Nous avons eu l’occasion de dénoncer la chasse aux primes à laquelle se sont adonnés les agents publics ces dernières semaines. Policiers, soignants, douaniers, cheminots, personnel des aéroports, agents de la RATP, contrôleurs aériens, pompiers, etc., tous ont fait pression sur leur entreprise (publique) ou sur l’État pour percevoir une prime à l’occasion des Jeux olympiques de Paris 2024.
La facture commence à être salée : 2 milliards d’euros (Md€) à ADP, 30 millions (30 M€) à la RATP, entre 40 et 50 M€ à la SNCF. Pour la fonction publique proprement dite, c’est environ 400 M€ qui seront distribués. Toutes ces primes sont censées compenser l’accroissement et l’intensification du travail, mais aussi les contraintes sur la prise de congés, voire leur limitation.
Un mot dans mon immeuble nous indique que les poubelles jaunes, celles qui contiennent les papiers et emballages, ne seront collectées qu’une fois cette semaine, le lundi 22 juillet, au lieu de trois habituellement.
Renseignements pris, entre le 24 juillet et le 8 septembre, quatre jours seront sans collecte des ordures. Dans certains arrondissements, le ramassage sera empêché pendant 6 jours.
Pourtant, les éboueurs parisiens ont eux aussi réclamé, et obtenu, une prime pour les Jeux olympiques, allant de 600 à 1 900 € selon le degré « d’intensification de la charge de travail à l’occasion de la préparation, l’organisation et/ou la participation au déroulement de l’évènement », comme l’indique la mairie de Paris.
Mais où est l’intensification de la charge de travail si les jours de ramassage sont réduits ?
Surtout le chantage des éboueurs ne s’est pas arrêté là. Mi-mai, après avoir menacé de faire grève pendant la période des Jeux, leurs syndicats ont conclu un accord portant sur une « revalorisation du régime indemnitaire : 50 € bruts par mois à compter de juillet 2024, puis 30 € bruts par mois à compter de janvier 2025 ».
La mairie de Paris, qui dépense sans compter, et pas seulement pour les Jeux olympiques, s’est félicitée que le préavis de grève ait été levé par les éboueurs. Elle a salué « l’esprit de responsabilité et l’attachement partagé à la pleine réussite » de l’événement. Ben voyons !
S’il y a un attachement à la pleine réussite des JO, c’est plutôt du côté des 45 000 bénévoles qu’on le trouvera. Pas du côté des fonctionnaires qui en seront les grands profiteurs.
