Evangile ". C'est , au contraire une invitation à réfléchir à notre comportement et à notre manière de vivre en catholique face aux évolutions du monde…quant à affirmer, pour ne prendre qu un seul exemple, que le Pape Francois regrette que nous ne vivions plus " comme au temps de Zola " ça frise le ridicule…

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de Guenin 27 juillet 2015 - 10:17

Un article remarquable
Cet article de Jean-Philippe Delsol est tout à fait remarquable : il est sans passion, non polémique et il formule de manière rationnelle difficilement contestable, ce que beaucoup d'entre nous ressentent à propos de l'encyclique Laudato si. Merci, Jean-Philippe Delsol, pour ce travail fouillé qui a dû vous prendre un temps considérable.
Jacques de Guenin
P.S. Humble suggestion : dans l'expression "Ca n’est pas un hasard si Tchernobyl a été un accident communiste", il serait utile d'ajouter la mer d'Aral.

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Patrick Nodé-Langlois 28 juillet 2015 - 4:23

Laudato Si : une invitation au dialogue et au débat.
L'infaillibilité pontificale ne s'applique pas à l'économie, j'en conviens, mais je trouve que les critiques qui sont faites à cette encyclique ne sont pas toujours justifiées, malgré la qualité de ceux qui les émettent. J'ai déjà expliqué mon point de vue sur ce forum le 1er juillet 2015 à propos du commentaire de Robert Royal sur la même encyclique. Je maintiens ce que j'ai écrit. Je renvoie aussi ceux que cela intéresse à un article publié par le site Atlantico sur l'économie sociale et solidaire en 2011 et que l'on peut encore trouver sur le site.
Je maintiens qu'il faut lire Laudato Si dans la foulée de Centesimus Annus et de Veritas in Caritatis, et le faire avec beaucoup de modestie, si ce n'est d'humilité quand on se prétend entrepreneur et consommateur responsables. S'il est vrai que le communisme a été un désastre, on ne peut pas affirmer que le libéralisme ait apporté de bonnes réponses depuis la chute du premier. On ne peut pas s'en remettre à la seule main invisible d'Adam Smith pour réguler l'économie de marché. On ne peut pas non plus affirmer, comme Milton Friedmann, que " la seule responsabilité sociale de l'entreprise c'est faire du profit ". Qui peut nier qu'aujourd'hui que le pouvoir économique supplante souvent le pouvoir politique ? J'ai appris dans ma jeunesse que c'était au Roi qu'appartenait le pouvoir de battre monnaie; n'était-ce pas une façon d'affirmer la primauté du politique sur l'économique ?
La responsbilité politique est une haute forme de la charité, comme la vocation d'entrepreneur est un noble travail nous dit le Pape François. Je trouve dans ces deux affirmations une invitation au dialogue entre responsables du Bien Commun parce que " l'unité prévaut sur le conflit ", nous dit le Pape, mais à une condition, que la réalité prévale sur l'idée comme il le demande. De même que les deux encycliques de Saint Jean-Paul II et de Benoît XVI, précitées, auraient pu être d'excellents outils de management du développement durable si mes anciens collègues, chefs d'entreprise, s'en étaient plus inspiré, de même Laudato Si est un instrument de réflexion qui peut faire avancer le débat sur le développement durable. L'article de JP Delsol et les commentaires qui suivent en sont la preuve.

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Jean Philippe Delsol 28 juillet 2015 - 7:01

Réponse à tous et reflexions
Merci à tous ceux qui font progresser le débat par leurs commentaires. A l'attention notamment de MG, il me paraît important de bien lire l'encyclique et la violence de certains de ses propos à l'encontre de l'économie de marché avant de considérer que mes propres mots ont été trop forts alors qu'ils ont été particulièrement modérés au regard de ceux faisant l'objet de leur analyse.
Il me paraît essentiel de rappeler qu'à vouloir faire l'ange, on fait souvent la bête. Si le Pape reste au niveau des principes et de l'attitude personnelle, morale et spirituelle, qu'il demande aux hommes de respecter, alors il peut mettre la barre très haut, redoubler d'exigence dans son rôle de pasteur. Mais quand il entre dans le débat politque, s'engage sur le terrain des mesures concrètes à mettre en œuvre, il ne peut plus parler en prophète sauf à prendre le risque de favoriser l'éclosion d'une société totalisante sinon peut-être totalitaire. L'imperfection humaine exige d'avancer avec mesure dans la critique comme dans la proposition. Et le liberté est un bien trop précieux pour le risquer au profit de quelques biens factices et trompeurs, ou pour le moins de le Mettre en péril au bénéfice d'analyses dont le caractère scienntifique reste à démontrer. Nous recherchons tous la vérité, mais la seule chose que nous savons avec certitude est que nous ne pouvons la connaître qu'imparfaitement sauf à être des dieux. Et c'est bien pourquoi le Pape ne peut parler avec certitude qu'en matière de foi, quand la vérité relève de ce que l'on espère plutôt que de ce que l'on sait.
Et ça n'est ni parce qu'il est le pape, ni parce qu'il est sud américain, qu'il faudrait se taire. Bien plus, c'est le devoir des catholiques de s'exprimer pour montrer la vitalité de l'Eglise et c'est le devoir de le faire en espérant presicément faire progresser la vérité sur nos chemins humains d'incertitude.

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Patrick Nodé-Langlois 30 juillet 2015 - 12:29

L'Eglise experte en humanité.
Gérard Leclerc disait sur Radio Notre-Dame le 22 juin : " L'Eglise puisqu'elle est experte en humanité se doit d'intégrer toutes les données d'un dossier crucial, en proposant son éclairage propre, d'autant plus précieux qu'il rejoint la question de la vocation de l'humanité en ce monde, ne serait-ce qu'en interrogeant la notion théologique de la Création." Il rappelle aussi que Bernanos à la fin de la seconde guerre mondiale dénonçait avec d'autres, Anders, Illitch, Ellul…" un univers robotisé, où la technique, souveraine, prenait les commandes." C'est bien ce qu'essaie de faire le Pape et je lui en sais gré en tant qu'ancien haut dirigeant d'un grand groupe industriel et pdg d'une ETI familiale très impliquée dans des secteurs de haute technologie. Je lui en sais gré parce qu'il nous oblige à nous rappeler que c'est l'Homme qui est au centre du système économique, au sens très large, et que par conséquent c'est l'Economie qui doit être au service de l'Homme et pas l'inverse, concept que j'ai essayé de développer dans ma thèse de doctorat en 1960,sous la conduite d'André Piettre, un grand économiste chrétien, concept auquel j'espère avoir contribué très modestement dans ma vie professionnelle.
Cette encyclique est une véritable Lectio Divina sur la Création qui débouche sur des propositions très concrètes comme savent le faire les jésuites que j'ai beaucoup pratiqués dans ma jeunesse. On peut ne pas être d'accord avec toutes, mais les énoncer nous met tous en face de nos responsabilités. J'y vois pour ma part une sorte de " correction fraternelle "; ceux qui en prennent le plus pour leur grade sont ceux qui ont oublié que la plus grande capacité d'un dirigeant est de Servir et pas de se servir.
Au risque d'en étonner beaucoup, je considère que cette encyclique, en provoquant un débat sur l'Essentiel qui concerne notre Maison Commune, est et restera un texte majeur de la Doctrine Sociale de l'Eglise.

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La barbe 30 juillet 2015 - 5:22

Ecologie papale
N'ayant pas encore lu cette encyclique, je ne peux qu'en juger la réputation, décidée par les média de la "grande" (?) presse . J'aimais la hauteur des vues de BenoîtXVI. Le pape François se veut davantage "de terrain"? Encyclique n'est pas synonyme d'infaillible et laisse la porte ouverte à la critique charitable (au sens chrétien du mot).

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Bernard ROLET 7 août 2015 - 2:10

Commentaires de l'article de JP DELSOL.
Tout l’essentiel de cet article réside dans le rappel du domaine de validité très retreint du dogme de l’infaillibilité pontificale. La rédaction de cette partie initiale de l'article est remarquable par son style, sa clarté et sa précision. Il est attristant de remarquer que la majorité des catholiques, même cultivés et pratiquants, ne sont pas correctement informés en la matière et que certains membres du clergé séculier sont responsables de cette désinformation.

Cela fait que si le pape déclare: "Je crois qu'il fera beau demain", il a pratiquement autant de chances de se tromper qu'un citoyen moyen qui n'est ni météorologue ni climatologue. Il est donc juste, voire nécessaire, de débattre de ses opinions.

Je n'ai pas aujourd'hui le temps de participer à ce débat. Je me limite à une petite remarque. Le pape ne me semble pas avoir dit que tout allait mieux autrefois mais que les spectaculaires et incontestable progrès engendrés par par la science et les techniques n'ont en rien été répartis sur l'ensemble de l'humanité mais n'ont concerné qu'une partie des populations des états développés, avec une tendance à l'aggravation continue de cette divergence.

Meilleurs sentiments.

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Michel PROUSARD 10 août 2015 - 5:57

Franc soutien à votre article si bien fondé
Jean-Philippe Delsol vient d’exprimer ce qu’une forte partie de l’opinion pense sans le dire.

Il est vrai que son commentaire sur le domaine de l’infaillibilité pontificale, le Magistère extraordinaire est exact ; il aurait pu y ajouter qu’il y a un autre lieu de l’infaillibilité, le Magistère infaillible ordinaire des Papes, celui qui professe un enseignement sans discontinuité, et crues comme tel toujours et partout.

Le « hic » est que derrière l’écologie il y a une philosophie nouvelle et qu’il faut l’étudier d’abord exactement pour voir si elle est compatible ou non avec les Écritures et la Tradition de l’Église. C’est là que Jean-Philippe Delsol me paraît apporter le plus important de sa contribution.

Il est clair que le prestige dont bénéficie le Pape réside dans l’invariabilité et la richesse de la doctrine catholique au fil des siècles… parce qu’effectivement son enseignement se situe dans le domaine spirituel, et temporel lorsque celui-ci emporte des conséquences morales. Ce qui fait que l’Église a le droit de donner des directives hors du domaine strictement spirituel, comme l’ont rappelé bien des fois les Papes et de nombreux évêques en accord avec eux sur ce point… mais toujours en ADÉQUATION AVEC LES AUTRES PRINCIPES DE L’ÉGLISE, car ces principes forment un corpus qu’il n’est permis à personne d’entamer sous peine de catastrophe.

Transformer des préceptes écologiques en nouvelle morale est d’autant plus hasardeux qu’ils se basent non seulement sur des hypothèses non prouvées mais aussi des partis-pris et des conclusions venus de nombreux horizons sauf de méthodes scientifiques de travail ou d’arguments logiques. On entend souvent des « raisonnements » de ce type : « tel plancton de l’Océan Indien est menacé par les pesticides ; or telle espèce de poisson qui s’en nourrit est menacée à son tour et pourtant est vitale pour la planète ; l’équilibre de tout l’écosystème local va chavirer entraînant de déséquilibre de la planète ». D’une paille on arrive fanatiquement à un incendie avec toute la fougue d’une nouvelle croyance.

Car, pour suivre cette écologie il faut y croire d’une façon religieuse, quasi mystique, mais sans la corroborer avec la raison ce qui est la grande différence avec la religion chrétienne : le Créateur ne peut demander des attitudes contraires à la raison puisque c’est Lui qui en est l’auteur. La Foi s’explique et les diverses disciplines scientifiques viennent conforter, justifier et soutenir la Foi… mais, pour avoir la Foi, il en faut la grâce…

J’ajoute que le Pape François est visiblement applaudi par les tranches de population naturellement le plus éloigné de ses ouailles. En particulier les journaux du monde entier, qui se réjouissent de nombreux aspects de son style (« Le style, c’est l’homme » dit-on) et, plus généralement, tous ceux qui espèrent, sous son pontificat, un événement sensationnel qui changerait beaucoup de choses. Cela rapprocherait d’un « aggiornamento » qui ferait sauter des verrous aux portes du Vatican et en finirait avec un moisi dépassé.

Ses ouailles généralement se taisent, sauf un volant de catholiques a priori béni-oui-oui parce que tout ce qui vient du Pape ou des Evêques doit nécessairement être tout bon. Leur subconscient est encore imprégné du souvenir des affres de la Révolution française ou de la Séparation de l’Église et de l’État… et ils ne se sentent pas l’âme de recommencer à lutter comme leurs ancêtres, cette lutte ne se limitât-elle qu'aux sphères spirituelle, morale, religieuse, philosophique, intellectuelle…

Les ouailles, elles, sont interloquées et se demandent où tout cela va les conduire… Ce qui ne préjuge rien de leur attitude future. Voilà pourquoi la contribution de Jean-Philippe Delsol était si intéressante et opportune.

Soulignons enfin que les médias ont cette réputation vis-à-vis de ceux dont ils se font artificiellement les alliés : ils lèchent, ils lêchent, ils lynchent. Le jour viendra où ils lyncheront le Pape François. Ne rentrons pas dans le sale jeu de ceux qui ont fait profession de désinformer.

Michel Prousard

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