En 2017, le gouvernement catalan dirigé par Puigdemont avait organisé un référendum illégal sur l’indépendance de la Catalogne. A l’époque, l’unité de l’Espagne avait été mise en danger : le gouvernement central dirigé par Mariano Rajoy avait envoyé l’armée pour rétablir l’ordre. Les sécessionnistes, faisant preuve d’un grand courage, avaient fui l’Espagne et trouvé refuge dans différents pays d’Europe. En 2019, la Cour Suprême avait condamné les protagonistes à des peines de 9 à 13 ans de prison pour sédition mais aussi pour détournement de fonds publics.
Le gouvernement Sanchez a décidé de gracier les séditieux afin de faciliter leur retour au pays. Il joue l’apaisement avec la Catalogne à la demande de son allié d’extrême-gauche Podemos, mais aussi parce qu’il a besoin du soutien des partis catalans au Parlement. Ce geste, s’il est un premier pas vers la paix civile, ne solde pas la question catalane pour autant. D’abord, parce que la question indépendantiste demeure un moyen de pression important pour le gouvernement catalan, toujours dirigé par des indépendantistes héritiers des mouvances anarchistes et libertaires du début du XX° siècle. Ensuite, parce que les principaux leaders catalans devront tout de même être déférés devant la justice pour répondre des charges de détournement de fonds publics.
La question pourrait se solder avec l’organisation d’un référendum légal dont le résultat ne donnerait pas une victoire à l’indépendance. Car, si la région reste prise en otage par les indépendantistes qui continue à attiser les tensions avec le gouvernement central, on sent poindre un mécontentement à l’égard du gouvernement régional chez une part grandissante de Catalans : le parti Vox, de droite, a obtenu 11 sièges au parlement de la Généralité en février dernier.