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L’immunité à vie des politiques français

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La présence (le samedi 12 mai) ostentatoire de l’ancien ministre Jérôme Cahuzac sur un marché de sa circonscription résume très bien l’état d’esprit de la plupart de nos politiques. Une fois élus (ou nommés), ils savent tout et peuvent tout se permettre. Ils n’ont plus aucun conseil à recevoir (sauf de la part de leurs « experts » en médias et en sondages) et consacrent leur temps à expédier les affaires courantes ou à serrer des mains. Le reste – c’est-à-dire le plus important – n’est qu’une question d’idéologie pour eux. Il s’agit d’appliquer le dogme du parti (ou du programme) quel que soit la situation économique et politique. Ce scénario se vérifie souvent dans d’autres pays aussi. Mais ce qui caractérise certains politiques français c’est l’insolence avec laquelle ils reviennent sur le devant de la scène même après avoir été condamnés par des juges. Cahuzac – qui n’a pas été condamné mais a largement reconnu ses escroqueries fiscales – n’est pas une exception. Avant lui, d’autres comme Juppé ou Tapie, Patrick Balkany, Jean Tibéri, Gaston Flosse ou Jacques Mellick voire Jean-Marc Ayrault dans une affaire de marchés publics, ont été condamnés par la justice. Ce qui ne les a pas empêchés de refaire surface (sauf Tapie qui est (re)devenu un « homme d’affaires »). Aux Etats-Unis, Cahuzac serait probablement en prison à l’heure actuelle. En France, il nargue tout le monde. Tant que les politiques ne seront des justiciables ordinaires, la fameuse moralisation de la vie politique restera une expression encore plus creuse que l’idéologie socialiste.

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