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Joe Biden a jeté l’éponge pour « défendre la démocratie ». Mais la démocratie peut aussi être despotique !

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Après avoir annoncé son retrait de la course à l’élection présidentielle le 21 juillet dernier, Joe Biden a reconnu, depuis le bureau ovale de la Maison-Blanche, que temps était venu pour lui de « passer le flambeau » à un candidat appartenant à « une nouvelle génération de leaders ». Tout en défendant évidemment son bilan – qui, à ses yeux, plaiderait éloquemment en faveur d’un second mandat présidentiel… -, Biden a justifié son choix en expliquant que « rien n’est plus important que la défense de la démocratie », à laquelle « rien ne peut faire obstacle ». En somme, Joe Biden aurait consenti à sacrifier ses ambitions personnelles à la défense d’une cause supérieure : celle de la démocratie.

Laissons ici de côté la question de savoir si Donald Trump constitue, comme ne cessent de le répéter en boucle les démocrates ainsi que les médias « mainstream », une « menace pour la démocratie ». Ce qui nous intéresse en l’espèce, c’est plutôt ce qu’implique le propos de Biden, à savoir la vieille et naïve croyance selon laquelle la démocratie serait par nature toujours bienfaisante et souhaitable. C’est oublier que la démocratie peut être aussi dans certains cas une forme de despotisme : ainsi lorsqu’une minorité démocratiquement élue s’arroge tous les droits… y compris celui de bafouer les droits fondamentaux de l’individu en se camouflant derrière l’alibi de la « majorité ». C’est ce qu’avait bien vu par exemple Benjamin Constant, qui prit fait et cause pour la liberté plutôt que pour la démocratie. « Par liberté, écrit-il dans la préface à ses Mélanges de littérature et de politique (1829), j’entends le triomphe de l’individualité tant sur l’autorité qui voudrait gouverner par le despotisme, que sur les masses qui réclament le droit d’asservir la minorité à la majorité » (je souligne).

Les États-Unis ont précisément été créés en opposition à deux formes de tyrannie : la tyrannie exercée par un État omnipotent, mais aussi la « tyrannie de la majorité » – laquelle pourrait par exemple vouloir détrousser à son profit une minorité dite « privilégiée ». George Washington déclara à cet égard en 1774 : « Le Parlement de Grande-Bretagne n’a pas plus le droit de mettre la main dans ma poche sans mon consentement que je n’ai le droit de mettre la main dans la vôtre pour obtenir de l’argent ». Et Jefferson écrivit quant à lui dans ses Notes sur l’État de Virginie : « Ce n’est pas pour un despotisme électif que nous nous sommes battus, mais pour un gouvernement fondé sur des principes de liberté ». L’Amérique dont rêvent Biden et sans doute une majorité de démocrates est l’antithèse exacte de l’Amérique des fondateurs : c’est a minima une véritable social-démocratie à l’européenne, au pire une société de type socialiste, dans laquelle le « consentement populaire » justifierait une fiscalité spoliatrice, une redistribution à tout va et une substitution croissante des agents de l’État aux acteurs individuels dans la vie économique et sociale du pays.

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