Voilà une bien étrange question. Elle a été posée lors d’une table ronde qui s’est déroulée dans le cadre des quatrièmes Rencontres de la consommation responsable, le mardi 14 mai 2024. Elle laisse entendre que la consommation des Français devrait être financée par quelqu’un d’autre que les Français eux-mêmes. Par qui ? Mais par l’État, pardi !
Xavier Albertini, député Horizons de la Marne, premier à prendre la parole, ne s’est pas prononcé pour un revenu universel comme on aurait pu le craindre. Il a appelé à ne pas augmenter les impôts afin d’attirer les investisseurs et ainsi créer des emplois ; à revaloriser les minima conventionnels au-delà du smic ; à produire de l’électricité pas chère grâce au nucléaire et aux ENR ; et, enfin, à faciliter l’accessibilité au logement.
Jean-Yves Mano, président de l’association Consommation, Logement et Cadre de vie (CLCV), ancien sénateur socialiste, est plus concret. Il demande l’interdiction des minima conventionnels inférieurs au smic et le doublement du chèque-énergie. Il se prononce aussi pour la mise en place d’un revenu décent.
Frédéric Jacob-Peron, président de l’Association des sociétés financières (ASF), prêche surtout pour sa paroisse en défendant l’accès au crédit pour favoriser la transition écologique. Il ne rêve que de financer des achats de véhicules électriques et de pompes à chaleur.
Jean-Baptiste Bernard, chef du Bureau des services bancaires et des moyens de paiement à la Direction générale du Trésor, rappelle que l’État finance la consommation des Français avec le bonus écologique, le leasing social, les prêts à taux zéro, etc.
Frédéric Jacob-Peron a plaidé contre la surtransposition des textes européens, mais, sans doute de peur d’être qualifié d’ultra-libéral, il a aussitôt ajouté que la réglementation avait du bon et qu’il l’aimait autant que tout le monde ! Pourtant, réduire la réglementation permettrait de redonner du pouvoir d’achat aux Français.
Pas un seul de ces « experts » n’a évoqué la baisse des impôts et des taxes. Pourtant, comme une étude de l’IREF le montre, les politiques publiques sont en grande partie responsables de la hausse des prix et, par conséquent, de l’appauvrissement des Français. Entre 2000 et 2021, alors que l’indice des prix à la consommation augmentait de 33%, le coût des complémentaires santé progressait de 66%, celui du gasoil de 90%, celui de l’électricité et du gaz de 125%, celui des logements de 167%, et celui des cigarettes de 228%. Pourquoi ? Parce que les taxes ont augmenté : +53% pour la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) ; +74% pour les coût de la construction ; +650% pour la contribution au service public d’électricité (CSPE), etc.
Pour redonner du pouvoir d’achat aux Français, baissons les impôts et les taxes… et baissons les dépenses publiques.
2 commentaires
… et recyclons 50% des fonctionnaires dans la production de richesses !
tout le monde sait que jamais les politiques de ce pays ne baisseront une seule taxe ni ne réformeront les institutions pour d’éventuelles économies ; on ne change pas un fonctionnaire comme ça !