Michel Barnier a tenu une réunion décisive à Matignon avec les forces politiques susceptibles de participer à son gouvernement, assurant qu’il s’agissait des « dernières » consultations, avant la « formation rapide » d’un gouvernement. Les représentants de la droite Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau (Les Républicains) sont restés avec le Premier ministre, qui vient de la même famille politique qu’eux, après le départ des représentants des autres partis, Marc Fesneau et Maud Gatel (MoDem), Franck Riester (parti Renaissance) et Gabriel Attal (Ensemble pour la République), Hervé Marseille (UDI), Edouard Philippe (Horizons), Laurent Hénart (Parti radical) et Hervé Morin (Les Centristes), tandis que les représentants du parti LIOT suivaient la rencontre par téléconférence. Le Premier ministre pressenti a aussi rencontré jeudi matin séparément la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, puis le président du Sénat, Gérard Larcher.
Michel Barnier ne compte pas augmenter les impôts pour les classes moyennes, selon Gabriel Attal (en creux, cela implique une hausse des impôts pour les riches, qui seront donc plus nombreux à quitter le pays, ne changeons pas une tactique contre-productive !) et son gouvernement compterait 16 ministres, de même source. Les 16 ministres seront 7 Macronistes (curieux, on croyait qu’ils avaient perdu les élections), 3 LR (c’est peu), 2 Modem et 4 des quatre autres partis centristes conviés.
Emmanuel Macron, qui assure, sans convaincre tout le monde, ne pas vouloir intervenir dans la composition du gouvernement, avait reçu Michel Barnier mardi, puis encore mercredi. Selon les récits qui ont filtré, leur déjeuner de mardi se serait mal passé. Le président de la République aurait rappelé à son interlocuteur, qui s’en est agacé, que sa tâche était « d’aller vers l’union nationale et de respecter les équilibres », ce qui impliquerait que LR, qui ne rassemble que 8 % des députés, ne puisse obtenir deux gros postes comme les Finances et l’Intérieur, seulement l’un ou l’autre… Le temps presse côté budget, dont le calendrier a été grandement retardé cette année par la dissolution et la nomination très tardive d’un Premier ministre. Matignon a transmis finalement jeudi aux commissions des Finances de l’Assemblée nationale et du Sénat « les documents budgétaires élaborés par le gouvernement démissionnaire » en vue du projet de loi de Finances pour 2025. Ces documents sont, en temps normal, disponibles durant l’été.