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Les macronistes veulent un nouvel emprunt européen

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Les macronistes sautent sur leurs chaises comme des cabris en disant : l’emprunt européen ! Après le chef de l’État, c’est au tour de Valérie Heyer de le prôner.

Voilà des années qu’Emmanuel Macron plaide, pour les motifs les plus divers, en faveur d’un emprunt au niveau communautaire. En juillet 2020, un plan de relance européen est adopté à hauteur de 750 milliards d’euros, officiellement selon la Commission pour atténuer les conséquences économiques et sociales de la pandémie, d’une part, et pour « mieux préparer l’Europe aux défis posés par les transitions écologique et numérique », d’autre part. La France était évidemment en première ligne pour soutenir cette initiative et elle devait bénéficier des fonds à hauteur de 40 milliards d’euros. Nul doute que les macronistes au pouvoir aient utilisé à bon escient cette manne. Certes, il faudra bien que l’Europe rembourse l’emprunt à partir de 2028 et sur 30 années, mais à long terme, nous sommes morts.

Le 17 janvier 2024, à Davos, ce temple du capitalisme de connivence, Emmanuel Macron avait fait part de son souhait d’un nouvel emprunt européen, cette fois pour permettre d’investir dans l’armement. Cette volonté présidentielle a été réitérée sur les réseaux sociaux le 20 février 2025.

Valérie Heyer, l’illustre inconnue qui a été la tête de liste macroniste aux dernières élections européennes, vient de répéter le mantra de son patron sur France Inter le 1er mars. En effet, prenant exemple sur Roosevelt en 1940, la Présidente du groupe Renew Europe, a appelé la France « à se mettre en mode économie de guerre », comme elle a « su le faire avec la crise sanitaire ». Elle a exhorté l’Europe à des « investissements massifs », soit 250 milliards d’euros chaque année, et à « financer un emprunt en commun », tout en promouvant une « préférence européenne pour l’industrie ».

Si l’on peut comprendre que le dernier cours des évènements ukrainiens soit fort inquiétant, il n’en demeure pas moins que cette idée lancinante d’un nouvel emprunt européen est passablement agaçante.

D’abord, parce que si la France ne s’était pas unilatéralement affaiblie en tirant les « dividendes de la paix » depuis la chute du Mur de Berlin, elle n’aurait pas à pleurer dans le giron communautaire. Rappelons que nous consacrons seulement 2,1 % du PIB aux forces armées, un chiffre légèrement en hausse par rapport à la fin de la présidence Hollande, mais assez faible, à tout le moins insuffisant. C’est qu’on ne peut pas en même temps, si nous pouvons user de cette expression, « dépenser un pognon de digue » pour le social et assurer notre sécurité.

Ensuite, et ce point est directement relié au précédent, nous n’aurions pas plus besoin des fonds communautaires si nos gouvernants, tous bords confondus, n’avaient creusé sans relâche les déficits depuis le milieu des années 1970.

Enfin, les libéraux ont toujours considéré que les périodes de guerre étaient les plus dangereuses car elles accroissaient immanquablement la sphère de l’Etat au détriment de la société civile et car la puissance publique ne revenait jamais dans son lit la paix revenue.

Si la terrible guerre en Ukraine a un mérite, c’est non plus de nous inciter, mais de nous forcer à faire de larges économies pour recentrer l’État sur ses missions régaliennes. Malheureusement, nous en sommes loin aujourd’hui avec les macronistes et avec le gouvernement Bayrou.

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