Invité sur France 3, François-Xavier Bellamy s’est fermement opposé à la représentation proportionnelle souhaitée par François Bayrou.
C’est un secret de Polichinelle : Francois Bayrou est favorable à l’instauration de la représentation proportionnelle (RP) pour les prochaines élections législatives. Il serait même partisan d’une « proportionnelle intégrale », nous a appris Marine Le Pen dans un entretien (Le Parisien, 18 décembre 2024).
Invité sur France 3, François-Xavier Bellamy s’y est opposé sans l’ombre d’une ambiguïté. Pour quelles raisons ? Le député européen et vice-président des Républicains a présenté deux arguments.
D’abord, il a martelé que la proportionnelle consacrerait « le régime des partis », alors que ceux-ci ne sont que des « outils ». Il a illustré son propos par un exemple tiré des dernières élections générales : le scrutin majoritaire a permis l’élection ou la réélection de députés républicains en « défiant » la position du président de leur parti, Eric Ciotti, adepte d’une alliance avec le Rassemblement national. Une argumentation explicitement gaullienne, même si le général de Gaulle avait une conception non dogmatique du mode de scrutin.
Ensuite, François-Xavier Bellamy a considéré que le « grand danger » de la RP était de « basculer durablement » dans l’instabilité politique faute de majorité à l’Assemblée nationale. Ce faisant, il a implicitement combattu l’argument selon lequel le système actuel du scrutin majoritaire à deux tours ne menait pas forcément à une majorité stable. Autrement dit, il a vu dans la situation actuelle une exception, alors qu’elle serait la norme en cas de RP (sauf prime majoritaire, nous ne rentrons pas dans les détails, car elle poserait d’autres difficultés).
Le député européen s’inscrit dans la lignée de Bruno Retailleau, qui avait déclaré dans un entretien : « Nous avons toujours été hostiles à la proportionnelle. C’est la meilleure façon de consacrer structurellement l’instabilité parlementaire » (Le Journal du Dimanche, 22 décembre 2024).
On ne peut que saluer la position traditionnelle des Républicains qui, si elle n’est pas la plus courante aujourd’hui, n’est pas si isolée que l’a prétendu le journaliste de France 3. Ainsi le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a-t-il rappelé encore récemment qu’il était attaché au scrutin majoritaire.
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Plutôt que changer le mode de représentation on ferait mieux de s’intéresser au profil des représentants et à leur compétences. Une représentation basée sur des individus aux qualités d’intelligence et de bon sens démontrés par un parcours professionnel préalable reussit plutôt que sur des imbéciles streriles, instruits et éloquents.!