« Quand les pays pauvres ont besoin d’investissements et de nourriture, on leur donne des panneaux solaires. C’est immoral » écrit le scientifique Bjorn Lomborg dans un article qu’il vient de publier. « Les pays les plus pauvres du monde sont responsables de moins de 0,5 % des émissions de CO2. Ils n’ont pas besoin de décarbonation. Ils ont besoin de croissance, ce qui nécessite un accès à une énergie abondante et fiable. » Le monde riche a en effet choisi de subventionner la lutte pour le climat. Les membres de l’OCDE (l’Organisation de coopération et de développement économiques) dépensent environ 223,7 milliards de dollars (l’équivalent aujourd’hui en euros : 212.55 Mds) par an avec les aides accordées aux pays pauvres par le biais de l’aide bilatérale et multilatérale et des dépenses de développement. Depuis quelques années, une grande partie de cette aide a été réorientée vers les politiques de lutte contre le changement climatique. Un tiers de cette aide directe a été consacrée au climat en 2021-22. De même, l’année dernière, la Banque mondiale a consacré 44 % de ses prêts à des causes climatiques, la Banque africaine de développement 55 % et la Banque européenne d’investissement 60 %. On peut très bien aider ponctuellement ces pays en cas de catastrophe climatique mais il ne faut pas les arroser de subventions pour qu’ils appliquent des politiques vertes.
La pauvreté tue près de 10 millions de personnes chaque année à cause de problèmes tels que les maladies infectieuses et la faim. Par comparaison, les phénomènes météorologiques extrêmes ont coûté la vie en moyenne à 9 000 personnes chaque année au cours de la dernière décennie. Les pays riches devraient privilégier le combat contre le paludisme et la tuberculose, la mortalité infantile et l’éducation. Il faut aider ces pays pour qu’ils mettent en place les conditions nécessaires au développement économique et à l’instauration de la démocratie. Ils n’ont vraiment pas besoin de politiques vertes.