Lundi 17 octobre, les Démocrates de Suède (SD) ont fait voter au Parlement européen, par l’intermédiaire de Charlie Weimers, une proposition visant à établir un débat, courant novembre, qui portera sur une résolution désignant la Russie comme État parrain du terrorisme. Ce débat sera suivi d’un vote « définitif » adoptant ou non la résolution.
SD, parti qualifié d’extrême-droite par la presse européenne, a terminé deuxième lors des dernières élections législatives suédoises, à la grande surprise des médias. Il est membre, comme le parti de Giorgia Meloni en Italie et le PiS (Droit et Justice) qui dirige la Pologne, du groupe « Conservateurs et réformistes européens » (ECR) à Bruxelles. Ce dernier, composé de représentants de partis conservateurs, souverainistes et libéraux-conservateurs, critique la bureaucratie, l’immigration massive, le fédéralisme européen et soutient en grande partie l’action de l’OTAN en Europe. Il ne compte aucun représentant français.
Et pour cause. Si les Républicains sont affiliés au Parti populaire européen (PPE, centre-droit), la droite nationaliste française ne compte pas de grands partisans de la liberté économique et de l’OTAN dans ses rangs. Tandis qu’Éric Zemmour rêvait d’un Poutine français, le Rassemblement National a, quant à lui, reçu des financements russes et abrite en son sein des propagandistes du Kremlin. Pourtant, des personnalités comme Marion Maréchal et d’autres membres de Reconquête et du RN, ont loué les victoires de l’alliance des droites en Suède comme en Italie. Ils pourraient se prononcer (lors du vote définitif qui suivra le débat) contre la résolution présentée par SD (ou bien s’abstenir, ce qui est pratique pour ne pas dire que l’on est contre) et confirmer combien les partis dits « souverainistes » européens sont divisés.
Cette proposition de débat présentée par SD a recueilli, dans un Parlement clairsemé (361 députés présents sur 705), 201 voix « pour », 61 abstentions et 99 votes « contre ». Une grande partie de « l’extrême-droite » n’était pas présente, la majorité des votes « contre » provient… de la gauche! Charlie Weimers se demande d’ailleurs « pourquoi les sociaux-démocrates suédois ont voté contre ? ». Question légitime quand on sait que c’est la gauche suédoise qui a souhaité intégrer l’OTAN quand elle était au pouvoir. Pourquoi donc refuser ce débat ? L’enjeu civilisationnel de l’Europe et de l’Occident vaut plus que des querelles de partis. De droite, du centre ou de gauche, nous sommes tous menacés par l’impérialisme de Poutine. Espérons que lors du vote définitif qui suivra le débat de novembre, le « oui » l’emportera pour que la Russie de Poutine soit considérée comme ce qu’elle est, un Etat parrain du terrorisme. C’est déjà le cas en Estonie, où le Parlement a considéré le régime russe comme terroriste.
2 commentaires
Cela nous ferait une belle jambe !
Belle jambe d’autant que la France, elle, est déjà marraine du terrorisme en tolérant et en accueillant des terroristes sur son sol. Elle pourra ainsi trouver des accommodements avec la Russie … Je dis ça, mais je dis rien …