Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, a rejeté vendredi 7 janvier toute possibilité de négociation avec les protestataires et autorisé les forces de l’ordre à « tirer pour tuer » afin de mettre fin aux émeutes qui secouent le pays. Ce n’est pas étonnant. Le Kazakhstan est un État autoritaire et son ministère des Affaires étrangères a qualifié les manifestations d’« incursion armée de groupes terroristes entraînés à l’étranger ». Formule typique dans les dictatures communistes pour désigner ceux qui protestent contre le pouvoir en place. Les manifestations ont commencé à cause des prix très élevés du gaz mais se sont vite propagées dans tout le pays et on parle maintenant d’une vraie révolte contre le régime. Le dictateur Tokaïev a appelé l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) – la réponse de la Russie à l’OTAN – à rétablir l’ordre. Des troupes étrangères, dont des parachutistes russes, ont été envoyées par avion.
Le Kazakhstan a une grande importance pour un pays d’Asie centrale, en particulier, sur les marchés de l’énergie. Il renferme de vastes gisements de pétrole et il est le plus grand producteur d’uranium au monde. C’est aussi un pays chef de file dans le rapatriement des anciens combattants de l’État islamique et de leurs familles. M. Poutine n’a aucun scrupule à défendre les violations des droits de l’Homme, comme il l’a montré avec son soutien à la Biélorussie et à d’autres États. Et Moscou obtiendra presque certainement une sorte de récompense, très probablement sous la forme d’une plus grande allégeance, pour avoir aidé le régime au moment où il en avait le plus besoin. Mais miser sur la force brute plutôt que sur les aspirations du peuple est un pari très risqué à long terme.
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Kazakhstan : Poutine aide le dictateur à mater son peuple
Quelle honte ce massacre, quel jeu ignoble pour Poutine ! Mais enfin rien n’arrêtera ce genre de criminel ? N’y a-t-il pas à l’ONU une manière de contrer cette attitude, au minimum de la condamner ?