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Le projet de constitutionaliser l’avortement déjà oublié. Tant mieux.

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Au lendemain de l’arrêt de la Cour suprême américaine révoquant l’arrêt Roe vs Wade, la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Aurore Bergé annonçait le dépôt d’une proposition de loi afin d’inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution. La manœuvre politique visait à empêcher la Nupes de s’arroger le titre de « défenseur des femmes » et à mettre en avant la préoccupation féministe du groupe majoritaire. Quelques jours plus tard, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, jugeait le projet « inopportun », l’avortement n’étant nullement menacé en France. Le risque d’une telle mesure était de faire émerger un véritable débat public sur la question et de donner un temps de parole important aux pro-vie. Une idée inacceptable pour la gauche qui exècre les conservateurs, considérant que s’opposer à l’avortement – pour des questions d’éthique ou de religion – n’est pas tolérable. Pourtant, un véritable débat ne serait pas inintéressant alors que l’opinion pro-avortement exerce une hégémonie pratiquement incontestée depuis la loi Veil. Même l’augmentation du délai légal de 12 à 14 semaines n’avait pas suscité de véritable débat alors que les problématiques sanitaires, nombreuses, avaient fait l’objet de tribunes de la part d’éminents gynécologues.

Par conséquent, inscrire l’avortement dans la Constitution ne relève que de l’affichage politique à des fins de communication. La Constitution organise l’Etat, définit la structure de notre régime politique et les valeurs de la France. Un droit sociétal n’a certainement pas vocation à y figurer car cela reviendrait à politiser un texte qui se doit de rester un outil juridique stable. Déjà en 2020, le gouvernement avait souhaité inscrire la protection de l’environnement dans la Constitution. Une proposition bien inutile puisqu’y figure déjà la Charte de l’environnement.

Vouloir réviser constamment la Constitution comme on le fait désormais en France – 19 révisions entre 1992 et 2008 (16 ans) contre 5 entre 1960 et 1976 (16 ans également) – ne peut qu’affaiblir celle-ci en en faisant un simple outil aux mains des politiques. Aux Etats-Unis, depuis 1960, la Constitution n’a été amendée que cinq fois.

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5 commentaires

HANLET 6 juillet 2022 - 7:49

Je crois que vous retardez un peu, parce qu’une « PROPOSITION DE LOI CONSTITUTIONNELLE visant à constitutionnaliser le droit à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception » a été déposée au Sénat le 27 juin. Elle est portée notamment par Laurence Rossignol.

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CLEMENT 6 juillet 2022 - 8:20

Mais si…, Laurence ROSSIGNOL a déposé cette proposition de loi… au Sénat ! Trop fort pour se faire la courte échelle, les socialistes restent les socialistes ! Après avoir anéanti notre pays, ils persévèrent pour anéantir notre civilisation…

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Arlet 6 juillet 2022 - 9:37

Opportuniste , mais pas vraiment futée , Aurore Bergé .
Ne pas comprendre qu’une loi , votée aux USA , n’a aucune répercussion sur une loi française .
Sa position sur une loi , relative à l’avortement , frise le ridicule .
Fort heureusement , elle a eu un éclair de lucidité , en quittant les LR , pour rejoindre Macron …..

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Obeguyx 6 juillet 2022 - 9:58

Revenons à la l’état de la constitution de 1974 (au décès de Monsieur Georges POMPIDOU). Abolissons toutes les modifications qui n’ont pas été validées par référendum après 1974 et foutons la paix à la CONSTITUTION. Et si, par hasard, se présente le souhait de la voir modifier, seul un référendum avec une seule question posée peut valider la modification. Tout le reste ne relève que du plus pur fascisme ou totalitarisme comme vous voulez.

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montesquieu 6 juillet 2022 - 10:01

Et pendant ce temps, le déficit se creuse, la réindustrialisation piétine, les français sont encouragés à ne plus travailler, etc…..

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