La candidate des primaires républicaines aux Etats Unis, Nikki Haley, a un atout de taille : elle est difficilement attaquable par les « progressistes » qui vérifient à la loupe les origines des politiques. C’est une femme et, en plus, elle est d’origine indienne. Donc, ses origines sont « saines »… Plus sérieusement, l’ancienne gouverneure de la Caroline du Sud est aujourd’hui l’étoile montante des Républicains et l’alternative la plus sérieuse pour le poste de président des Etats-Unis. Bien entendu, il peut se passer beaucoup de choses durant les onze mois qui viennent avant l’élection de novembre 2024 mais déjà , dans le dernier sondage, elle bat Joe Biden de 17 points. Trump, qui reste le grand favori de la primaire, ne le bat que de 4 points. Il y a quelques mois, Biden était encore devant lui mais la popularité du président en exercice a beaucoup chuté (61 % d’opinions négatives), même par rapport à son ancien adversaire en 2020. Ce qui ne fait pas l’affaire des Démocrates qui misaient sur la candidature de Trump,  donné perdant contre Biden dans tous les sondages. En tout cas, Niki Haley est désormais donnée largement gagnante face au président sortant et aucun autre candidat de la primaire républicaine ne fait aussi bien qu’elle.
Haley est une conservatrice sur le plan des mÅ“urs mais une libérale sur le plan économique. Elle prend soin d’éviter les excès et le dogmatisme conservateurs, afin d’attirer les modérés et les indépendants. Son programme s’intitule « The Freedom Plan » (« Le Plan de la Liberté ») et s’inspire largement des réformes mises en place par Reagan au début des années 1980 : baisse des impôts et des dépenses publiques – elle veut « mettre son veto à tout projet de loi de dépenses qui ne revient pas aux niveaux d’avant Covid » –, suppression des taxes sur les carburants, fin de l’aide aux énergies vertes (et des 500 milliards de dollars de subventions accordées par l’administration Biden), soutien aux exploitations pétrolières et gazières grâce à la fracturation, encouragements à la concurrence dans le secteur de la santé, incitations pour investir dans les start-up… Sur le plan international, comme elle l’avait fait lorsqu’elle était ambassadeur aux Nations Unies, Haley a clairement désigné l’Axe du mal et les ennemis de l’Amérique : la Chine, l’Iran et la Russie de Poutine.
Encore largement devancée par Trump dans les sondages pour l’investiture, elle ne cesse pourtant de grignoter du terrain. Dans le duel à distance avec ce personnage chaotique et détesté par beaucoup d’Américains, qui a fait perdre le Parti républicain aux élections de 2018, de 2020 et de 2021 en Géorgie, elle pourrait peut-être l’emporter sur le fil, ne serait-ce que parce qu’elle est largement plus rassembleuse face à Biden.
La conclusion de son programme pour la liberté nous donne des espoirs car l’Amérique et le monde occidental mériteraient un leader comme elle : « La liberté économique profite à tous les Américains. Cela signifie plus d’argent dans les poches des familles et donne aux gens plus de choix et d’indépendance. C’est moins d’inflation en réduisant les dépenses et en inversant la crise de la dette de notre pays. Cela renforce l’Amérique pour qu’elle puisse relever les défis de la Chine communiste. La liberté est toujours notre arme secrète. »