L’UE veut interdire de fumer et de vapoter en terrasse

La restriction des libertés dans l’Union européenne ne connaît pas de répit. Avant même que la nouvelle Commission von der Leyen ne soit nommée fuitait dans la presse la nouvelle idée des technocrates bruxellois : interdire de fumer et de vapoter aux terrasses des cafés, aux arrêts de bus et dans les zoos.

Il s’agit, selon la Commission européenne, de réduire l’exposition au tabagisme passif dans les lieux publics, les lieux de travail et les transports publics. Le tabagisme passif est ici entendu dans une acception très large puisque les cigarettes électroniques, qu’elles contiennent de la nicotine ou non, seraient également concernées. Pourtant, elles ne contiennent pas de tabac !

Sur la radio RTL, le médecin-journaliste Jimmy Mohamed affirme qu’il s’agit de rendre « invisibles dans l’espace public » les produits liés au tabagisme afin qu’ils n’incitent pas les jeunes à fumer. Dans ce cas, ne faut-il pas interdire les boissons alcoolisées aux terrasses des café afin que les jeunes ne sombrent pas dans l’alcoolisme ? Ne faut-il pas aussi prohiber les boissons sucrées, néfastes, comme chacun sait, pour la santé ? N’y a-t-il pas un risque que les jeunes, à la vue d’un hamburger-frites consommé en terrasse, n’aient subitement l’envie de se rendre dans un McDo pour succomber à la malbouffe ? Et ne craint-on pas que les amoureux qui se bécotent aux terrasses ne facilitent la progression des maladies sexuellement transmissibles chez les plus jeunes ?

Plus sérieusement, on reste interloqué par le document de la Commission qui affirme que « Les preuves de l’utilisation des produits émergents comme aide au sevrage tabagique ne sont pas concluantes ». Pourtant, une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), publiée en juillet 2019, statuait que « chez les fumeurs adultes, l’utilisation de la cigarette électronique semble être associée à une diminution du niveau de tabagisme et à une augmentation des tentatives de sevrage tabagique ». Dès 2015, l’Académie de médecine indiquait que vapoter est moins nocif que fumer et encourageait les fumeurs « à passer à la vaporette au lieu du tabac ».

Il est vrai que les gouvernements français n’ont pas vraiment tenu compte des recommandations des scientifiques. C’est pourquoi on peut craindre que la proposition de Bruxelles soit bien reçue chez nous. Le programme national de lutte contre le tabac 2023-2027 ne prévoit-il pas l’instauration du paquet neutre pour les produits du vapotage ? Interdire de vapoter en terrasse complèterait bien cette mesure.

Pendant ce temps-là, le gouvernement de la Nouvelle-Zélande estime que le vapotage a été un outil efficace pour arrêter de fumer et se demande si le tabac à chauffer pourrait, à son tour, être un outil utile. C’est pourquoi il a réduit de moitié les taxes sur les produits du tabac à chauffer depuis juillet 2024.

Rappelons que, en France, 24,5% des adultes fument quotidiennement. Ils ne sont que 8% en Nouvelle-Zélande !

Quel pays, à votre avis, atteindra le premier le seuil des 5% communément admis comme étant celui de l’éradication du tabagisme ? Celui qui favorise la transition vers des alternatives à la cigarette afin de faciliter l’adoption par les fumeurs de produits moins nocifs ? Ou celui qui interdit d’utiliser ces mêmes alternatives à la terrasse des cafés ?