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IVG : la Constitution dévoyée

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Il n’en est pas encore question bien sûr. Mais ça viendra si on en arrive à constitutionnaliser l’avortement. Jean-Luc Mélenchon avait déjà fait cette proposition en 2018.  La Nupes n’est pas innocente. « La loi garantit l’effectivité et l’égal accès au droit et à l’interruption volontaire de grossesse », défend ce texte que La France insoumise propose d’inscrire dans la constitution et sur lequel elle a obtenu un vote favorable du groupe Renaissance (Macronistes), d’une quarantaine de parlementaires du RN et de 13 députés LR (7 seulement ont voté contre). Pas même un seul député du Modem, chrétien démocrate, n’a voté contre !  Ce texte a fait consensus au prétexte qu’il reprenait la loi Veil. Une large partie de la droite s’y est ralliée pour soi-disant éviter en France une décision du type de celle de la Cour suprême américaine qui aurait révoqué le droit à l’avortement en juin dernier.

Hélas, nos parlementaires ne savent pas lire les décisions de justice. La Cour suprême américaine n’a pas révoqué le droit à l’avortement mais elle a appliqué strictement la Constitution américaine qui, conformément au principe de subsidiarité, laisse les états fédérés décider en toutes matières dont elle n’attribue pas la compétence à l’Etat fédéral.

Les Français sont centralisateurs. Ils veulent précisément que l’Etat décide de tout. Il n’y a pourtant aucune raison d’inscrire l’avortement dans la constitution sinon pour en faire un effet de levier à utiliser demain pour étendre l’avortement sans délai. Car cet amendement, contrairement à ce qui a été dit, ne se contente pas de reprendre la loi Veil, mais en permet l’extension sans limite.

Ce texte relève de la dérive qui consiste à faire de la constitution un outil idéologique, comme déjà « le droit d’obtenir un emploi » qui figure dans le préambule de la Constitution de 1946 intégré à celle de de1958, ou la Charte de l’environnement constitutionnalisée en 2004. Une Constitution libérale a pour objet de régler le rôle des institutions et d’équilibrer leurs pouvoirs respectifs pour éviter toute tyrannie. Les constitutions totalitaires veulent régenter la vie des peuples. Nous y sommes !

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6 commentaires

cybernetik77 26 novembre 2022 - 6:36

Les années 1970 ont laissé un hà la France dans plusieurs domaines. Une énergie nucléaire et une entreprise EDF fortes, un ensemble de formation de la maternelle à l’université qui permettraient l’ascension sociale, une excellente organisation.de la santé, des institutions saines, une industrie concurrentielle qui faisait de la France undes premiers exportateurs au monde. Peu à peu les héritiers ont dilapidé leur héritage. Il reste encore les institutions. Les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets : ceux qui ont déjà dilapidé l’héritage de la France, s’attaquent à ce qu’il reste des institutions.

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orilou 26 novembre 2022 - 9:25

Née en 1940, j’ai connu l’époque où même si elle existait déjà, les médecins ne nous prescrivaient pas la pilule. Ils n’en parlaient même pas. J’ai combattu aux côté de Simone Veil pour obtenir ce droit. Il faut cesser ce « show à l’américaine ». Si on accepte de modifier la constitution au nom d’un droit qui n’est nullement menacé, on ouvre la porte à d’autre exigences pas forcément avouables.

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Oncpicsou 26 novembre 2022 - 9:58

Spectacle hallucinant que ces députés en train de s’applaudir pour leur vote unanime!
De quoi s’agit il? D’un drame qui met en cause un père fuyant ses responsabilités, d’une mère devant vivre un drame qui la marquera à vie et d’un moindre mal qui supprimera le présent et l’avenir d’un être innocent. Un droit que personne remet en cause mais tellement médiatique! … et plus facile à agiter que les vrais problèmes urgents à traiter.
Une minute de silence aurait été plus digne !

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Oncpicsou 26 novembre 2022 - 11:54

Le plus inquiétant, c’est cette mentalité sous-jacente anti démocratique pour ne pas dire totalitaire qui, sous couvert de bons sentiments vise à empêcher qu’un retournement (fort improbable) de l’opinion puisse s’opposer à l’IVG ! L’évènement est révélateur!
Mais si cela se produisait, ne serait ce pas le propre de la démocratie que de de l’entériner?
Ce glissement sournois vers l’intolérance devrait inciter les défenseurs de la démocratie à se manifester sans concessions en détectant et dénonçant tous ses indices de façon plus vigoureuse.
En attendant, que de temps perdu en procédures stériles car si l’on peut modifier la constitution dans un sens on pourra la modifier dans l’autre sens !
Les zélites* ont encore frappé!
* zélite: individu à la mémoire hypertrophiée lui permettant de donner l’impression de l’intelligence sans en avoir. Une zélite peut être diplômée il lui suffit de mémoriser les réponses attendues aux examens pour faire illusion, ce qu’ils continuent à faire dans la vie.
Ne pas confondre avec les « élites », espèce en voie de disparition.

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Obeguyx 28 novembre 2022 - 10:23

Très bon article. La constitution est devenue un outil idéologique dès lors où sa modification n’entraine pas l’aval du peuple. Et en plus quand on voit les voyous qui siègent au conseil constitutionnel il y a de quoi avoir peur. Pauvre France … ou ce qu’il en reste …

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AlainD 30 novembre 2022 - 10:45

Qui voudrait revenir sur la loi à l’IVG ? Je ne vois pas planer de menace sur ce texte. Les députés n’ont ils pas d’autres sujets plus urgents à traiter ? Il paraît qu’ils travaillent trop!!!
Cet article est très bien écrit et rappelle que tout ne peut ni ne doit être constitutionnalisé.

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